Admin-lane 0 Posté(e) le 5 octobre 2012 Prisonnières sous la glace depuis deux millénaires, les eaux du lac Kaffeklubben ne contenaient presque plus de forme de vie. Avec le réchauffement climatique, ses berges se sont peu à peu dégagées et plusieurs espèces d'algues unicellulaires se sont mises à les repeupler. Encore une preuve de la forte perturbation des régions polaires par la hausse des températures. Kaffeklubben Sø n’est pas le nom d'une spécialité culinaire, mais le lac le plus septentrional du monde. Pris sous les glaces du Groenland presque constamment depuis 2.400 ans, il ne contenait guère que quelques cyanobactéries et une pauvre espèce de micro-algue en suspension. Mais avec le réchauffement climatique la vie semble revenir. Lors de sa dernière expédition au niveau du lac, Bianca Perren de l’université de Besançon a ainsi retrouvé une vingtaine d’espèces différentes dans ses prélèvement. (Photo Pseudostaurosira pseudoconstruens (c) photo: A. Wolfe / Bianca Perren)Le lac Kaffeklubben s’est formé il y a 3.500 ans suite à une augmentation des précipitations, mais les espèces qui y vivaient ont quasiment toutes disparu lorsque la glace a couvert ces 48 hectares de surface. Les un à deux mètres de banquise voient à présent leurs bords se libérer en été lorsque la température monte en moyenne à +1.6 °C. Ces espaces forment des sortes de douves autour de la banquise.D’autres lacs du Groenland ont vu revenir un peu de vie microscopique à cause de pollutions par des nitrates et autres rejets industriels, mais Kaffeklubben reste parfaitement propre malgré l’apparition de diatomées, des algues unicellulaires. Les lacs couverts de glace des vallées sèches de l’Antarctique ressemblent à ce que l’on trouvait à Kaffeklubben avant les années soixante, explique Bianca Perren au New Scientist. Alors que la température monte, davantage d’espèces pourraient revenir dans ces lacs." Mais des lacs comme le lac Vostok, où ont lieu des forages scientifiques, gardent une couche de glace de plusieurs kilomètres qui les scelle encore pour longtemps.Les chercheurs trouvent néanmoins d’autres traces d’un retour de la vie dans les régions polaires les plus désertes. Alexandre Guerin-Pasquier de l’université de Montréal a découvert qu’il y a trois millions d’années, et ce malgré une température moyenne de zéro degré, les territoires de la baie de Baffin au Canada étaient couverts de forêts. Bien qu’il manque encore 15 degrés aujourd’hui pour retrouver ces conditions, le paléontologue canadien affirme que la forêt pourrait revenir dans ces zones lentement, mais surement. Les zones polaires sont en effet celles où le réchauffement climatique est le plus fort.Voir le compte-rendude l'étude ICI (document Pdf en anglais).MAXISCIENCES 05/10/2012 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites