Admin-lane 0 Posté(e) le 25 janvier 2013 Pour éviter de se faire voler sa boule d’excréments, le bousier s’écarte de ses congénères en parcourant des lignes droites. Afin de garder le cap, il s’oriente avec la lumière du Soleil, de la Lune et... de la Voie lactée, d’après une nouvelle étude parue dans la revue Current Biology.Les pattes dans la poussière et les yeux rivés vers les étoiles, le bousier déplace sa précieuse pelote de déjections en suivant la Voie lactée. Cet insecte, à la force phénoménale, se plait à parcourir des lignes droites et pour cause, ces distances directes représentent pour lui le meilleur moyen de s’échapper du point d’origine où la boulette a été formée, et où l’attendent au tournant quelques convoiteurs qui pourraient lui voler son butin. Aussi, le sens de l’orientation est indispensable dans toute cette entreprise.Il y a dix ans, Marie Dacke, chercheur à l'Université de Lund, en Suède et ses collègues ont montré, que les bousiers parvenaient à maintenir le cap en utilisant les repères du Soleil ou de la lumière polarisée réfléchie par la Lune. Toutefois, la manière dont ces insectes s’orientent durant les nuits sans lune, était restée jusqu’à présent un mystère. En étudiant de plus près le parcours des scarabées, les scientifiques se sont rendus compte qu’ils étaient particulièrement désorientés en octobre, à savoir la saison où la Voie lactée est proche de l'horizon dans le ciel austral, donc hors du champ de vision de l'animal.Pour confirmer ou non l’hypothèse selon laquelle les bousiers se fient aux lueurs de la Voie lactée, les chercheurs ont mené une série d’expérience en Afrique du sud sur Scarabaeus satyrus. Les spécimens ont été placés avec une boulette d’excrément au centre d’une arène de sable, entourée d’un mûr pour masquer l’horizon.Les résultats, parus dans la revue Current Biology, indiquent que les soirs de Lune, les bousiers sortent rapidement de l’enceinte en parcourant une ligne droite. Ce temps de parcours est à peine plus long lorsque les scarabées effectuent le même exercice une nuit sans Lune mais où le ciel est clair et parsemé d’étoiles. Toutefois, si la même nuit, le ciel est nuageux, ou si les bousiers sont munis d’un petit chapeau les empêchant de voir le ciel, ceux-ci mettent trois fois plus de temps à sortir de l’arène et leur parcours est beaucoup plus sinueux.Les expériences ont été répétées au sein d’un planétarium équipée d’une voûte artificielle présentant cinq types de ciel nocturne : un étoilé, un noir, un étoilé sans la Voie lactée, un avec seulement 18 des étoiles les plus brillantes et enfin un avec une bande de lumière représentant de manière approximative la Voie lactée.Les chercheurs ont observé, lorsqu’un ciel totalement noir ou un ciel muni des 18 étoiles était projeté, que les bousiers empruntaient un parcours complétement tortueux. Au contraire lorsqu’un ciel parfaitement étoilé avec la Voie lactée ou avec sa forme approximative était projeté, les bousiers se déplaçaient en ligne droite.L’étude souligne ainsi que ces insectes ne s’orientent non pas grâce aux étoiles mais selon la bande de lumière qu’emprunte la Voie lactée. D’autres espèces animales comme certains oiseaux ou les phoques utilisent les étoiles pour garder le cap, toutefois c’est la première fois que cette faculté est observée chez un insecte.Le bousier parvient à garder le cap en suivant la bande de lumière de la Voie lactée. Photo : Current Biology/ Dacke et AlMAXISCIENCES 25/1/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites