Séisme : comment y échapper grâce à une cape d’invisibilité ?

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Une expérience incroyable menée près de Lyon doit montrer qu’une zone ne sera pas affectée par un séisme créé artificiellement. Tout simplement parce que ses vibrations ne l’auront même pas atteint !


Soustraire toute une zone aux destructrices ondes sismiques. C’est ce rêve qui va peut-être devenir réalité, le mercredi 26 septembre, dans les environs de Lyon. L’événement attendu depuis le mois de mai dernier, que beaucoup espéraient même pour cet été, comme nous l’avions annoncé dans les pages du magazine Sciences et Avenir : créer, aussi incroyable que cela puisse paraître, une véritable «cape d’invisibilité» aux ondes sismiques autour d’un terrain vague équipé de capteurs. Si elle réussit, cette première se muera en la promesse extraordinaire de sécurisation de multiples sites. On pense immédiatement au complexe nucléaire de Fukushima. Un tel dispositif, s’il fonctionne comme attendu, aurait-il pu protéger les réacteurs et éviter la catastrophe que l’on connaît ?

Mais par quel tour de magie peut-on faire échapper des sites à un séisme ? Grâce à ce que l’on nomme «métamatériaux», une ingénierie en passe de révolutionner le domaine de la propagation des ondes : qu’il s’agisse de celles de la lumière, d’un tremblement de Terre ou encore d’un tsunami !

Popular Science Magazine (2009) & Ménard

Tout a commencé en 2006, lorsque l’équipe de John Pendry à l’Imperial College de Londres a réussi à rendre une petite zone invisible dans le domaine des micro-ondes. Un dispositif capable de dévier les ondes de ce type avait été installé tout autour. Or, nous percevons les objets lorsque ceux-ci reçoivent de la lumière depuis une source (lampe ou le Soleil) et la renvoient vers notre œil. Si l’onde lumineuse se trouve déviée … l’objet nous devient invisible.

En 2009, Sébastien Guenneau et Stefan Enoch de l’Institut Fresnel à Marseille, avaient expérimenté - à l’échelle d’une cuve remplie d’eau- un dispositif pour préserver les côtes en cas de tsunami : un bouclier formé d’un réseau de piliers espacés, le tout d’un diamètre de 10 centimètres. En modèle réduit, tout semble fonctionner : lorsque les vagues qui déplacent la surface du liquide atteignent les plots, elles sont déviées. Résultat : un calme absolu règne au centre…

Et aujourd’hui, que va-t-il se passer ? Une masse de 20 tonnes sera lâchée d’une grue pour provoquer l’équivalent des vibrations d’un séisme. Au sol, une série d’éléments cylindriques verticaux joueront le rôle de plots. Le terrain sera-t-il vraiment devenu invisible aux ondes sismiques ? Et donc préservé ? Voir le message suivant....




SCIENCES ET AVENIR 26/09/2012

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Sous une pluie fine, sur un terrain vague boueux dans la banlieue lyonnaise, face à une dizaine de personnes en cirés et bottes, l’expérience de métamatériaux sismiques a réussi !

CERTES IL FAUT encore analyser les données sismiques enregistrées par le réseau d’appareils disposés à travers le terrain, mais d’ores et déjà la cape d’invisibilité sismique est un succès.

Capture d'écran infographie Sciences et Avenir

La zone à préserver des séismes est entourée de trous cylindriques qui modifient les propriétés de propagation des ondes. Une grue fait tomber une charge de 17 tonnes au sol. Les vibrations ainsi générées font trembler la terre sous nos pieds.

Capture d'écran infographie Sciences et Avenir

UNE FOIS, DEUX fois, quatre fois, les tremblements se propagent, en contournant la région centrale. Un bâtiment construit en ce lieu serait totalement préservé du tremblement de Terre généré. C’est la seconde fois que l’essai de métamatériaux sismique a été tenté. Une première expérience a eu lieu, sans témoin, dans la région de Grenoble. Les essais successifs et les mesures recueillies permettront d’affiner la disposition des cylindres pour jouer encore sur les propriétés physiques du sol et améliorer la déviation des ondes.

Plus d'explications dans le numéro de novembre de Sciences et avenir.


Sciences et Avenir 27/09/2012