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Requin taureau : le combat pour la vie commence in-utéro !

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Le début de la vie est souvent difficile et cruel pour de nombreux animaux. Un exemple classique est celui de la hyène qui ne peut nourrir toute la portée et les petits doivent donc combattre dès la naissance pour avoir un espoir de survivre. Il en est de même pour les loups ou, encore, les chiens qui laissent de côté les petits jugés trop faibles ou malformés. Ceci est vrai aussi pour d'autres espèces... Et chez les oiseaux, des petits poussins, voire des oeufs, sont expulsés à l'extérieur du nid, notamment chez les aigrettes...


Mais il y a pire avec le requin-taureau : La compétition débute in-utero. En effet, lorsqu'une femelle devient gestante, c'est en général de différents pères. Dès que les petits sont assez âgés, ils passent en mode «combat cannibale» pour dominer dans l'utérus : un ou deux survivront s'ils sont dans des poches séparées, puisque la femelle a deux utérus... Cette pratique est appelée cannibalisme intra-utérin.




"Une fois qu'ils mesurent environ 100 millimètres, les petits attaquent, tuent puis consomment l'ensemble de leurs plus jeunes frères, ce qui leur permet d'augmenter rapidement leur taille pendant cette période", explique l'équipe qui a observé le phénomène et dont les recherches sont publiées dans la revue Biology Letters.

Au départ, les utérus de la mère sont donc pleins de douzaines d'embryons. Néanmoins, seuls deux petits requins taureau, dominants, arrivent à terme. De plus, pour continuer à se nourrir, une fois que les petits dominants ont mangé tous les embryons vivants, ils se tournent vers les œufs non fertilisés. Cette pratique est appelée oophagie. Résultat, lorsque les deux petits sont sur le point de naître, ils ont atteint une taille tout à fait raisonnable pour des bébés requins, grâce à l'ensemble des autres embryons, fertilisés ou non. Lors de la naissance, les petits mesurent entre 95 et 125 centimètres, ce qui augmente leurs chances de survie face aux prédateurs.

Ce que les scientifiques viennent de comprendre, c'est qu'il ne s'agit pas du résultat d'une «surpopulation» interne, mais d'une stratégie évolutive qui permet aux mâles les plus agressifs d'avoir le bébé le plus fort et donc de déjouer les rivaux. Il s'agit donc d'un cas extrême et non intuitif de la sélection sexuelle. Dans le cadre classique de cette sélection sexuelle, on imagine que cela se termine au moment où certains mâles fertilisent la femelle, car il y aura transmission inévitable à une future génération.




On ne peut pour l'instant dire si cette stratégie évolutive fonctionne vraiment, car les pères les plus agressifs ont une descendance plus tôt dans le ventre de la mère, donnant un avantage temporel pour la bataille à venir... Ces requins femelles ont deux utérus et peuvent porter des centaines d'oeufs. Lors de la période fertile, l'accouplement avec différents mâles est fréquent. Chaque fois qu'elles mettent bas après une gestation de 9 à 12 mois, elles ne produisent qu'un seul bébé (un par utérus).

"Ce système met en lumière la compétition et la sélection sexuelle qui se déroule après la fécondation", précisent les auteurs. Par exemple, le premier embryon à s'implanter peut très bien ne pas faire partie des deux petits survivants. Bien que les chercheurs aient encore besoin de détailler cette compétition intra-utérine, un résultat émerge. Les femelles peuvent choisir leurs partenaires, mais peuvent également être contraintes à certains accouplements. Cependant, la qualité du sperme du mâle et celle de l'embryon qu'il féconde pourrait également avoir un impact important sur les vainqueurs du combat in utero. "Cette compétition peut également jouer un rôle important, et sûrement sous-estimé, dans la volonté des mâles à se surpasser", conclut ainsi l'étude.

Cela fait des dizaines d'années que les scientifiques ont compris que les bébés se mangent dans l'utérus (ainsi que les oeufs non fécondés), à peu près après 5 mois de gestation. On ne connaissait pas encore bien les détails. Chez d'autres requins, comme le grand requin blanc, les petits mangent aussi les oeufs non fécondés, mais pas leurs frères et soeurs.

Photo Richard Ling - Creative Commons paternité - partage à l'identique 3.0


Ce comportement intrigue beaucoup les experts. On constate une nouvelle «course (évolutive) aux armements» entre mâles et femelles. En captivité, on a remarqué qu'il s'établissait entre mâles une hiérarchie de dominance : les requins qui ont les plus hauts niveaux de testostérone empêchent les autres mâles de s'accoupler avec la femelle choisie. Les observations dans la nature sont plus difficiles à réaliser.

Toutefois, il semble que ce phénomène ne soit pas sans conséquences pour l'espèce et notamment au niveau génétique. En effet, les requins taureau femelles s'accouplent avec plusieurs mâles. La plupart du temps, elles choisissent les mâles qui engendreront leurs petits, en effectuant une sélection basée sur les caractéristiques des "célibataires". En s'accouplant avec plusieurs mâles, les petits partagent donc l'utérus de leur mère avec des demi-frères et des demi-sœurs. Néanmoins, rien ne peut déterminer à l'avance de quels pères les deux petits survivants seront les enfants, car la bataille intra-utérine pour la survie est rude.

Afin d'étudier quel mâle est le père de quel(s) petit(s), les chercheurs ont étudié 15 requins taureau femelles et leurs nouveaux-nés. Les scientifiques ont récupéré les corps des requins, victimes d'accidents mortels, près des côtes d'Afrique du Sud, entre 2007 et 2012. En comparant, l'ADN des embryons, ils ont pu déterminer combien de mâles avaient fertilisé les œufs. Les résultats ont montré que 60% des femelles se sont accouplées avec plus d'un mâle et que 60% des petits dominants partagent le même père. Même si une femelle s'accouple avec plusieurs mâles, ce dernier n'est donc jamais assuré d'avoir transmis ses gènes, sauf peut-être comme on l'a vu plus haut, le premier ?

En ce qui concerne les femelles, les scientifiques ont découvert qu'elles étaient probablement obligées de s'accoupler avec plusieurs mâles. En effet, les femelles pourraient bien toujours céder aux avances des mâles. La raison ? Le coût énergétique nécessaire pour leur résister surpasserait, de loin, le coût énergétique de l'acte. Ce comportement est appelé l'hypothèse de la polyandrie de confort.

Dans ce cas, la femelle a tout de même le dernier mot… Ainsi, les mâles avec lesquelles elle s'est accouplée en premier, ses préférés, ont plus de chances de fertiliser les œufs dominants. "Le cannibalisme embryonnaire pourrait permettre aux femelles de pratiquer la polyandrie de confort après l'accouplement avec leurs mâles préférés. Ainsi, ces copulations superflues ne risquent pas de fertiliser des embryons forts", spéculent les chercheurs. Certains embryons, bien qu'ayant été développés à l'origine pour être fécondés, sont donc plus petits que les autres. Ils représentent également une ressource destinée aux embryons dominants.

NOM COMMUN : requin taureau, requin de sable, requin des sables, requin brun
NOM ANGLAIS : sand tiger shark, grey nurse shark, ragged tooth shark
NOM LATIN : Carcharias taurus
FAMILLE : Odontaspididae
Image Nausicaa

Et lorsque les bébés naissent, ils sont particulièrement gros, et forcément agressifs. Comme les autres mères requins, une fois la naissance achevée, c'est chacun pour sa peau … et la mère s'éloigne de la région de la progéniture pour ne pas les croiser et risquer la sienne...

Pour mémoire : Le Requin-taureau (Carcharias taurus ou Carcharias tricuspidatus) est un requin vivant dans l'océan Atlantique, l'océan Indien, l'océan Pacifique, la mer Rouge et la Méditerranée. Il mesure généralement entre 2,5 mètres et 2,8 mètres, mais on a observé des individus dont la taille atteignait 3,70 m. Son corps est massif et allongé. Son dos et ses flancs sont gris-brun ; son ventre est plus clair, s'approchant du blanc. Sa grande gueule et ses dents effilées et recourbées (en forme de dagues) lui donnent un air agressif. Cependant, ses agressions envers les humains sont plutôt rares et souvent provoquées par des imprudences humaines.
Le requin-taureau est ovovivipare, les œufs éclosent donc dans l'utérus de la femelle. Il vit au large des côtes australiennes, américaines et sud-africaines. Mais c'est un migrateur, et on le retrouve dans de nombreuses zones tempérées. Il se nourrit principalement de poissons tels que : harengs, anguilles de mer, mulest, colins, pagres, bars mais aussi de calmars, crabes, langoustines, ainsi que d'autres requins plus petits.
Le requin-taureau est classé comme espèce vulnérable sur la liste rouge de l'UICN.

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Sur la Toile 5/5/2013 - MAXISCIENCES - WIKIPEDIA - ManimalWorld

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