Admin-lane 0 Posté(e) le 3 mars 2012 L’industrie du tofu à Bandung, en Indonésie, rejette tous les jours des résidus liquides libérant d’énormes volumes de méthane dans l’atmosphère. Ce gaz contribue 20 fois plus au réchauffement climatique que le dioxyde de carbone. Une chercheuse a ainsi pensé à transformer ses émissions de méthane en carburant. Qui aurait dit que cette pâte si douce et si onctueuse qu’est le tofu pouvait générer autant d’émissions polluantes ? Neni Sintawardani, une chercheuse du centre de physique à l’Institut indonésien des sciences (Lipi) lève le voile sur l’envers du décor de la production de tofu en Indonésie. Cette industrie libère dans la ville de Bandung, dans l’ouest de l’île de Java près de 300.000 mètres cubes de méthane chaque jour, essentiellement lors de la fermentation du soja. Or, ce gaz a une capacité de réchauffement global vingt fois supérieure à celle du CO2. De plus, les petits et gros fabricants déversent des quantités de résidus liquides provenant de cette production dans les canalisations ou dans les rivières. Neni Sintawardani révèle ainsi que les 500 fabricants de tofu de Bandung utilisent chaque jour 2,4 millions de tonnes de soja pour produire du tofu. “En calculant grossièrement, on peut estimer que la ville de Bandung est inondée chaque année par 16,8 millions de mètres cubes de résidus liquides acides et extrêmement concentrés issus de la fabrication du tofu”, déplore la chercheuse. Celle-ci travaille depuis déjà 2 ans avec des étudiants de l’Institut polytechnique de Bandung et de l’Université technologique de Nangyang, à Singapour sur les résidus de tofu jetés dans les caniveaux de la ville de Cibuntu. Le verdict est sans appel : un taux d’acidité très élevé et une teneur en substances chimiques solubles et oxydables de 20.000 milligrammes par litre sont apparus lors des analyses. Or, cette pollution apparait d'autant plus sérieuse que les déchets provenant de l’industrie du tofu pourraient être recyclés et transformés en biogaz. Celui-ci pourrait alors servir à alimenter la cuisinière ou les réchauds des producteurs pour la cuisson du soja. “Nous possédons déjà la technologie nécessaire à ce processus de recyclage, nous l’avons mise au point en laboratoire. Mais son implantation sur le terrain est difficile, parce que les fabricants de tofu sont méfiants et que son coût de production est élevé”, explique la chercheuse. "Nous en sommes encore à la phase d’approche des fabricants de tofu et de leur famille pour qu’ils acceptent cette idée. Le plus important, c’est déjà qu’ils changent leur mode de fonctionnement et cessent de jeter les déchets dans les canalisations d’eau”, s’est exprimé Anton Sunar Wibowo, le chef du bu­reau de la planification et des infrastructures de la communauté urbaine de Bandung cité par Courrier International. Maxisciences 03/03/2012 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites