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Admin-lane

Relance de la production de riz en Birmanie ?

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Longtemps considérée comme le grenier à riz d'Asie du Sud-Est, la Birmanie a vu sa production s'effondrer au cours de 50 ans de régime militaire. Mais avec l'ouverture politique, l'espoir renaît qu'elle puisse de nouveau redevenir un acteur qui compte.

Alors que la monnaie, le secteur bancaire, le système légal traversent tous une phase de restructuration aussi intense qu'accélérée, à l'instar d'un modèle économique entièrement à réinventer, l'agriculture birmane suscite de nouveau de fortes attentes.

Avec, comme référence, la grandeur de l'époque coloniale.

"La Birmanie était le premier exportateur mondial de riz il y a 60 ans. Ils exportaient environ 5 millions de tonnes chaque année, ... mais l'an passé, les exportations n'ont pas dépassé les 700.000 tonnes.

Toutefois, l'optimisme est redevenu possible depuis une série de réformes entamées en mars 2011, suite à la dissolution de la junte et l'avènement d'un gouvernement dirigé par des officiers en retraite.

"Nous avons beaucoup d'espoirs que la Birmanie puisse accéder aux fertilisants et autres produits agricoles et que, peut-être, les sanctions économiques seront levées ; ce qui l'aidera à acquérir ce dont elle a besoin pour augmenter les exportations", ajoute Hiroyuki Konuma, directeur-général adjoint pour la région de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

Mais le changement sera lent dans les rizières, où les paysans s'épuisent de l'aube jusqu'au crépuscule, le plus souvent sans aide mécanique.

... Les analystes insistent sur l'immense défi que représentera le développement des zones rurales, sachant qu'un tiers des quelque 60 millions de Birmans vit en dessous du seuil de pauvreté. Mais, au moins, le pays peut compter sur des conditions naturelles exceptionnelles.

"Voilà un pays avec énormément de ressources en eau, avec le sol le plus fertile qui soit, un pays qui était le bol de riz non seulement de l'Asie mais aussi de l'empire britannique", souligne l'analyste économique Sean Turnell, de l'université Macquarie de Sydney.

"Il se retrouve aujourd'hui avec une agriculture négligée depuis 50 ans, extraordinairement improductive. Mais évidemment, sur cette base, on peut obtenir une croissance toute aussi extraordinaire".

Au début du XXe siècle, relève-t-il, la Birmanie avait su devenir un exportateur majeur en l'espace de vingt ans, grâce aux investissements britanniques et indiens. Cent ans plus tard, les besoins sont de nouveau énormes, mais le monde entier s'intéresse à ce marché.

"Je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait pas se reproduire", assure le chercheur.



Sciences et Avenir 25/03/2012

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