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Aigle de Bonelli : fiche d'identité

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L'Aigle de Bonelli (Aquila fasciata, anciennement Hieraaetus fasciatus) est une espèce méditerranéenne et asiatique d'oiseaux de la famille des Accipitridae.

 Photo : T. Vezon

Plus petit que l'Aigle royal et pouvant être confondu avec le Circaète Jean-le-blanc ou la Bondrée apivore, l'Aigle de Bonelli mesure de 60 à 70 cm, a une envergure de 150 à 170 cm et pèse entre 1.500 et 2.000 grammes. Au niveau de son plumage, une tache blanche caractéristique qui grandit avec l'âge orne son dos et il présente un fort contraste entre ses ailes sombres et le reste du corps, blanc. Les jeunes ont, quant à eux, une couleur roussâtre et ne revêtent leur plumage adulte que vers 3 à 4 ans.

Il se rencontre autour de la Méditerranée, ainsi qu'en Asie, depuis le Proche et le Moyen-Orient et jusqu'en Chine méridionale. La France représente sa limite nord de répartition mondiale où il suit la limite de répartition de l'olivier. On le trouve dans trois régions françaises (Languedoc-RoussillonRhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur) où il occupe les habitats de garrigues, les escarpements rocheux mais aussi les vallées et plaines cultivées (vignes, etc.)

 Aiglon au nid - Photo : Gorges de l'Ardèche

Ailleurs dans le monde, il niche dans les régions montagneuses rocheuses à faible altitude et peut par contre se rencontrer en plaine ou dans des zones marécageuses en hiver.

Cette espèce a été découverte en 1815 par Franco Andrea Bonelli (1784-1830), grand ornithologue italien. Elle lui a été dédiée par Louis Vieillot (1748-1831) en 1822. Des traces fossiles attestent cependant sa présence dans les falaises calcaires du sud de la France depuis 200 000 ans. L'Aigle de Bonelli est considéré comme une espèce relique.

Globalement, au niveau mondial, l'[b] UICN le répertorie comme étant en préoccupation mineure (LC), n'empêche que dans notre pays il est en bien plus mauvaise posture, puisqu'il répertorié en danger (EN).[/b]

Baguage d'un juvénile - Photo : Regard du Vivant / Fondation PETZL

Sa population est estimée à environ 10.000 individus, dont 1.000 en Europe. Les trois-quarts de cette population européenne vit en Espagne. En 2012, 29 ou 30 couples (selon les sources) sont recensés sur sept départements du Sud de la France. Les gorges du Gardon en hébergent trois. 

Régime alimentaire : Le territoire de chasse de l’aigle de Bonelli se situe en milieu ouvert sous de 700 mètres d’altitude. Garrigues et pelouses à brachypode rameux, à proximité de vignes, constituent son territoire de prédilection. Les proies varient en fonction de la région. En France, 70 % de son alimentation sont constitués d’oiseaux (pigeon, perdrix, goélands…). Dans les 30 % restants on trouve, par exemple, du lapin ou des petits reptiles.

 Photo : Regard du Vivant / Fondation PETZL

Reproduction : L’aigle ne se reproduit qu’à l’âge de 3-4 ans. La femelle pond généralement deux œufs courant février ou début mars. Elle les couve pendant une quarantaine de jours, ainsi les poussins naissent au début du printemps. Les aiglons restent auprès de leurs parents pendant 50 à 60 jours avant de quitter l’aire, entre fin mai et début juillet. Ils stationneront plus d’un mois à proximité du site de reproduction et ne quitteront définitivement le territoire que deux mois après leur envol pour s’en aller trouver un partenaire et un site d’installation. Cette période d’errance est la plus dangereuse pour la survie de l’espèce.

 La sauvegarde de l'aigle le plus secret de France


Les menaces : Il reste très menacé en France. Selon les études faites sur l'espèce depuis 40 ans, les raisons sont :

  • un taux de reproduction naturellement très faible, limitant la reconstitution des effectifs ;
  • une mutation des paysages (abandon des terres agricoles, reforestation spontanée des garrigues et urbanisation) ;
  • l'électrocution ou la collision avec les lignes à haute tension, reconnue comme la première cause de mortalité de l'espèce en France, en particulier sur les juvéniles qui n'ont pas encore une bonne connaissance de leur environnement ;
  • le dérangement, qui pose la question des pressions exercées par les activités de pleine nature à proximité des zones de nidification ;
  • les tirs, le piégeage et les empoisonnements volontaires (même si ces actes sont devenus rares) ;
  • L’empoisonnement involontaire (ingestion d'animaux contaminés par du plomb de chasse, source de saturnisme aviaire, ou ingestion de proies ayant elles-mêmes été contaminées par des pesticides) ;
  • perte de territoires de chasse par artificialisation ou fermeture des milieux ;
  • une diversité génétique probablement faible au sein de l'espèce, en raison d'effectifs faibles au sein de la métapopulation.


 

Les mesures conservatoires : Comme toutes les espèces de rapace, l’aigle de Bonelli est protégé au titre de la loi sur la protection de la nature de 1976.  Dans le cadre des plans de restauration, de 1999 à 2012, l'Aigle de Bonelli a fait l'objet de deux premiers plans d'actions dans le cadre de la politique du Ministère chargé de l'environnement sous la coordination de la Direction régionale de l'environnement du Languedoc-Roussillon. Ils ont été animés par un collectif d'associations naturalistes et de représentants du monde de la chasse et des collectivités territoriales, et ont permis de renforcer la conservation de cette espèce fragile au travers de nombreuses actions telles que la surveillance des couples reproducteurs, la réouverture de garrigues qui s'embroussaillaient avec l'aide des sociétés de chasse, la sensibilisation des différents acteurs et du grand public aux menaces pesant sur cette espèce, l'étude de la dynamique de la population au travers de programmes de baguage et du suivi de plusieurs oiseaux par télémétrie, etc.

  • Le premier s'est déroulé de 1999 à 2003, intitulé « Plan national de restauration » ;
  • le second, de 2005 à 2009 a été rebaptisé « Plan national d'actions ».

En 2013, un nouveau projet de plan national d'actions (de 10 ans) a été soumis à consultation. Il intègre les connaissances issues de «près de 40 ans de suivis (...) et plus de 20 ans de baguage systématique des poussins» qui ont permis de mieux connaître les besoins fondamentaux de l'espèce et les facteurs influençant son évolution. Ce plan comprend 7 objectifs, déclinés en 27 actions :

  1. réduire et prévenir les facteurs anthropiques de mortalité ;
  2. préserver, restaurer et améliorer ses habitats ;
  3. mieux surveiller l'espèce, limiter les dérangements ;
  4. développer la connaissance pour mieux gérer et mieux préserver la population française de cette espèce ;
  5. intégrer ce plan dans les politiques publiques ;
  6. faire connaître cet aigle et la valeur patrimoniale de son habitat ;
  7. mieux coordonner sa protection, notamment à l'échelle internationale.


 Aigle de Bonelli, Espagne, région de Murcia. 


Des actions locales : Dans le Gard, par exemple, le Syndicat mixte des gorges du Gardon a négocié avec la fédération d’escalade le déplacement de certaines voies afin d’assurer une quiétude relative aux aigles, notamment sur les sites de reproduction. Il suit également chaque année, au jour le jour, la reproduction des trois couples présents sur son territoire.




WIKIPEDIA juin 2013 - Gorges du Gardon

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