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Destruction des herbiers marins ou la "déforestation" marine

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Un quart de la végétation présente au fond des océans a disparu. Or, tout comme les arbres, elle capte fortement le CO2. Sa destruction pourrait donc bouleverser l’équilibre gazeux de notre planète.

La déforestation terrestre, visible, est une plaie majeure pour notre planète, mais sachez que les "forêts" marines ne se portent pas mieux : 29% d'entre elles n’existent plus en raison de la pollution ou du changement climatique. Or, ne pas s'en occuper serait une erreur car les herbiers marins contribuent significativement à la régulation du CO2 atmosphérique.
En effet, selon une étude parue le 20 mai dans l’édition en ligne de Nature Geoscience, la végétation marine capterait deux fois et demi plus de carbone par kilomètre carré que les forêts terrestres.

Pour chiffrer le phénomène, cela représente 83.000 tonnes métrique de carbone piégées par les plantes marines quand une forêt en absorbe 30.000. Même si ces végétaux ne tapissent que 0,2% des fonds marins, cela représente des surfaces non négligeables pour une planète recouverte d’océans au deux tiers

Aussi, d’après les chercheurs ces plantes conserveraient le carbone beaucoup plus longtemps qu’un arbre "typique". Les recherches ont montré que certains herbiers analysés à travers le monde contenaient du carbone vieux de plusieurs milliers d’années.

A l’heure actuelle, les scientifiques estiment que ces plantes marines capturent environ 27 millions de tonnes de carbone par an. Leur disparition progressive pourrait ainsi déstabiliser fortement les concentrations de CO2 atmosphérique...


Maxisciences 27/05/2012

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La diminution de la surface des herbiers sous-marins empêche ces zones de stocker le dioxyde de carbone et pire, le phénomène contribue à en libérer pendant des décennies.


 Un herbier sous-marin de posidonies (Posidonia oceanica) au large de l'Italie. Yoruno CC BY-SA 3.0


Elles sont retrouvées sur les fonds marins de Méditerranée et tout autour de l’Australie. Pourtant, les posidonies ne sont pas des algues mais des plantes à fleurs qui jouent un rôle capital dans l’écologie de ces régions. Elles constituent en effet un herbier sous-marin qui concourt à l’oxygénation du milieu et sert de nurserie pour de nombreuses espèces aquatiques. Les herbiers à posidonies sont aussi considérés comme des formations essentielles dans le stockage du carbone atmosphérique. Leur disparition pourrait avoir des conséquences importantes sur l’évolution du climat mondial selon une étude réalisée par des scientifiques espagnols et australiens.

Au large des côtes d’Australie et de Méditerranée, les herbiers de posidonies sont en déclin. En cause : les activités humaines. Pollution, pêche au chalut, sur-fréquentation du littoral contribuent entre autres à la disparition des herbiers sous-marins. 


Un regain de vivacité est néanmoins observé ces dernières années, conséquence des mesures de protection mises en places. La posidonie a ainsi été classée parmi les cinq espèces protégées de Méditerranée. "Nos résultats indiquent que la perte de cet écosystème doit aussi représenter une perte importante de la capacité à séquestrer et à stocker le carbone dans les sédiments sous-marins", explique Núria Marbà de l'Institut méditerranéen d'études avancées. 

Avec ses confrères, la scientifique a étudié l’évolution d’un herbier australien en cours de réhabilitation, en utilisant des techniques de datation des sédiments pour quantifier l'accumulation du carbone dans les zones repeuplées et la libération de cet élément dans les zones qui n’étaient pas végétalisées. Outre la perte d’un "puits de carbone", les chercheurs estiment que la destruction des herbiers pourrait libérer le gaz stocké pendant des décennies ou même des siècles. Ils n’ont cependant pas encore assez de données pour évaluer la quantité de carbone qui serait ainsi libérée.

Pour empêcher que cela ne se produise, les chercheurs appellent à mettre en place des mesures de conservation et de restauration des herbiers de posidonies, et d’autres plantes dans le Pacifique et l’Atlantique. Les chercheurs expliquent que leur évaluation a été menée à Oyster Harbour, en Australie occidentale. Cette région est colonisée par une prairie de posidonie qui a été en grande partie détruite entre les années 1960 et la fin des années 1980. Après 1994, l’herbier s’est reconstitué grâce à des mesures de revégétalisation qui ont été appliquées jusqu'en 2006. "La revégétalisation des herbiers empêche l'érosion des dépôts de carbone organique qui se sont accumulés au cours des siècles" soulignent les scientifiques qui estiment que le "potentiel de stockage sous-marin du carbone est énorme compte tenu du nombre de zones propices à la revégétalisation dans les océans du monde".


Sciences et avenir 10/2/2015

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