Nouvelle semaine sanglante et mortelle pour les rhinocéros !

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Sept rhinocéros, la tête ensanglantée et leurs cornes coupées, ont été retrouvés morts dans la dernière semaine de mai dans cinq réserves fauniques et les parcs nationaux dans différentes régions du Kenya. Les Rhinos avaient tous été abattus, dont l'un dans un ranch privé, Oserian Wildlife Sanctuary, où les braconniers ont été vus couper les cornes de l'animal.

Ci-dessous, photo de l'un des rhinocéros assassiné pour sa corne, mis sous spoiler (caché) afin de ne pas heurter les personnes sensibles et les jeunes enfants

Spoiler:

 

rhinocéros braconné dans le ranch privé Oserian Wildlife Sanctuary, Kenya, tué à la fin mai 2013. Photographie: Phil Mathews


L'assassinat des sept rhinocéros, "dans les sanctuaires spécifiquement mis en place pour les protéger", porte le nombre de rhinocéros tués au Kenya, jusqu'à présent, à 24. Les attaques, écrit Paula Kahumbu dans The Gardian, semblent avoir été coordonnées. Aucune arrestation n'a encore été faite, même si les braconniers dans le Oserian Wildlife Sanctuary ont été aperçus.

Au Kenya, 30 rhinocéros ont été tués en 2012. Il n'est pas exagéré de dire que, si ce taux de meurtres se poursuit, avec une population estimée à environ 1.000 rhinocéros, elle sera vite anéantie, vers 2030 voire plus tôt encore !

Le gouvernement kenyan a cherché a cherché à rassurer le public disant qu'il a entrepris un effort à grande échelle pour poursuivre les braconniers. Juste avant les meurtres des sept rhinocéros, les législateurs kenyans ont adopté une motion pour augmenter les peines pour braconnage. Celles-ci sont actuellement l'équivalent de 500 $ (un peu plus de 377€). La nouvelle législation augmente d'urgence les pénalités jusqu'à 15 ans de prison et des amendes s'élevant à des millions de shillings (un million de shillings kenyans est égale à environ 11,747.00 $ ou 8.872€).

Les dernières tueries, dit Kahumbu, sont vues comme si les braconniers voulaient "collectivement, défier les législateurs kenyans". En effet, la population de 43 millions de kenyans a le sentiment que, malgré les efforts du gouvernement, les braconniers ont exécuté un «spectacle». Et Le nombre d'animaux en voie de disparition qui ont été tués au cours des deux dernières années donne, on ne peut plus clairement, cette impression.

Selon le Kenya Wildlife Service, le Kenya a perdu 384 éléphants et 30 rhinocéros suite à des actes criminels en 2012. À la fin du mois de mai de cette année, en plus de tant de rhinocéros, le Kenya a également perdu 117 éléphants, et les experts pensent que ces estimations sont faibles. Le nombre de rhinocéros tués est encore plus élevé en Afrique du Sud, où jusqu’à cette période de l’année, 350 d’entre-eux ont été victimes de braconniers.

La lutte contre les braconniers est certainement un défi énorme, mais ce n'est pas impossible. Au Népal, un seul rhinocéros a été tué l'an dernier et un l'année précédente.

Alors que le gouvernement du Népal fait face à de nombreux défis (le pays est l'un des plus pauvres du monde), son Premier ministre, Khilraj Regmi, a pris un "intérêt personnel dans la crise» et créé trois nouvelles organisations pour lutter contre la criminalité qui touche la faune. L’application de la loi se concentre maintenant sur la lutte contre les commerçants. Les communautés, qui reçoivent 50% des recettes provenant des parcs, ont à coeur de soutenir et de protéger les parcs par des patrouilles volontaires. La présence de l'armée dans les parcs nationaux a également été considérablement augmentée, passant de 7 postes à 51 postes dans le parc national de Chitwan, où 503 des 534 rhinocéros du pays vivent.

La croissance économique de l'Asie et la richesse de sa classe moyenne en pleine expansion jouent un rôle énorme dans la demande de cornes de rhinocéros. La raison en est la médecine traditionnelle asiatique(selon laquelle les cornes de rhinocéros ont des propriétés curatives et aphrodisiaques) . Dans le cas des cornes de rhinocéros, les nouveaux riches" au Vietnam sont particulièrement avides de luxe traditionnels tels que les cornes de rhinocéros ornementales. Et au Vietnam, les cornes de rhinocéros peuvent aller chercher un prix allant jusqu'à 1400 $ (près de 1.050€) l'once (un peu plus de 28g), presque le prix de l'or.

Comme Richard Leakey, ancien directeur du Kenya Wildlife Service dit au Gardian : «Je ne suis pas surpris de ces attaques, mais quand viendra le temps de faire le compte de nos rhinos, je serais surpris s’il restait plus de 500 individus encore en vie au Kenya"

Préserver la faune du Kenya est crucial pour l'économie et la réputation du pays en tant que destination touristique. Il est possible de sévir et de faire preuve de sérieux en créant et en appliquant des lois pour protéger les rhinocéros.

Mais le Kenya peut-il le faire avant que son nombre de rhinocéros ait diminué pour arriver à un compte à trois chiffres?



CARE 2 6/6/2013