Isasza 0 Posté(e) le 15 août 2009 Par rapport à cette frayeur organisée de la grippe, interrogeons-nous donc sur nos façons de nous nourrir, ouvrons l'œil sur cette industrie de l'élevage et de l'abattage... Un sujet de plus pour nous amener à réfléchir, et pas des moindres. ----Subject: malades de la peste humaine..................... www.mediapart.fr/club/blog/jaquis/130809/les-animaux-malades-de-la-peste-humaine" target="_blank" rel="nofollow">http://www.facebook.com/l/;www.mediapart.fr/club/blog/jaquis/130809/les-animaux-malades-de-la-peste-humaine Les animaux, malades de la peste humaine Les consommateurs de viande que nous sommes presque tousne se doutent que très superficiellement de ce qui se passe dans les grandscentres de production de viande en vue de sa consommation humaine, à savoir lesusines à élevage intensif et les abattoirs dont le but est de fournir au marchédes produits carnés. Le consommateur, même le plus critique et le mieuxinformé, manque des informations lui permettant de se faire réellement uneopinion fondée en faits vérifiés et irréfutables et donc en raison. Pourquoi cedéficit en informations ? Parce qu'aucune institution publique ne souhaiteréellement l'en informer ! C'est que lasituation dans ces centres de production de viande est tellement grave qu'ilfaudrait une volonté politique pourtransformer ce qu'il faut bien appeler une zone de non-droit en un espacejuridique et éthique (rêvons un peu ...) de responsabilité et de respect enversles animaux. Zone de non-droit qui s'accompagne, et c'est en cela qu'il faut ladénoncer, d'une quantité de violence jamais atteinte jusque là par l'homme à l'endroit des animaux : c'estla thèse que défend avec une précision inouïe et une rigueur impressionnanteJean-Luc Daub dans l' ouvrage important qu'il vient de publier : Ces bêtesqu'on abat. Journal d'un enquêteur dans les abattoirs français (1993-2008).La force et l'intérêt de ce livre résident précisémentdans le fait qu'il s'agit d'une enquête digne de la plus grande rigueursociologique : des descriptions très précises du fonctionnement de dizainesd'abattoirs visités pendant près de 6 ans, la volonté de respecter une certainemais difficile objectivité pour ne pas être être accusé de partialité et doncde militantisme dogmatique, le désir de comprendre le travail de ceux qui tuentles animaux pour nourrir les humains et enfin l'analyse des nombreux etrévoltants actes qui sont à l'origine de cette violence industrielle infligéeaux animaux, violence présente dans les gestes des employés, dans les modes defonctionnement de ces lieux où, selon la législation, aucun animal ne doitsortir vivant, dans la réduction de ces êtres sensibles à une dérisoire valeurmarchande qui viole leur statut d'être vivant et enfin dans la lâcheté de ceuxqui devraient être plus présents et plus conscients de leur responsabilité, àsavoir les dizaines de vétérinaires censés exercer une surveillance sanitaire à l'égard de ces lieux abattage, maissemblant s'être habitués à cette"banalité du mal" qui leur interdit, pour beaucoup d'entre eux, deressentir de la compassion et par conséquent de se révolter devant cetteexploitation industrielle du vivant non humain, de ces animaux de boucherie. Un exemple, parmi des milliers d'autres, tiré de cetteenquête exceptionnelle : que veut dire éléver un animal dans ce que l'auteurn"hésite pas à appeler " les élevages intensifs etconcentrationnaires" ? "Ici, l'élevage ne consiste pas à mener à l'âgeadulte, mais à faire grossir, à développer de la chair, à faire de la viande.L'animal n'est rien d'autre qu'une chose à produire de laviande. (...) La prise de poids est maîtrisée par la seule alimentation dans uncontexte d'élevage où l'animal n'a aucune activité physique. Il est doncinutile de donner trop d'aliment, même si l'animal a encore faim, car il y a unseuil à partir duquel l'aliment se transformerait en graisse et non en viande;or ce qui est valorisé en "poids carcasse" à l'abattoir, c'est laviande." C'est cette logique économique qui est à l'origine de laviolence qui s'exerce sur les animaux que nous mangeons et qui se diffuse mêmedans les manières de mettre fin à leur existence : souvent, dans les abattoirs,en raison de la pression de la demande de viande, les employés commettent desactes horribles sans même s'en rendre compte en ne respectant pas les simplesrègles de mise à mort et de découpe de l'animal : "En plus, les employés n'attendaient pas la fin dela saignée pour intervenir. Alors que le sang coulait encore et à plein débit,ils découpaient les antérieurs, puis la tête. A ce moment-là, les bovinsn'étaient toujours pas morts. On pouvaitvoir un employé qui avait du mal à couper les antérieurs, le bovin les retiraitsystématiquement et s'agitait. (...) Le directeur et le président de l'abattoirm'ont dit qu'il fallait aller vite après l'étourdissement." Or, d'après lerèglement qui organise le fonctionnement de ce type d'industriealimentaire, en effet, les employés sontobligés d'attendre la fin totale de l'écoulement du sang avant de procéder à ladécoupe de l'animal, sans même parler de l'abattage rituel pratiqué par lessacrificateurs juifs et musulmans, souvent dans les mêmes abattoirs, où il eststrictement interdit de procéder à un quelconque assommement de l'animal et oùla saignée se fait pendant que celui-ci est en pleine conscience de lui-même !.Et ce au plus grand mépris de la législation ! Ces scènesatroces, qu'aucun observateur extérieur ne supporterait, sont tirées demilliers d'autres vues et vécues par l'auteur qui donnent à son témoignage unevaleur d'autant plus grande qu'il ne juge pas, mais fait l'effort, contre sasensibilité même, de proposer dessolutions pratiques pour diminuer la souffrance des animaux à la mort et à l'agonie desquels il assiste quand même !Solutions qui sont souvent rejetées par les acteurs decet univers de mort, avec des argumeuts irrationnels qui témoignent tous dufait que la plupart des hommes n'ont encore aucune idée, aucune représentationclaire de ce que peut-être la souffarnce des bêtes, avant et pendant leurabattage . Le consommateur n'ayant aucune idée de ce que sont ces systèmesindustriels d'élevage et abattage des animaux, le système d'exploitation semaintient d'autant plus efficacement qu'il est quasiment impossible de pénétrerdans ce milieu de désolation pour la plupart des individus. Mais la principalejustification de ce système repose surla consommation elle-même qui cautionne, d'une certaine manière, ces pratiqueslargement d'élevage et de mise à mort, majoritairement répandues, sans mêmesavoir qu'elles existent et à quoi elles ressemblent.Que faire dans ces conditions limites qui mettent enpéril la vie de millions d'animaux ? Cetunivers d'exploitation repose sur une inertie considérable justifiée par nospratiques alimentaires qui semblent se satisfaire de cette situationinsupportable : d'où la seule solution pour diminuer cette quantité deviolence, solution radicale mais en l'état actuel des choses, unique poursortir de cette réalité selon l'auteur Jean-Luc Daub :"Si vous voulez-vraiment faire quelque chose pourles animaux dits de boucherie, le mieux est de ne plus les manger. De ne plusacheter de viande en pensant aux trois millions d'animaux abattus chaque jouren France. C'est le plus beau cadeau que l'on puisse faire aux animaux. " Solution extrême qui serait théoriquement efficace dansune économie de marché comme la nôtre, mais solution impossible en raison delourdes et pesantes traditions culturelles et culinaires françaises reposantsur une consommation importante de viande qui éloigne de toute prise deconscience publique de cette fabrication industrielle et concentrationnaire deviande ; en raison aussi de nombreux etpuissants groupes de pression qui vivent de cette misère animale ; en raison dela lâcheté des pouvoirs publics qui ont, au fond, intérêt à ce que ce secteuréconomique prospère pour le plus grand profit des éleveurs, des industriels etdes consommateurs; en raison, enfin, de l' égoïsme foncier de l'Homme,prisonnier de ses "petits" plaisirs alimentaires et dont lecomportement hédoniste est la meilleure et la plus puissante juistication de cesystème de mort industriel.Laissons le mot de la fin à l'auteur de cette éprouvanteet émouvante enquête qui ne peut que susciter l'admiration du lecteur que jesuis : "Cependant le consommateur est toujours prêt àpleurer sur la misère des animaux dits de boucherie, mais il semble incapablede vouloir vraiment la soulager puisqu'il continue à manger le produit de cettemisère qu'est la viande. Par contre, il est probable qu'il se donne bonneconscience en adhérant à telle ou telle association de protection des animaux.Nous sommes responsables du sort des animaux par nos choix alimentaires et nosachats." Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites