Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

Kaluchua, quand les singes ont leur culture

Messages recommandés

Penser dans les années 1950 que les animaux étaient détenteurs d'une culture propre relevait de l'excentricité, depuis c'est devenu du sérieux.


Dans les années 1950, le Japonais Kinji Imanishi s'installe sur l' îlot de Koshima, au sud de l'archipel. Il veut étudier des macaques qui lavent leurs patates douces avant de les manger. Un geste considéré comme anormal pour des singes. Mais, pour Imanishi, esprit original, spécialiste notamment des chevaux sauvages de Mongolie, cette attitude doit cacher des qualités insoupçonnées. Il trouve un autre groupe qui trempe ses patates dans la mer, ajoutant l'assaisonnement à la propreté. Chaque fois, les mères montrent à leurs petits comment procéder. Après des années d'observation, le savant nippon conclut que les sociétés animales peuvent innover, transmettre, élaborer de véritables cultures. Il baptise ce phénomène "kaluchua". Pour lui, le monde sauvage constitue un continent à découvrir. C'est une révolution.

A cette époque les éthologues ne jurent que par l'expérimentation en laboratoire, les biologistes cherchent dans les gènes le pourquoi des comportements. Le terme de "culture animale" les fait bondir. On se moque d'Imanishi, quand on ne le dénigre pas. Il faudra un demi-siècle pour que le "kaluchua" soit accepté, sans qu'on prononce son nom, comme s'il infligeait aux hommes une blessure narcissique. Cinquante ans pour que primatologues, éthologues, zoologues et paléontologues accumulent les preuves de ces traits ignorés. D'abord, trois femmes sans préjugés partent sur le terrain pour analyser les faits et gestes des chimpanzés pour Jane Goodall, des gorilles pour Diane Fossey, des orangs-outans pour Biruté Galdikas. Leurs singes fabriquent des outils, apprennent aux jeunes à les reproduire, participent à la cohésion du groupe, mâles et femelles à leur façon. D'autres s'engouffrent dans la brèche. Tentent de faire parler les singes, de voir s'ils sont capables d'abstraction, de relations conditionnelles, de raisonnements analogiques. Un monde animal fascinant apparaît, des moutons écossais cartographes aux baleines chanteuses.

Les nouveaux experts ne montrent pas seulement les bêtes sous un jour différent. Ils reconstruisent autrement l'évolution humaine. Imanishi, rappelle l'auteur Michel de Pracontal, journaliste scientifique habitué des grandes enquêtes, démontre que chaque individu appartient à un groupe qui s'exprime par des gestes culturels. Le processus de l'évolution, au coeur de violents débats, ne s'applique pas à des individus solitaires. Mais bien à des membres d'une communauté.

Intéressé(e) : Livre: Kaluchua * Auteur: Michel de Pracontal - Editeur: Seuil

C'est volontairement que j'ai mis ce message dans cette rubrique, car enfin on peut se dire : il était temps que l'on dise certaines vérités. Si l'homme a évolué avec le temps, pourquoi pas les animaux!



Source : l'Express 14/10

http://www.lexpress.fr/culture/livre/kaluchua_925611.html

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
J'ai pas tout compris mais ce livre a l'air intéressant. Je vais demander à maman de l'acheter. j'aimerai savoir si d'autres animaux font des choses comme ça.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Publiant leurs travaux dans la revue Psychological Science, des chercheurs français et américains ont montré expérimentalement que les babouins sont capables de raisonnements analogiques. Une faculté que l’on pensait réservée aux humains et aux rares grands singes initiés à la pratique d’un langage (gestuel).

Raisonner par analogie, à la base, c’est relier mentalement non pas deux objets, mais deux relations entre objets. Or jusqu'ici, la plupart des psychologues subordonnaient cette faculté à l’utilisation d’un langage élaboré, autrement dit à l'humain. Pourtant, Joël Fagot, du Laboratoire de psychologie cognitive de l’Université de Provence, et Roger Thompson, du Franklin & Marshall College (États-Unis), ont réussi à la mettre en évidence chez le babouin (Papio papio), au cours d’une expérience réalisée à long terme.

À 29 de ces singes, d’âges divers, ils ont proposé, ‘en libre service’, un écran tactile montrant des figures géométriques par paire. Tantôt une paire de figures identiques, tantôt une paire de figures différentes, devant donc évoquer soit la notion d’identité, soit la notion de différence. En touchant l’écran, l’animal faisait apparaître 4 nouveaux éléments, dans tous les cas différents de ceux du premier écran : d’une part, une paire de figures identiques entre elles, d’autre part, une paire de figures différentes entre elles.

Le singe, pour obtenir une récompense, devait sélectionner soit la paire d’objets identiques (si le dessin de départ montrait deux figures identiques), soit la paire d’objets différents (si le dessin de départ montrait deux figures différentes). Après un apprentissage de plusieurs milliers d'essais, 6 babouins sur les 19 répondaient correctement, montrant donc une certaine capacité à identifier des relations entre les objets.

De plus, après une interruption de l’exercice de plusieurs mois, les singes se sont réappropriés cette compétence beaucoup plus rapidement que lors de la première phase. Une aptitude qui, dans la nature, pourrait servir au transfert de connaissances d'un domaine à l'autre, supposent les chercheurs.

Maxisciences 01/10/2011

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...