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La déforestation menace les barrages et donc la production hydroélectrique

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La déforestation La déforestation peut conduire à des pénuries d'électricité dans les régions des forêts tropicales humides desquelles dépend fortement l'hydroélectricité : moins d'arbres signifie moins de pluie pour la production hydroélectrique.

Selon une étude parue le 13 mai dans Proceedings of National Académie of Sciences (PNAS), l'un des plus grands projets de barrage en construction (Belo Monte) au Brésil pourrait fournir environ un tiers de moins d'énergie qu'estimée actuellement, si la déforestation devait se poursuivre.

Les chercheurs ont présumé que la coupe des arbres à proximité des barrages augmenterait le débit d’eau et donc la production d’énergie. C’est parce que les cultures et les pâturages qui remplacent les arbres absorbent moins d’eau dans le sol et perdent moins d’humidité par évaporation (évapotranspiration).

Le cycle de l'eau : Représentation schématique du bilan évapotranspiration / alimentation de la nappe/ruissellemenImage : Mwtoews / Creative Commons


Mais les arbres rejettent également de la vapeur d’eau dans l’atmosphère qui se transforme en pluie et donc alimente les centrales hydroélectriques. Cette nouvelle étude suggère donc qu’une importante déforestation réduirait les précipitations globales et, par contre coup, la production d’énergie. Ceci devrait être pris en compte lors de la planification de projets hydroélectriques dans les régions tropicales disent les auteurs.

L’auteure principale, Claudia Stickler, chercheuse attachée au Programme International de l’Amazonie d’Environnemental Research Intitute (USA), et ses collègues ont étudié le lien entre les arbres et la production d’électricité à Belo Monte, un complexe hydroélectrique en construction au Brésil, sur la rivière Xingu, affluent de l’Amazone. Ce complexe est configuré pour être le troisième plus grand projet hydroléctrique du monde lorsqu’il sera terminé en 2015. Il est prévu qu’il devrait fournir 40% de l’énergie dont le Brésil a besoin d’ici à 2020.

Situation de la rivière Xingu au sein du bassin de l'Amazone. Image : Kmusser / Creative Commons

En raison du niveau actuel de la déforestation dans la région amazonienne, ils ont constaté que les précipitations sont déjà 6 à 7% inférieures à ce qu'elles seraient avec un couvert forestier optimum (complet). Claudia Stickler dit, sur SciDev.Net, que si la déforestation devait doubler d’ici à 2050 ou si 40% du bassin du fleuve Amazone ou Xingu sont déboisés avant cette date, la diminution des précipitations réduira d’environ un tiers la production énergétique attendue de Belo Monte. Elle dit que un tel degré de déforestation est plausible sur la base des plans d'infrastructure du gouvernement dans la région.

Les chercheurs ont utilisé des modèles informatiques simulant l’occupation des sols, le climat et le « système » de la rivière, afin d’étudier comment les différents scénarios de déforestation pourraient avoir une incidence sur le climat local et, en fin de compte, sur le débit d’eau du complexe Belo Monte. Ils ont ensuite, calculé l’effet sur la production d’énergie.

Conformément aux études précédentes, les chercheurs ont constaté que l'abattage des arbres dans le bassin de la rivière Xingu augmentait les pertes en eau et ses conséquences sur la production d'énergie.

En conséquence, le gain espéré en eau est fortement impacté par la réduction du débit d’eau causée par la diminution des précipitations sur l’ensemble du bassin de l’Amazone. « Si la déforestation devait atteindre 40% du total de la couverture forestière du bassin du fleuve Amazone, même la conservation des forêts restantes et le reboisement du bassin de la rivière Xingu, ne seront pas suffisants pour compenser la perte », explique Stickler.

La forêt amazonienne traversée par l’Amazone (vue satellite) - Image : NASA / domaine public


L’étude indique, par ailleurs, que la quantité des précipitations en Amazonie, en Afrique centrale et en Asie du Sud-Est, dépend étroitement de la couverture forestière de ces régions et que la déforestation pourrait affecter les plans d’expansion des constructions de centrales hydroélectriques des pays de ces régions.

A ce propos, Wilson Cabral de Souza junior, un économiste environnemental de l’Institut Technologique de l’aéronautique, a dit à SciDev.Net, que les résultats de cette étude devaient être utilisés avec circonspection, ceux-ci étant fondés sur des données spécifique à l’Amazonie et au bassin de Xingu.

Le cycle de l'eau - Image : toony / Creative Commons

A propos des barrages : Les régions au nord du parc sont menacées par les activités des entreprises aux priorités mercantiles. Durant les années 1980, la compagnie électrique Electronorte a voulu construire un complexe de six barrages sur le Xingu et son affluent, le rio Iriri. En 1989, une mobilisation internationale menée par les Indiens de la région a arrêté le projet.

Electronorte n'a pas dit son dernier mot. Elle construit aujourd'hui un nouveau barrage, appelé Belo Monte, situé le long de la grande courbure. Les communautés indigènes du coin dont les Kayapos et l'emblématique Chef Raoni, voyant leur survie menacée, manifestent sans retour. Ce barrage provoquera aussi la déforestation d'une partie de la forêt amazonienne, l'extinction du pléco-zèbre... Des études ont aussi repris concernant le barrage de Barbaquarra, qui inonderait à l'année plus de 3 860 km2 de forêt tropicale. Tous ces barrages affecteraient directement le Parc national de Xingu et d'autres réserves de cette région d'Amazonie.


SciDevNET 22 mai 2013 - WIKIPEDIA

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