Admin-lane 0 Posté(e) le 15 janvier 2013 Un laboratoire de Cadarache (Bouches-du-Rhône) et l’ensemble de l’usine UP1 de traitement de combustible usé à Marcoule (Gard) construite en 1954. Voilà, dans un premier temps, les deux sites sur lesquels Veolia va se faire la main en matière de démantèlement d’installations nucléaires. Deux sites du CEA, avec lequel l’entreprise privée vient de s’allier «Cet accord comporte un important volet de collaboration technique, assure Bernard Bigot, administrateur général du CEA. Le démantèlement est une activité balbutiante où de nombreux appareillages et de nouvelles méthodes sont à imaginer».Veolia entend porter ses efforts sur l’état initial des bâtiments à détruire grâce à la cartographie radiologique des installations. C’est à partir d’une connaissance fine des lieux où la radioactivité pose problème que peut être défini un scénario de démantèlement comportant un calcul des volumes de déchets à extraire selon leur degré de contamination, des mesures de protection des travailleurs et de l’environnement et un échéancier des travaux.La multinationale veut aussi créer des outils de caractérisation de l’état final afin de démontrer que le site est bien «retourné à l’herbe», c’est-à-dire totalement sain:En créant fin 2012 une filiale dédiée à ce secteur, Asteralis, la multinationale donne un partenaire technique au CEA pour créer la robotique nécessaire au travail dans des lieux trop radioactifs pour la présence d’êtres humains.Avec cet accord, Veolia entre dans un domaine jusqu’à aujourd’hui réservé à EDF et à Areva. Le démantèlement est en effet aujourd’hui une activité balbutiante. En France, une trentaine d’installations nucléaires de base (INB), les plus anciennes et les moins importantes, sont en cours de destruction sur un total de 125 INB. Le CEA vient ainsi de réussir la conversion de ses laboratoires de recherche nucléaire de Grenoble et de Fontenay-aux-Roses. Ceux-ci sont désormais consacrés à la micro-informatique, aux énergies renouvelables et au secteur médical.EDF travaille actuellement au démantèlement de neuf réacteurs, huit appartenant à l’ancienne filière graphite-gaz, et un préfigurant le démantèlement de l’actuelle filière à eau pressurisée (à Chooz, dans les Ardennes). Ces travaux en cours sont programmés jusqu’en 2040.C’est un secteur très prometteur, mais aussi très convoité. Au total, dans le monde, 300 réacteurs devront être arrêtés dans les 20 prochaines années. D’ici 2030, ce marché, qui n’existe pas aujourd’hui, devrait peser 220 milliards d’euros: «Les déconstructions de sites devraient démarrer dans les cinq prochaines années», assure Antoine Frérot. En France, la Cour des Comptes a chiffré à 32 milliards d’euros le coût du démantèlement des 58 réacteurs français en cours d’activité. EDF, Areva, Bouygues, Vinci, mais aussi Toshiba-Westinghouse lorgnent sur cet eldorado.Veolia met en avant sa principale arme commerciale, son indépendance: «Les constructeurs et les exploitants de centrales ont une crédibilité discutable pour les associations de riverains et les ONG environnementales, assure Robert Germinet, PDG d’Asteralis. Ils sont juge et partie, tandis que Veolia est une entreprise extérieure au développement de l’énergie nucléaire qui n’a donc rien à cacher». SCIENCES ET AVENIR 15/1/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites