Admin-lane 0 Posté(e) le 7 juin 2013 Des chercheurs américains ont voulu percer le mystère de la perte du pénis chez le coq. Celui-ci serait doté d'un appareillage génital normal au stade de fœtus avant de le perdre durant le développement. La reproduction chez la poule. Crédit : DRL'étude récemment publiée dévoile le rôle d'une protéine spécialisée dans la dégénérescence des cellules. Comme de nombreux oiseaux, le coq n'est pas vraiment gâté côté appareil reproducteur. En effet, au stade de foetus, le galliforme est doté d'un appareil tout à fait classique, fait d'un pénis et de deux testicules. Mais ce dernier ne perdure pas très longtemps : au fil du développement, l'appareil disparait peu à peu pour une raison qui restait jusqu'ici relativement floue. Mais une nouvelle étude parue dans la revue Current Biology apporte aujourd'hui un nouvel éclairage sur cette étrange perte. Un coq écossais - Photo : folp.free.fr / domaine publicSes auteurs, des scientifiques du Howard Hughes Medical Institute en Floride, sont parvenus à préciser le mécanisme qui conduisait à cette disparition. "Notre recherche montre que la réduction du pénis pendant l'évolution des oiseaux a résulté de l'activation d'un mécanisme de programmation de mort des cellules dans un nouvel endroit qui est le haut pénis émergent" explique Martin Cohn. Coq de Sonnerat - Photo : Der Irbis / Creative CommonsAutrement dit, à un stade bien précis du développement, les cellules de l'appareil reproducteur naissant se mettraient tout simplement à mourir et ce, sous l'action d'un gène bien particulier. Un gène qui activerait la mort des cellules du pénis. Un coq australien - Photo : Fernando de Sousa / Creative CommonsC'est du moins ce qu'expliquent les chercheurs qui sont parvenus à isoler un gène, nommé Bmp4, qui est activé dans l'ADN du poulet mais ne l'est pas dans celui du canard ou de l'émeu. Or, le canard lui, connait un développement du pénis tout à fait normal. D'après les auteurs, Bmp4 pourrait donc intervenir dans la disparition du phallus, en déclenchant la mort de certaines cellules, interrompant ainsi leur développement. Coq de Java - Photo : Stavenn / Creative Commons "La régulation entre la prolifération des cellules et leur mort est essentielle pour le contrôle de la croissance et son développement", souligne Martin Cohn, principal auteur cité par l'AFP. Aussi, "si cet équilibre pointe dans une direction ou une autre, une division cellulaire déficiente ou un excès de mort des cellules peut s'en suivre entraînant le sous-développement ou l'absence de tissus ou d'organe", précise le scientifique, indiquant que c'est exactement ce qui se produit chez le coq. Coq à cou nu (Charentes) - Photo : JLPC / Creative CommonsPour autant, la raison de la disparition du pénis chez le coq reste un mystère, souligne Ana Herrera de l'université de Floride et co-auteur de l'étude. Selon elle, ce trait biologique pourrait laisser un plus grand contrôle aux poules pour leur reproduction. Privé de pénis, le coq se reproduit par l'intermédiaire de ce que les spécialistes appellent le "baiser cloacal". Ceci se produit lorsque le mâle et la femelle mettent en contact leur orifice appelé "cloaque", permettant ainsi la transmission du sperme. Coq de Lafayette - Photo : Thimindu / Creative CommonsSi elle en apprend plus sur le coq et sa sexualité, cette découverte pourrait également servir à mieux comprendre certaines malformations. En effet, "les organes génitaux sont les organes qui évoluent le plus rapidement chez les animaux, des mollusques aux mammifères" mais ils sont souvent affectés par des "défauts congénitaux", explique Martin Cohn. Ces travaux pourraient donc fournir un nouvel éclairage sur des "causes possible de malformation". Mais ils pourraient également aider dans la compréhension de l'évolution de plusieurs espèces, comme le serpent, qui a perdu ses membres. MAXISCIENCES 7/6/2013 - SCIENCES ET AVENIR 7/6/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites