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La dengue affecterait presque quatre fois plus de personnes que prévu

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Année après année, l’incidence de la dengue progresse à travers le monde. Une nouvelle carte de la répartition des cas de cette maladie virale, d’une précision inégalée, vient d’être publiée. D’après cette étude, les chiffres seraient près de quatre fois plus importants que les estimations de l’OMS jusque-là…


Malgré les efforts sanitaires, la dengue fait partie de ces maladies en pleine expansion. Le Brésil se souvient encore de l’épidémie sans précédent qui vient de frapper Rio, tandis que l’Europe, à partir de l’archipel de Madère et du Portugal continental, voit même le virus rentrer clandestinement. Méfiance, car les symptômes sont parfois sévères et quelquefois mortels, alors qu’il n’existe encore ni traitement efficace ni vaccin préventif disponible sur le marché.


Des chiffres récents de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montrent bien que l’infection n’a rien de rare, puisque l’agence des Nations unies estime entre 50 et 100 millions le nombre de personnes touchées chaque année. Mais une nouvelle étude, publiée dans Nature, semble indiquer qu’on est encore très loin de la réalité. Pour les auteurs, la dengue aurait frappé 390 millions d’êtres humains en 2010.


Cette carte présente la probabilité d'occurrence de la dengue dans le monde. Plus on tend vers le rouge, plus elle est élevée. L'Inde est le pays le plus touché au monde. L'Occident, en revanche, semble bien épargné. ©️ Simon Hay et al., Nature

Ce consortium de scientifiques, dirigé par Simon Hay de l’université d’Oxford, a décortiqué 8.300 rapports de cas de dengue sur le globe afin d’établir la première carte détaillée et mise à jour de la distribution mondiale de la maladie. En collectant ces données et en les combinant avec les dernières représentations disponibles et les modèles mathématiques récents, les chercheurs pensent avoir gagné en précision et fournir de meilleures estimations.


Ainsi, il s’avère que la dengue frapperait près de 400 millions de personnes, mais serait le plus souvent asymptomatique ou modérée. En revanche, dans 96 millions des cas, les symptômes seraient sévères au point d’empêcher d’aller à l’école ou au travail, voire mortels.


Le virus sévit entre les tropiques, avec plus ou moins d’intensité. La maladie frappe particulièrement l’Asie, où l’on trouve 70 % des cas. Il faut dire que l’Inde, avec plus de 1,2 milliard d’habitants, comptabilise un tiers des malades. Derrière, l’Afrique et l’Amérique suivraient de peu. Une donnée surprenante, car on ne soupçonnait pas le continent noir d’être aussi affecté. Pour les auteurs, cette sous-estimation antérieure devait venir du fait que d’autres maladies, aux symptômes équivalents, touchent les populations africaines et camouflent les signes de la dengue.


Des facteurs climatiques, comme la pluviométrie ou les températures, ainsi que démographiques (l’urbanisation en tête), influent sur l’expansion de l’infection. Les scientifiques s’inquiètent d’ailleurs de ce dernier processus, car les migrations de populations pourraient amener le virus dans des régions où l’on ne le trouve pas actuellement. Véhiculé par les moustiques Aedes aegypti, il pourrait passer bien plus facilement d’Homme à Homme.


Grâce à ces données précises, les scientifiques espèrent qu’il sera plus facile de contrôler les épidémies et de limiter leur expansion. Ils souhaitent aussi mieux déterminer les cibles d’éventuelles vaccinations le jour où un traitement préventif sera disponible sur le marché. Pour l’heure, le vaccin le plus avancé ne protège que dans 30 % des cas.


Le virus de la dengue, représenté ici en vert en images de synthèse, existe sous quatre formes. Une première infection immunise à vie contre le variant responsable. Mais les personnes victimes d'une deuxième infection par une autre souche peuvent développer des symptômes plus sévères. ©️ Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0


FUTURA SCIENCES 8/4/2013

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Face à la dengue, dont l'incidence augmente, les traitements manquent curieusement d'efficacité. On vient de comprendre pourquoi : le virus se métamorphose lorsqu'il passe du moustique à l'Homme. Élaborés à partir de la forme présente chez le moustique, les vaccins seraient bien moins performants contre le virus chez l'Homme...


Elle menace trois milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale ; particulièrement présente dans les régions tropicales et subtropicales, la dengue est une infection virale transmise par les moustiques. Elle entraîne des symptômes grippaux pouvant parfois évoluer vers des complications plus sérieuses sous forme de dengue sévère.


À ce jour, il n’existe pas de traitement spécifique disponible contre la fièvre due à la dengue. Un vaccin est en cours de développement, mais ses performances sont limitées. Une étude récente, publiée dans les Pnas, pourrait changer la donne. Des chercheurs américains de l’université Purdue ont montré que le virus de la dengue changeait de forme en passant du moustique à l’Homme. Cette découverte pourrait expliquer pourquoi les traitements actuels sont inefficaces.


Pour examiner la structure en trois dimensions du virus de la dengue, les chercheurs ont utilisé la cryomicroscopie électronique. Cette technique utilise le froid lors de l’étape de fixation, ce qui permet de préserver la conformation originelle du virus. L’équipe a ensuite comparé l’aspect du virus lors d’une incubation à deux températures différentes, celle du moustique (température ambiante) et celle de l’Homme (37 °C). Leurs résultats montrent que le virus change de forme en fonction de la température.

Dans le premier cas, il présente une surface lisse et un diamètre d’environ 50 nanomètres. En revanche, à 37 °C, sa surface devient plus irrégulière et son diamètre s’agrandit pour passer à 55 nanomètres. «Ce résultat est une surprise, confie Richard Kuhn, coauteur de l’étude.Personne ne s’attendait à ce que le virus change d’apparence en passant du moustique à l’Homme». Les chercheurs ont également montré que la forme irrégulière du virus était la plus infectieuse in vitro.


En quoi cette découverte est-elle cruciale dans la recherche d’un vaccin contre la dengue ? Pour le comprendre, il faut revenir aux bases de l’immunologie. Lorsqu’un microbe infecte l’organisme, notre système de défense le scrute et fabrique des anticorps dirigés contre des régions antigéniques de surface appelées épitopes. Lors d’une vaccination, tout ou partie d’un pathogène est injecté dans l’organisme. Le système immunitaire fabrique alors des cellules productrices d’anticorps spécifiques qui circulent longtemps dans l’organisme et sont très rapidement activées en cas de nouvelle infection. Pour fabriquer un vaccin, il est donc important de connaître les épitopes capables de déclencher la meilleure réponse immunitaire, c’est-à-dire de fabriquer les anticorps les plus performants.


C’est là que l’étude prend toute son importance : la forme moustiqu » du virus ne présente pas les mêmes épitopes que la conformation Homme», et par conséquent n’induit pas la même réponse immunitaire. En d’autres termes, un patient vacciné avec des épitopes de la structure «moustique» sera peu ou mal protégé contre le virus de la dengue. «La forme irrégulière du virus est celle présente chez l’Homme, un vaccin optimal contre la dengue devrait donc induire la production d’anticorps dirigés contre cette forme», explique Michael Rossmann, directeur de cette étude. Jusqu'ici, les recherches sur un vaccin contre la dengue ont probablement été réalisées à température ambiante, lorsque la forme du virus est celle présente dans le moustique. Cela pourrait expliquer pourquoi les vaccins contre la dengue produits jusqu'ici sont peu efficaces.
Ces travaux encourageants offrent de nouveaux espoirs de recherche pour élaborer un vaccin contre la dengue. Ils pourraient également s’appliquer à d’autres maladies causées par des virus du genre Flavivirus, comme la fièvre jaune et le virus du Nil occidental.


Le moustique-tigre Aedes albopictus est l’un des vecteurs potentiels de la dengue. Cette maladie menace potentiellement plusieurs milliards de personnes sous les tropiques. ©️ James Gathany, CDC, DP



FUTURA SCIENCES 18/4/2013

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