Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

La grippe H1N1 gagne la faune marine

Messages recommandés

La souche grippale H1N1 a été retrouvée chez des éléphants de mer sauvages. C’est la première identification de ce virus chez des mammifères marins.

Les scientifiques de l'université de Californie ont détecté le virus H1N1 chez des éléphants de mer sauvages vivant au large de la Californie selon une étude publiée dans la revue PLoS One. Le virus H1N1 ou virus de la grippe A est apparu durant l’hiver 2008/2009 au Mexique et a rapidement sévi sur toute la planète mais c’est la première fois que l’on retrouve sa signature sur des mammifères marins.

Deux éléphants de mer étaient porteurs du H1N1. ICHEL WATSON/ARDEA/CATERS NEWS AGENCY/SIPA (photo d'illustration)


La découverte du virus a été faite lors d’une campagne de dépistage systématique des virus grippaux chez les mammifères marins. «Nous nous attendions à trouver des virus de la grippe mais pas celui de la pandémie H1N1» relate Tracey Goldstein, principal auteur de l’étude. «Cela montre que les virus de la grippe peuvent se déplacer entre les espèces.»

Entre 2009 et 2011, l'équipe de chercheurs a testé des prélèvements nasaux de plus de 900 mammifères marins de 10 espèces différentes au large des côtes de l'Alaska et de la Californie, dans le Pacifique. Ils ont détecté deux cas d'infection par le H1N1 chez des éléphants de mer et des anticorps dirigés contre le virus chez 28 autres ces mammifères, indiquant une exposition plus large.

Tous les animaux positifs étaient sains, sans symptômes de grippe, ce qui signifie qu’ils peuvent être porteurs du virus sans développer la maladie. Les chercheurs estiment que leurs résultats doivent inciter les personnes qui manipulent les mammifères marins, comme les vétérinaires, les plongeurs ou les dresseurs, à porter des équipements de protection, à la fois pour éviter d’être exposés mais aussi pour prévenir la transmission de maladies humaines aux animaux.

Comment le virus H1N1 a-t-il pu contaminer les éléphants de mer ? Ce n’est pas encore tout à fait clair, mais les spécialistes supposent que le virus a été transmis alors que les animaux descendaient du Nord vers la Californie, où l'on peut les voir nager tout près des côtes. À ce moment-là, ils ont pu entrer en contact avec des humains infectés.

«L'étude des infections par le virus de la grippe chez des hôtes inhabituels, tels que les éléphants de mer, est susceptible de nous fournir des indices pour comprendre la capacité du virus à passer d'un hôte à un autre et d'initier des pandémies», conclut García-Sastre, professeur de microbiologie à la Mount Sinai School of Medecine, à New-York.



SCIENCES ET AVENIR 16/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Des éléphants de mer du nord (Mirounga angustirostris), vivant sur les côtes californiennes, ont été infectés par la grippe A(H1N1) durant la grande pandémie. La maladie est asymptomatique pour eux, mais ils pourraient être vecteurs du virus pour l’Homme.


La grippe A(H1N1) s’est propagée si vite qu’elle est devenue pandémique en trois mois. Le premier cas d’infection humaine a été recensé en mars 2009, mais la maladie a continué de se propager jusqu’au mois d’août 2010. Si l’OMS comptait 18.500 victimes durant la grande épidémie, le nombre de décès serait plutôt de 284.500 d’après les Centers for Disease Control and Prevention. Aujourd’hui on est loin de la situation pandémique de la période 2009-2010, mais la grippe A(H1N1) aurait fait récemment 17 morts au Venezuela.


Ce virus est différent de la grippe saisonnière puisqu’il contient des gènes de plusieurs virus connus d’origine porcine, aviaire et humaine. Toutefois les porcs atteints se rétablissent et les volailles présentent rarement des symptômes. La question de la transmission du virus entre les animaux et les humains est souvent posée. Jusqu’alors, jamais le virus de la grippe A(H1N1) n’avait été recensé chez les animaux marins. Mais voilà que des scientifiques ont récemment révélé que des éléphants de mer du nord sauvages, vivant sur les côtes de Californie, ont contracté cette grippe, durant l’épidémie.


L'éléphant de mer du nord se trouve sur la côte est du Pacifique, de la Basse-Californie à l'Alaska. Il est particulièrement vulnérable aux épidémies et aux pollutions. C'est le seul cas de mammifère marin infecté par la grippe A(H1N1). ©️ Mike Baird, cc by 2.0


L’étude s’inscrit dans un grand programme de recherche piloté par le National Institute of Health, ayant pour objectif d’évaluer comment les virus voyagent des espèces animales aux humains. Au total, 900 animaux marins de 10 espèces différentes ont été examinés. Les résultats concernant les éléphants de mer ont été publiés dans la revue Plos One, et font état du premier cas de mammifère marin infecté par la grippe A(H1N1).

Comment et quand deux femelles éléphants de mer étudiées ont été infectées reste inconnu, mais il est probable qu’elles aient attrapé le virus en pleine mer, avant de rejoindre les côtes pour mettre bas. Les scientifiques suggèrent que l’exposition à la grippe aurait pu se produire dans les excréments rejetés par le grand nombre de navires qui passent à proximité des côtes californiennes. Le virus a été repéré sur ces femelles à deux endroits différents, distants de plus de 300 km.


Seules deux femelles étaient touchées par la grippe, mais 28 autres individus avaient développé des anticorps contre ce virus. Aucun d’entre eux ne montrait de symptômes physiques, si bien que les chercheurs supposent que l’infection grippale est asymptomatique et dispose d’une autolimitation chez ces animaux. Cependant, la souche développée par ces éléphants de mer était à 99 % identique à la souche humaine. Ainsi, cette étude montre que les animaux marins peuvent aussi être vecteurs du virus pour l’Homme.


La première victime du virus H1N1 (à l'image, observé par microscopie électronique en transmission), un patient mexicain, est mort en mars 2009. En juin, cette grippe touchait 74 pays et était déclarée pandémique et ce jusqu'en août de l'année suivante. ©️ S. Goldmsith et A. Balish, CDC, DP


Bien sûr, ces résultats ont plus d’impact pour les personnes qui sont en contact avec les mammifères marins, comme les vétérinaires ou les bénévoles de sauvetage. Mais elle suggère tout de même qu’il y a encore beaucoup d’incertitudes sur la transmission de la maladie dans le milieu océanique, et sur les interactions entre l’Homme, ses activités et les espèces marines.



FUTURA SCIENCES 3/6/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...