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Un agriculteur défriche 21 ha de forêt protégée au coeur du Parc national de la Réunion

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SAINT-DENIS-DE-LA REUNION (France) - Un exploitant agricole de Sainte-Marie à la Réunion a été placé en garde à vue pour avoir défriché illégalement 21 hectares de forêt, en partie situés au coeur Parc national de la Réunion, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

C'est tout simplement incroyable, a commenté le directeur de l'ONF Hervé Ouin, cité par Le Quotidien de la Réunion, jeudi, constatant que l'agriculteur a défriché plus de 20 hectares de forêt naturelle sans autorisation alors qu'il doit en solliciter une, à partir d'une superficie de 10 m2.

Placé en garde à vue mercredi, l'exploitant agricole, Bernard de Palmas, 59 ans, grand propriétaire foncier et gérant d'une société civile agricole, été remis en liberté après son audition.

C'est un dossier suivi de près par le parquet qui aura des suites judiciaires, au vu de l'atteinte exceptionnelle et inédite causée à l'environnement, a déclaré à l'AFP, le substitut Pierre Martello, en charge des dossiers de l'environnement, au parquet de Saint-Denis.

L'homme risque une peine de 2 ans de prison et une amende pouvant atteindre pour lui et sa société 165 millions d'euros, soit 150 euros/m2.

Pendant sa garde à vue, il a donné une explication qui n'a pas paru convaincante, affirmant avoir voulu simplement nettoyer un chemin préexistant et n'être pas au courant de la réglementation, a poursuivi le substitut.

Les faits ont été découverts en novembre 2012 par les agents de l'ONF lors d'une tournée dans le Parc national de la Réunion, à la Plaine des Fougères, sur les hauteurs de Sainte-Marie (nord), à 1.320 m d'altitude où l'agriculteur possède une forêt privée et un élevage de cerfs.

Au bout de trois heures de prospection ils ont relevé qu'une piste de 7,730 kms de long et 30 mètres de large avait été creusée à l'aide d'engins mécaniques, pour plus de la moitié dans une forêt indigène composée essentiellement de bois de couleur à fort intérêt patrimonial et biologique, selon leur rapport remis au parquet de Saint-Denis.

Pas moins de 47 espèces végétales ont été détruites dont 30 endémiques parmi lesquelles deux orchidées protégées par arrêté ministériel et trois espèces de fougères arborescentes protégées par le code forestier, ont-ils recensé. Des arbres ayant plusieurs décennies dont le tamarin des hauts et les branles verts, endémiques de l'île, ont également été touchés, selon leur rapport.

L'ONF craint que ces destructions favorisent la colonisation du site par des espèces exotiques envahissantes, une des plaies dont souffrent de nombreuses forêts naturelles de l'île, classées au patrimoine mondial de l'Unesco, depuis août 2010.

Elles risquent aussi d'entraîner des inondations pour les zones habitées de Moka, situées 5,5 km en aval, en cas de fortes précipitations, plusieurs cours d'eau ayant été comblés par le défrichement, selon les agents forestiers.

Les travaux de remise en état de la forêt ont été évalués à un million d'euros par l'ONF. Mais le reboisement ne suffira pas, selon la Direction de l'agriculture et de la forêt. Le seul fait de remuer la terre a déjà favorisé l'arrivée de nouvelles plantes, a-t-elle souligné.


ROMANDIE 7/2/2013

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