Admin-lane 0 Posté(e) le 27 juillet 2012 Les éleveurs français ont fait face en 2011 à une hausse de 15,2 % de leurs dépenses en alimentation animale. Et ce n'est pas fini.Depuis fin juin, le prix des céréales grimpe en flèche et la volatilité des cours a de quoi les inquiéter. Mais le pire est peut-être encore à venir. À la longue, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) craint "un clivage fort" entre les agriculteurs qui vendent des céréales, et ceux qui les achètent pour nourrir leur bétail. "De plus, la céréalisation de certains territoires est dangereuse. Les éleveurs sont tentés d'aller vers une branche de leur activité plus rémunératrice", note Christiane Lambert, première vice-présidente de la Fédération. L'agriculture animalière génère en effet beaucoup plus d'emplois induits que la culture de céréales. La hausse des exportations européennes et la spéculation due à la sécheresse aux États-Unis et en Russie sont pour beaucoup dans cette envolée des prix. Heureusement, la situation en France est bien meilleure que dans la "corn belt" américaine, où certains exploitants envisagent même d'abattre des bovins pour soulager leurs finances. Pour le syndicat agricole, les conditions posées en 2011 par le ministère de l'Agriculture pour "l'ouverture de négociations" sont réunies : les éleveurs doivent faire face à une "forte variation des prix de l'alimentation animale" par rapport au mois précédent ; cette variation doit être de 10 % et durer trois mois consécutifs. Les indices de la filière volaille tendent à confirmer ces données. La FNSEA a d'ores et déjà amorcé les discussions. "Il y a deux pistes de réflexion : premièrement, il faut un effort de la grande distribution. Il faut pallier l'augmentation des charges, et cela passe par une revalorisation des prix. Ensuite, les céréaliers, qui ont bien conscience de la fragilité de la situation, doivent trouver un accord avec les éleveurs pour gérer les aléas sur la durée." "Nous sommes extrêmement attentifs, les éleveurs sont dans une situation délicate", souligne Mathieu Pecqueur, chargé des relations entre la distribution et le monde agricole pour la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). La FCD représente notamment des enseignes comme Auchan ou Carrefour. Pour Mathieu Pecqueur, des ajustements doivent d'abord avoir lieu entre les céréaliers et les éleveurs. "Les éleveurs n'ont pas de problème sur le prix auquel on achète leur viande. Le problème, c'est leurs charges." Comprendre : ce n'est pas vraiment de notre faute. Le responsable de la FCD va plus loin : "Je ne crois pas que les conditions pour une ouverture des négociations soient remplies. Mais cela ne retire pas l'intérêt d'en discuter." Et sur une éventuelle revalorisation des prix, Mathieu Pecqueur répond : "S'il y a réouverture des discussions, il n'y a pas d'obligation de résultat." Le ministère de l'Agriculture indique déjà qu'il ne prendra "pas partie à ces négociations". L'optimisme est général, donc. Le Point.fr 27/07/2012 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites