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Japon : L’urgence humanitaire

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Japon : L’urgence humanitaire



Tandis que la terre continue de trembler chaque jour, les rescapés tentent de fuir les terres de désolation, parfois sans eau ni nourriture, dans un froid glacial.

« On a énormément parlé du péril nucléaire. Il est temps de se préoccuper des personnes déplacées. Ils sont des centaines de milliers à errer sur les routes, sans toit, sans eau ni nourriture, dans un froid glacial ! » tempête, en France, le président du Secours populaire, Julien Lauprêtre. Effectivement, une semaine après que le tsunami a transformé le nord-est du Japon en une zone de désolation, les survivants tentent de fuir ces bourbiers emplis de débris et d’édifices écroulés. Dans ce chaos, le risque nucléaire, la neige, les températures glaciales (des nuits à – 4°C) et les pénuries de carburant gênent l’arrivée des secours dont auraient tant besoin les rescapés. Ils sont plus de 500.000 sans-abri selon la police, réfugiés dans des centres d’hébergement installés en urgence dans des bâtiments publics du nord du pays, parfois sans eau ni chauffage. En outre, quelque 850.000 foyers sont toujours privés d’eau et d’électricité.

« Ce qui nous préoccupe, c’est qu’une part importante de ces réfugiés sont âgés, et que les conditions climatiques sont rudes, il fait très froid », rapporte Marie-Pierre Allié, présidente de Médecins sans frontières. L’ONG n’a envoyé qu’une douzaine de personnes sur le terrain. « On a beaucoup discuté pour savoir si le bénéfice de notre apport était suffisant pour compenser le risque radioactif encouru par l’équipe. Finalement, nous n’interviendrons pas dans une zone de 100 km autour de la centrale nucléaire de Fukushima », confie la présidente.

Des rescapés épuisés
Un risque radioactif qui pourrait couper considérablement les populations des équipes de secours. Or l’épuisement gagne les rescapés, sur une terre qui tremble sans relâche. Vendredi encore, à 15 h 30, heure française, un séisme de 4,8 sur l’échelle de Richter a secoué l’île d’Honshu, où se situent Tokyo et Fukushima.

Et chaque jour, les décombres laissent apparaître de nouveaux cadavres. A Minami-Sanriku, petite ville de 17.000 habitants, 10.000 personnes sont portées disparues. A Hirota, les survivants tirent l’eau des rivières de montagne. Jusqu’à présent, ils ont reçu des paquets de nouilles instantanées, des fruits et du pain par hélicoptère, mais en quantité insuffisante. Il en est ainsi dans toutes les villes côtières touchées par le tsunami. Et le temps écoulé depuis la catastrophe conjugué aux rudes températures ne laisse guère d’espoir de retrouver des survivants. Vendredi la police japonaise faisait état de plus de 6.900 morts, davantage qu’en 1995 à Kobé qui détenait jusqu’ici le triste record de la catastrophe naturelle la plus meurtrière au Japon.

La centrale de Fukushima toujours pas sous contrôle Pour la première fois depuis le début de la série d’accidents déclenchée il y a une semaine, les experts notent une évolution encourageante sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima. « La situation reste très sérieuse. Mais il n’y a pas eu d’aggravation significative depuis jeudi », selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La priorité reste le réacteur n° 3, car il contient du plutonium.

Vendredi, les militaires, à l’aide de camions-citernes, l’ont arrosé de dizaines de tonnes d’eau, durant une quarantaine de minutes, afin d’éviter que le combustible nucléaire ne reste hors de l’eau et n’émette des rejets radioactifs. Les camions se sont relayés par groupes de 5 pour des sessions courtes compte tenu de la radioactivité élevée du site. L’opérateur Tepco tente parallèlement de rétablir le courant électrique de la centrale, afin de remettre en route les pompes refroidissant les réacteurs, et espère y parvenir aujourd’hui.

Le gouvernement japonais vient de classer les accidents de Fukushima de 4 à 5 sur une échelle qui va jusqu’à 7, niveau de Tchernobyl. Une estimation bien différente de l’Autorité de sûreté nucléaire française, qui les classait au niveau 6 dès mardi dernier.

L’Organisation mondiale de la santé estime de son côté que la propagation des rejets radioactifs reste localisée et ne présente pas de danger immédiat pour la santé.

Source : Alexandra Gonzalez France Soir.fr 19/03/2011 - 9h55

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