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Admin-lane

L'eau la plus pure du monde se trouve au large de l'île de Pâques

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Où se trouve l’eau la plus pure du monde ? Réponse : pas dans un laboratoire mais quelque part dans l'océan Pacifique, dans une région aussi vaste que la Méditerranée, autour de l’îles de Pâques. C'est ce qu'affirment les océanographes de la campagneBiosope.

L’océan est couplé de façon très étroite à l’atmosphère et donc au climat. Si l’on veut comprendre toutes les conséquences du réchauffement climatique il faut étudier les propriétés chimiques et physiques de l’eau des océans, sans oublier de prendre en compte l'action des organismes vivants. C’est dans ce cadre que la campagne Biosope s’est déroulée (BIogeochemistry & Optics SOuth Pacific Experiment). Son objectif était d'étudier, durant l'été austral, la variabilité des propriétés biologiques, bio-géochimiques et bio-optiques d'une variété de régimes trophiques dans le Pacifique Sud.

En 2004, les chercheurs du Laboratoire de microbiologie, de géochimie et d'écologie marines (LMGEM/COM) et du Laboratoire
d'océanographie de Villefranche-sur-mer (LOV/OOV) ont étudié la transparence de l'eau dans les eaux du Pacifique Sud-Est, le long d'une ligne allant des îles Marquises aux côtes du Chili. Dans cette zone, le rayonnement solaire UV atteint une profondeur étonnamment élevée. Bien plus, dans une région située à l'ouest de l'île de Pâques et connue sous le nom de Tourbillon du Pacifique Sud, les profondeurs de pénétration sont les plus importantes jamais rapportées pour des eaux océaniques, comme on peut le voir sur la figure 1.




Figure 1. Profondeurs auxquelles parvient 10 % de l'éclairement de surface, pour les UV-B (305 nm) et les UV-A (340 nm), dans l'océan Pacifique Nord (Goes et al., 1995, Photochem. Photobiol. 62, 703-710), en Antarctique (Helbling et al., 1995, Mar. Ecol. Prog. Ser. 126, 293-298), en Méditerranée orientale (Obernosterer et al., 1999, Aquat. Microb. Ecol. 20, 147-156), dans le Golfe du Mexique (Weinbauer et al., 1997, App. Environ. Microbiol. 63, 2200-2205), dans l'Atlantique subtropical (Obernosterer et al., 2001, Limnol. Oceanogr. 46, 632-643) et dans le tourbillon du Pacifique Sud (Tedetti et al., 2007).

Les UV peuvent altérer l’ADN des organismes vivants, provoquant des mutations et donc altérant leur métabolisme. C’est particulièrement vrai pour les organismes planctoniques, souvent transparents et de très petites tailles. De plus, en oxydant et en dégradant de la matière organique dissoute dans l’eau des océans, le rayonnement UV peut modifier le cycle du carbone influencé par les bactéries présentes dans l’eau et qui utilisent cette matière dissoute.

Comme le cycle du carbone est étroitement corrélé à la dynamique du gaz carbonique absorbé ou relâché dans l’atmosphère par les océans, et que le CO2 est un important gaz à effet de serre, on comprend pourquoi la découverte d’une telle profondeur de pénétration, qui plus est associée aux eaux biologiquement très pauvres du Tourbillon du Pacifique Sud, est une découverte particulièrement intéressante pour les océanographes et les climatologues.


Figure 2. Les eaux océaniques quasiment violettes du tourbillon du Pacifique Sud. Crédit : LOV/OOV, Joséphine Ras


Devant cette profondeur de pénétration qui peut atteindre 60 mètres, on peut conclure que la pureté de ces eaux n'est pas seulement plus élevée que ce que l’on peut obtenir en laboratoire d’un point de vue optique, mais aussi d’un point de vue chimique (mise à part la teneur en sel, bien sûr...).

Ces deux propriétés ne sont d’ailleurs pas totalement indépendantes car c’est la quantité de particules diffusantes et de matière dissoute qui influe sur le coefficient d’absorption de l’eau. Ainsi, alors que les eaux de la mer des Sargasses ou de la mer Méditerranée orientale sont déjà réputées pour leur "bleu profond", cette zone du Pacifique se distingue à nouveau des autres océans de la planète par la couleur presque violette de ses eaux, comme on peut le voir sur la figure 2.


Image satellite de la couleur de l'océan. La couleur pourpre indique la grande pauvreté en chlorophylle de la zone étudiée. Crédit : SeaWiFS Project, Nasa/Goddard Space Flight Center, Orbimage



FUTURA SCIENCES 2008

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