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Admin-lane

Italie: manifestation contre la pollution, Ilva promet d'assainir le site de Tarente

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Une manifestation a réuni 2.000 personnes à Tarente vendredi pour dénoncer les nuisances de l'usine Ilva, dans un climat apaisé grâce à l'engagement pris par la direction d'investir 150 millions d'euros dans la dépollution pour éviter que le site ne soit fermé.

Les manifestants ont défilé aux cris de "Tarente libre" et "nous voulons vivre", selon un photographe de l'AFP. Le père d'un enfant d'à peine trois ans malade du cancer brandissait un panneau disant: "combien encore ?".

Après une minute de silence pour "les victimes d'Ilva", ils ont applaudi le nom de la juge Patrizia Todisco qui a, fin juillet, mis sous séquestre les installations "à chaud" (hauts fourneaux, cokerie...) de l'usine dans le cadre d'une enquête pour "catastrophe environnementale".

Dans ses attendus, la juge avait cité des études sanitaires prouvant une surmortalité anormale près du site (15 à 30% de cancers de plus qu'ailleurs entre 1995 et 2002) en raison du rejet de nombreux polluants dont la dioxine.

A la tribune vendredi, une pédiatre du quartier Tamburi, proche de l'usine, a témoigné avec émotion des dégâts de la pollution sur la santé des habitants. "J'aurais voulu venir ici avec autant de brassards noirs que d'enfants que j'ai vu mourir", a expliqué Grazia Parisi.

La manifestation était organisée par des associations, dont un comité civique très actif, et était appuyée par un parti d'opposition de gauche (Italie des valeurs) mais aucun des puissants syndicats ni les grands partis politiques.

Ceux-ci s'opposent à une fermeture du site en arguant que 9 des 28 millions de tonnes d'acier produites en Italie en sortent et que l'usine donne du travail à 20.000 personnes (dont 11.500 en direct) alors que le chômage dépasse les 30% à Tarente, soit trois fois la moyenne nationale.

A l'issue d'une réunion à la préfecture en présence des ministres du Développement économique et de l'Environnement, le patron d'Ilva, Bruno Ferrante a indiqué que l'entreprise investira 146 millions d'euros dans l'assainissement du site.

Il a présenté un plan détaillé des travaux de dépollution dont le président de gauche de la région des Pouilles, Nichi Vendola, a estimé qu'il constituait "au moins un début".

Le gouvernement qui avait brandi la menace d'un recours devant la Cour constitutionnelle, a aussi adopté un ton plus serein, notamment envers la juge Todisco.

"La collaboration avec la magistrature est et sera totale", a déclaré le ministre du Développement économique Corrado Passera, souhaitant "que ne soient pas prises des décisions irrémédiables". Le gouvernement est partie prenante car il a alloué plus de 330 millions d'euros à l'assainissement du site.

Le dossier Ilva est devenu un imbroglio juridique. Après la décision de la juge de Todisco de mettre les scellés sur une partie de l'usine, un tribunal local a affirmé que la production pouvait continuer pendant la période d'assainissement. Coup de théâtre vendredi dernier: la juge Todisco a émis une ordonnance pour préciser que la production devait être arrêtée durant cette phase, décision contre laquelle Ilva a recouru en appel.

Le 2 août, des milliers d'ouvriers de l'usine Ilva avaient défilé pour réclamer la sauvegarde de leurs postes, disant préférer "mourir d'un cancer que de faim".

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C'est dingue de nos jours d'entendre un tel slogan ! Tous les travailleurs du monde devraient être protégés... Il est inadmissible que les lieux de travail soient un risque pour la santé humaine, de même que ses alentours. De telles situations devraient permettre aux personnes exposées de traduire le patronat devant la justice pour, en l'occurrence, homicide volontaire (voire prémédité) puisque l'on connaît les risques...



SCIENCES ET AVENIR 17/08/2012

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