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Admin-lane

L'Afrique nouvel Eldorado pour l'huile de palme ? Les forêts déboisées

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DISTRICT DE BUTAW (Libéria) - Leurs terres cédées par le gouvernement aux planteurs malaisiens et indonésiens, des paysans du Liberia dénoncent des accords qui les ignorent: après 15 ans de guerre civile (1989-2003), des nouvelles luttes s'annoncent dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest.

A 30 heures de piste de la capitale, le drapeau jaune et vert du numéro un mondial de l'huile de palme, l'indonésien Golden Veroleum Liberia (GVL), flotte sur les collines autrefois boisées du comté de Sinoe (sud): On n'est pas contre le développement, mais on veut être consultés et entendus, martèle le vieux Benedict Smarts, flottant dans sa chemise jaune boutonnée sous le cou.

En 2010, GVL a acquis ici 220.000 hectares pour un bail de 63 ans reconductible 30 ans, afin d'y produire l'huile que l'industrie s'arrache: 1,50 dollar par hectares et par an pour la terre vierge, 5 dollars quand elle était cultivée, dégagée à coup de tronçonneuse et de pelleteuse. L'accord s'est signé au loin, à Monrovia, sans personne pour représenter les intéressés.

Aux marges de la plantation, dans le hameau de Plu, les villageois exhibent les lettres de doléances adressées au ministre des Affaires intérieures.

Les Indonésiens sont arrivés en septembre 2010 en disant: "Votre présidente (Ellen Johnson Sirleaf, Prix Nobel de la Paix 2011) nous a vendu la terre". Trois mois plus tard, ils commençaient à détruire les cultures et les maisons.[/b] Benedict Manewah énumère les récoltes perdues: cassaves, orangers, cacaoyers et quelques palmiers pour la consommation familiale. Leur huile, c'est pour l'envoyer chez eux.
Les hommes montrent aussi les tombes, autrefois enfouies en brousse et désormais cernées de palmiers, au coeur d'un minuscule enclos.

Les paysans n'ont plus de revenus, ils sont obligés de travailler comme ouvriers contractuels à la concession... Ce n'est pas du développement, c'est de l'esclavage moderne, fulmine Saydee Monboe dit Momo, un faux air de Malcom X avec ses montures noires. Le lendemain, quatre villageois dont une femme sont arrêtés et brièvement détenus: les autorités locales n'aiment pas les bavardages.

Personne ne fait rien pour les gens dans ce pays: ils n'ont que leur terre et on leur dit aujourd'hui de la quitter, s'insurge l'avocat Alfred Brownell, fondateur de l'ONG Green Advocates.

Brownell a déposé plainte en leur nom et saisi, non la justice libérienne, mais la RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil). Les planteurs du Liberia adhèrent à cette plateforme, lancée en 2003 à Kuala Lumpur par le WWF et les industriels, qui délivre une certification huile de palme durable.

En échange, elle impose au minimum l'information et le consentement préalables des communautés, comme l'a rappelé en décembre son secrétaire-général, Darrel Webber, dans un courrier aux dirigeants de GVL dont l'AFP a obtenu copie.

Fin 2011, la RSPO avait déjà donné raison aux villageois du nord contre Sime Darby, le planteur malaisien qui exploite 200.000 hectares dans le comté de Grand Cape Mount. Depuis, les négociations sont en cours.

L'accord signé était clair, mais face à la résistance, Sime Darby doit renégocier: ils ont reconnu l'impact sur la vie quotidienne, la sécurité alimentaire, le droit à une compensation pour la destruction des sites sacrés... Au total, ils verseront plus d'un million de dollars sur 60 ans, précise Brownell.

Le Liberia a été le premier à saisir la RSPO. Depuis, d'autres l'ont suivi, au Cameroun, au Gabon: 34 plaintes ont été déposées dans le monde. On est en train d'écrire l'histoire. Grand Cape Mount fait école, constate fièrement l'imam Mustapha Foboi, leader de la résistance des 17 villages contre Sime Darby.

Pour la plainte contre GVL, déposée le 1er octobre et jugée recevable en décembre par la RSPO, Brownell s'inquiète: Ils sont terribles, accuse-t-il. Dans cette région très isolée, ils se conduisent presque comme la mafia: intimidations, menaces...

Sur sa colline, Jeff Benzin, le directeur des opérations délégué par Golden Veroleum, reçoit en short et claquettes, souriant. Qu'il y ait eu des erreurs, on l'admet. Nous versons des compensations à ceux qui acceptent de laisser leur terre. Quand les gens désignent des sites sacrés on arrête tout. Mais on ne peut pas non plus faire du sur-mesure, prévient-il.


----->Cette situation est scandaleuse. Partout où les palmiers à huile trouvent à prendre place, c'est la forêt qui est sacrifiée avec sa faune et sa flore et les hommes, femmes et enfants qui en vivaient... La plupart du temps on peut même parler de manoeuvres frauduleuses... Et qu'on ne vienne pas parler d'huile de palme durable à moins que ce qualificatif concerne uniquement la durabilité des destructions des forêts... Après l'Asie, l'Amérique du Sud, c'est le continent Africain la cible des vautours avides de richesse... au détriment de l'avenir de la planète. Non je n'exagère pas, la planète a besoin de tous ses arbres... Inimaginale que les dirigeants de certains pays se laissent convaincre (pour ne pas porter d'accusations sans certitude) par ces oiseaux de malheur, et dépouillent ainsi leurs compatriotes du peu qu'ils possèdent... Nous avons affaire là à une mascarade honteuse !

ROMANDIE.COM 20/1/2013

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La présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf vient de se ranger du côté des populations rurales dans leur lutte contre l’expansion des plantations du groupe d’huile de palme EPO dans le Comté de Grand Bassa. Mieux, cette décision politique forte de renforcer le pouvoir des citoyens libériens s’appliquera aux autres régions du pays.

L’entreprise d’huile de palme Equatorial Palm Oil (EPO) devra absolument obtenir le consentement explicite des populations locales si elle aspire à étendre ses cultures sur leurs terres. C’est ce dont veut s’assurer la présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf et qui n’était pas le cas jusqu’à présent. La présidente souhaite également réunir autour d’une même table les habitants du Comté de Grand Bassa et des représentants d’EPO pour qu’ils discutent de l’avenir des terres ayant déjà été converties en plantations de palmiers à huile.

SDI Liberia 22feb2013 - Le chef de la ville de Totoquille, dans Bopolu district, comté de Gbarpolu, Libéria, discute de ses vues sur la plantation Sime Darby. La vidéo a été prise suite à la publication d'un rapport par l'Institut de développement durable, appelé «avenir incertain», sur les violations des droits de l'homme par Sime Darby. Selon le plan de concession, Totoquille est à l'intérieur de la zone de concession et toute la partie sud des terres que ces gens utilisent a été attribuée à Sime Darby sans le consentement des résidents. L'Institut du Development durable (SDI), la Fondation Save My Future (SAMFU), et les entrepreneurs sociaux pour le développement durable (SESDev), une coalition d'organisations de la société civile libérienne, demandent au gouvernement et à Sime Darby à revoir leur contrat et de reconnaître la propriété des terres de la communauté. Pour plus d'informations, visitez les Amis de la Terre site Web (Friends Of the Earth International) : [i]ICI[/i]

Les cultures d’huile de palme d'EPO s’étendent déjà sur 5600 hectares. Jusqu’à présent, l'entreprise britannique n’avait pas pris la peine d’obtenir le consentement des habitants pour cultiver le palmier à huile sur leurs terres, bien que la loi l’y oblige. Et pour les villageois, il n’était pas bon de protester contre l’accaparement de leurs terres, en témoigne l’intervention musclée d'une unité paramilitaire de la police libérienne (PSU) à leur encontre en septembre dernier.

Par la voix de leur porte-parole Mike Collah, les contestataires se plaignaient de « traitement inhumain ». Ils déploraient les promesses n'ayant jamais été tenues comme le creusement de puits ou l’arrivée de médecins et d’enseignants. Alors que le vice-président du sénat Gbehzohngar M. Findley s'était limité à essayer de calmer les esprits en parlant de regrettables malentendus, la présidente, par son intervention, est venue clarifier la situation.

SDI Liberia 22feb2013 (Même combat que ci-dessus à l'encontre de Sime Darby, une entreprise indonésienne...)

« C’est une victoire pour les autochtones qui sont parvenus à faire respecter leurs droits sur leur ressource la plus précieuse : la terre, qui est à la fois leur lieu de vie et patrimoine culturel » se réjouit Silas Kpanan Ayoung Siakor de l'Institut du développement durable (SDI) libérien. Le gouvernement est manifestement disposé à écouter sa population.

La présidente Johnson-Sirleaf souhaite aussi renforcer le pouvoir des citoyens dans d’autres régions du Libéria, affirmant «  ne pas être intéressée à semer les graines de nouveaux conflits ». Des erreurs avaient en effet été commises dans le passé pour attirer les investisseurs dans le pays.


Sauvons la Forêt avril 2014

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