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Contre le "gaspillage", le Clan du Néon éteint publicités et enseignes lumineuses

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Baptisés Le Clan du Néon, Pêcheurs d'énergie ou Zéro Watt, des militants écologistes, actifs dans plus de vingt villes en France, mènent des expéditions nocturnes pour éteindre enseignes et publicités lumineuses. Leur objectif: lutter contre le gaspillage d'énergie.

Lundi, 22H00, à Grenoble (Isère), ils étaient huit à s'être donné rendez-vous devant l'arrêt de tramway Hubert-Dubedout, en plein centre-ville.

Parmi eux, une majorité d'étudiants, deux retraitées et... un policier. "Je suis flic mais je viens parce que je suis d'accord avec vous", dit sans ambages Stéphane (le prénom a été changé), 21 ans, cheveux ras et lunettes carrées, qui a entendu parler du groupe dans la presse locale.

Dans son courriel d'invitation, Tom, le leader, a pris soin de rappeler les actions du Clan du Néon se faisaient "sans dégradation". Pour éteindre les enseignes des magasins, les militants ne font en effet que déclencher, à l'aide d'une perche, un interrupteur de sécurité situé au-dessus de la vitrine à 3 mètres du sol.

A 22H24, le groupe s'apprête donc à plonger dans le noir sa première enseigne, celle d'une sandwicherie fermée depuis plusieurs heures. Tom n'a pas encore levé le bras que l'enseigne s'éteint d'elle même, dans l'hilarité générale, sans doute sous l'effet d'un minuteur.

Puis les extinctions s'enchaînent très vite: Club Med, BNP, SFR, Franprix, etc. Tous se retrouvent dans le noir et gratifiés d'un tract explicatif les invitant à couper leurs éclairages eux-mêmes à l'avenir.

"On a fait 10 interventions depuis le mois de décembre et on constate qu'on a de moins en moins de travail. Certaines enseignes restent éteintes plusieurs mois après notre passage", explique Tom.

Pour les affichages publicitaires, la manipulation est à peine plus compliquée. En moins d'une minute, le panneau est ouvert à l'aide d'une clé, le disjoncteur actionné, les néons coupés, puis la vitre est consciencieusement refermée.

En une soirée, ce sont ainsi une trentaine d'enseignes et vingt panneaux publicitaires qui sont éteints.

"On rend service à la population", estime Valentin, 21 ans, étudiant en école d'ingénieur. "C'est évident qu'il faut faire des économies d'énergie, surtout avec le climat actuel de pénurie de pétrole et d'uranium", ajoute-t-il.

Nicolas, 21 ans, veut lui montrer qu'il n'est "pas d'accord avec toutes ces publicités qui nous martèlent sans cesse le cerveau".

Né à Grenoble en 2007, le Clan du Néon fut un des premiers à mener ce genre d'actions en France. Aujourd'hui, le site Zéro Watt! recense une vingtaine de groupes similaires en France (Paris, Nantes, Gaillac, Epinal...).

Sans susciter une répression policière féroce. "Depuis 2007, le pire qu'il y ait eu, c'est une garde à vue à Paris mais sans poursuite", affirme Tom.

Le site Zéro Watt évoque aussi le cas de deux militants de Niort (Deux-Sèvres) convoqués à la gendarmerie en mai 2012, mais qui ont échappé à des suites judiciaires.

Les militants grenoblois ont eux été contrôlés une seule fois par des policiers qui leur ont simplement demandé "d'arrêter pour ce soir", selon Tom.

Quant aux commerçants, ils ne semblent pas s'offusquer outre mesure. "Si j'étais jeune, je ferais partie de leur bande", sourit Gérard Perrone, président de l'Union des commerçants de la place Grenette.

"Franchement, ça ne sert à rien de laisser allumé", reconnaît Bernard Fourt, vice-président de l'association des Unions commerciales de Grenoble, tout en jugeant "un peu ridicules" les actions du Clan du Néon.

"De toute façon, les commerçants sont pénalisés d'eux-mêmes: ils payent l'électricité et ça ne leur sert à rien", estime-t-il.





Sciences et Avenie 11/07/2012

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