Admin-lane 0 Posté(e) le 11 juin 2013 Faut-il faire confiance à son bon vieux crapaud lorsque que celui-ci vous prévient de l'arrivée imminente d'un séisme ? Ou faut-il interpréter tout changement de comportement comme l'annonce d'une catastrophe naturelle ? C'est la question que s'est posée Louis Geli, sismologue français lors d'une conférence à Brest. Crapaud commun en milieu naturel, bord des étangs de Bassiès, commune d'Auzat, Ariège, France - Photo : Jean-Louis VENET / CC ASA-3.0On connaissait déjà la faculté de plusieurs animaux à sentir le danger arriver, un prédateur se rapprocher ou la météo se compliquer. Mais certaines espèces pourraient-elles aussi prévenir les séismes, ces catastrophes tellement dévastatrices ? C'est la question que se posent de plus en plus de chercheurs à travers le monde. Récemment, une équipe allemande a ainsi suggéré que des fourmis pourraient avertir de la survenue d'un séisme. Le crapaud communMais aujourd'hui, c'est le cas d'un autre animal qu'a évoqué Louis Geli, sismologue et directeur du département de Géosciences Marines de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) : le crapaud. Sa femme, Hélène Geli, journaliste et historienne et lui-même ont d'ailleurs écrit un livre sur le sujet, publié en 2012, "Un crapaud peut-il détecter un séisme?". D'après les deux spécialistes, ceci serait loin d'être exclu, comme en témoigne d'ailleurs une étude menée par des chercheurs britanniques en 2009. Le crapaud accoucheurAu cours d'une conférence tenue à Brest, Louis Geli a rappelé que ces travaux ont mis en évidence, grâce à une observation du processus de reproduction des crapauds près du lieu du séisme de l'Aquila, un changement de comportement brutal chez les amphibiens cinq jours avant la catastrophe (qui a eu lieu le 6 avril 2009). Les auteurs de l'étude ont émis l'hypothèse que le changement de composition de l'eau avec de nouvelles émanations de gaz auraient joué un rôle dans ce changement. Des sons bizarres émis par des crapauds et des grenouilles, surprenant !D'après Louis Geli, une telle découverte aurait dû "ouvrir le champ de recherche, mais c'est très difficile", en raison du scepticisme qui règne parmi la communauté scientifique quant à de telles hypothèses. "Les seuls qui s'y intéressent sont un peu considérés comme des marginaux" assure le sismologue cité par l'AFP. Et lorsqu'un biologiste l'interroge sur le pourquoi, Louis Geli lui répond par cette formule, "question de culture". Il explique qu'en Orient, la démarche s'apparente plus à de l'observation. Tandis qu'en Europe, nous désirons partir de résultats chiffrés et réels. "Le printemps des crapauds" Dans ce cas précis, "il n'y a pas de jeu de données probant donc on ne sait pas par où commencer". Actuellement, il n'y a ainsi aucun "financement sur cette question", se désole l'homme qui n'hésite pas à lancer un appel d'offres au vu du potentiel de ces recherches. "On fera progresser la connaissance si ont travaille sur cette question du comportement des animaux en relation avec les fluides et les conditions environnementales", clame t-il. Le crapaud buffleLes plus ouverts sur la question des animaux dans la détection de catastrophe environnementale sont les Chinois qui, depuis longtemps, réalisent de nombreuses études aussi bien dans les laboratoires que sur le terrain. Dans les années 60, des dizaines de milliers de Chinois ont ainsi été engagés afin d'observer le comportement des animaux que l'on dit sensibles aux ondes. Peu de temps avant le séisme de Haicheng dans le nord-est du pays, ces habitants avaient pu observer que les souris ou les serpents étaient sortis à l'air libre, que les chiens hurlaient à la mort et que vaches et chevaux avaient frappé les murs de leurs écuries. Aujourd'hui encore le professeur Ohta dirige des analyses sur le sujet. Mais côté culture, il faut tout de même préciser que dans l'imagerie chinoise, le dragon et les grenouilles sont déjà des détecteurs de séisme... Le réveil du crapaud, extrait d'un DVD sur la protection d'amphibiens en forêt de Fontainebleau (France). On peut se le procurer ICIReste que les crapauds ne seraient évidemment pas les seuls à être sensibles aux catastrophes. En effet, lors du séisme de 2004 au Sri Lanka, les 200 éléphants d'un parc zoologique de Yala ainsi que d'autres animaux s'en étaient sortis sans problème, ni perte. L'Homme ne perçoit que les sons compris entre 20 et 20.000 hertz alors que le pachyderme peut entendre tous ceux en dessous de 20. Les animaux auraient ainsi, peu de temps avant le séisme, frappé la terre, envoyant des signaux à plus de 25 kilomètres aux alentours, prévenant leurs congénères. " frameborder="0" allowfullscreen>La chanson des crapauds Le chaos du crapaud Action de sauvegarde des crapauds (1) Action de sauvegarde des crapauds (2) Sarthe, opération sauvetage d'amphibiens Mise en place d'un crapauduc permettant d'éviter aux batraciens de traverser la route ... trop souvent fatale. C'est l'une des plus graves menaces avec la pollution...MAXISCIENCES 10/6/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites