Admin-lane 0 Posté(e) le 21 septembre 2012 Après s'être attaqué à la cherté des prix de l'essence et du gaz, le gouvernement s'apprête à ouvrir le dossier épineux du financement des énergies renouvelables, dont le développement rapide pèse de plus en plus sur les factures d'électricité. D'après la "feuille de route" écologique, qui a été publiée jeudi par le gouvernement et qui reprend ses engagements issus de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre, le débat national à venir sur la transition énergétique devra aborder, entre autres, la question des coûts et du financement. Ce chantier vise entre autres à désamorcer la bombe à retardement que constitue pour les consommateurs la contribution au service public de l'électricité (CSPE), une taxe prélevée sur les factures d'électricité. Dans son discours de clôture de la conférence, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a en effet précisé que le débat national serait "l'occasion de vérifier la pertinence" de cette taxe "dans sa forme actuelle". Elle a été instaurée en 2003 pour couvrir les dépenses d'EDF résultant de ses missions de service public (soutien aux énergies renouvelables, production d'énergie dans les îles, mesures sociales...). Mais parmi ces postes, les charges liées aux renouvelables ont augmenté beaucoup plus vite ces dernières années que les recettes apportées par cette taxe, malgré des augmentations en série de celle-ci. Et cette tendance va encore s'accélérer dans les années qui viennent, alors que l'État veut développer les énergies renouvelables, dans le cadre de la transition énergétique qui vise à mettre fin au système actuel fondé sur le "tout-pétrole" et le "tout-nucléaire". L'augmentation des charges de la CSPE depuis sa création s'explique essentiellement par le fort développement des panneaux solaires photovoltaïques. L'électricité produite par ces panneaux est rachetée par EDF à un tarif préférentiel, bien plus élevé que celui auquel le groupe la revend, même s'il a été abaissé à de multiples reprises depuis deux ans. Or, ces installations se sont multipliées depuis le Grenelle de l'environnement. La taille cumulée du parc photovoltaïque français a encore grimpé de 24 % au premier semestre pour atteindre plus de 3,6 gigawatts (quand un réacteur nucléaire fait en moyenne un peu plus de 1 gigawatt). La CSPE est passée successivement de 4,5 à sa création à 7,5 euros le mégawattheure au 1er janvier 2011, puis à 9 euros en juillet 2011 et 10,5 euros au 1er juillet 2012. Son montant pour 2013 n'a, quant à lui, pas encore été fixé. Elle a donc plus que doublé en deux ans. Mais malgré ce rattrapage, EDF se plaint régulièrement que les charges censées être couvertes par cette taxe continuent à dépasser allègrement les recettes qu'elle génère. Le régulateur du secteur, la Commission de régulation de l'énergie (CRE), a également tiré la sonnette d'alarme à de nombreuses reprises. EDF avait annoncé en juillet que le déficit cumulé de la CSPE avait encore gonflé de 700 millions d'euros au premier semestre, atteignant un total de 4,5 milliards d'euros. Une somme pour le moment à sa charge, mais que les consommateurs sont censés régler la note tôt ou tard, via de futures hausses de la CSPE. La décision d'ouvrir ce chantier suit l'une des recommandations d'un rapport administratif, qui, publié en pleine conférence environnementale, avait jeté un pavé dans la mare en pointant l'envolée du coût de l'éolien et du solaire, et a été qualifié par leurs défenseurs de "brulôt". Selon ce rapport, le besoin de financement de la CSPE lié aux seules énergies renouvelables devrait atteindre 8 milliards d'euros en 2020, ce qui nécessiterait d'augmenter la taxe au-delà de 20 euros le mégawattheure, le double de son niveau actuel.LE POINT.FR 21/09/2012 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites