Admin-lane 0 Posté(e) le 12 juillet 2013 Longtemps menacée, la loutre d’Europe fait son grand retour depuis quelques années, notamment dans les Pays de la Loire. Les coureurs de la 13e étape du Tour de France auront peu de chance de voir ce mammifère semi-aquatique, mais cela n’empêche pas le Muséum national d’histoire naturelle de le mettre à l’honneur lors de son tour de France de la biodiversité. Vidéo de loutre réalisée dans la commune de La Bretonnière-la-Claye (85) par les Naturalistes Vendéens, dans le cadre de l'Atlas des mammifères sauvages.Ce vendredi 12 juillet, pour la 13e étape de ce 100e Tour de France, les cyclistes s'élanceront de Tours, une ville d’art et d’histoire située sur les berges de la Loire. Par ailleurs, l’année 2013 voit aussi l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) fêter ses dix ans. Pour marquer cet événement, le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et France Télévisions ont réalisé autant de films qu’il y a d’étapes cyclistes pour présenter des animaux et végétaux emblématiques de notre belle contrée. Pays de la Loire oblige, aujourd’hui, dans ce tour de France de la biodiversité, nous parlerons de la loutre d’Europe (Lutra lutra). Christian Bouchardy, spécialiste français de la loutre nous amène sur les traces de l'animal. La loutre d'Europe (Lutra lutra), souvent qualifiée de loutre commune dans les pays d'Europe où elle est présente, est un mammifère carnivore semi-aquatique et principalement nocturne, de la famille des Mustélidés (sous-famille Lutrinés). Elle est l'une des trois espèces de loutres se rattachant au genre Lutra. En France, on ne trouve que cette seule espèce de loutre.Bien sûr, les spectateurs, comme les coureurs, auront peu de chance d’en apercevoir puisque ces mammifères sont devenus crépusculaires et nocturnes en France. Ainsi, ils passent leurs journées à se reposer dans l’un des catiches (ou abris) disposés le long de leur territoire. Ils peuvent en posséder plusieurs dizaines, tant sont étendues leurs zones de vie. Certains mâles peuvent s’approprier jusqu’à 40 km de berges en les marquant avec de l’urine ou de l’épreinte, autrement dit des fèces. Les loutres d'Europe sont des animaux territoriaux et solitaires, ils ne vivent en couple qu'au moment du rut. Gédéon ProgrammesCe mustelidé semi-aquatique a bien failli disparaître au siècle dernier, notamment car les pêcheurs le considéraient comme un concurrent. Eh oui, la loutre d’Europe se nourrit principalement de poissons, elle est donc piscivore, mais son opportunisme la pousse parfois à consommer des mollusques, amphibiens ou autres. Lutra lutra a également été chassée pour sa fourrure et sa graisse, avant d’être finalement protégée dès 1976. Depuis, sa population se remet doucement. Pour l’UICN, l’espèce reste cependant « quasi menacée ». En 2012, les spécialistes estimaient entre 600 et 1.000 le nombre de loutres peuplant la Bretagne. La loutre d'Europe (Lutra lutra) peut mesurer jusqu'à 1,30 m à l'âge adulte, pour un poids de 6 à 11 kg. Javier Medina M., Flickr, cc by nc sa 2.0Il existe une quinzaine d’espèces de loutres réparties en sept genres dans le monde. Cependant, Lutra lutra est le seul représentant des lutrinés en France, ce qui facilite son identification. Toutefois, il devient parfois difficile de la reconnaître lorsqu’elle est à l’eau car, pour un œil non averti, elle ressemble alors à un ragondin (Myocastor coypus) ou à un castor (Castor fiber). Demain, tandis que les coureurs du Tour de France traverseront l’Auvergne, nous découvrirons un autre organisme emblématique, mais de la flore cette fois-ci : le hêtre commun (Fagus sylvatica). Jeunes loutres d'Europe jouant dans l'eau.Allez sur le site du Muséum national d'histoire naturelle pour visionner d'autres vidéos.FUTURA SCIENCES 12/7/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Admin-lane 0 Posté(e) le 4 novembre 2014 Un étang du Morvan a été choisi comme nouvelle réserve pour les loutres. Ces animaux protégés pourront jouir de la tranquillité de ce véritable havre de paix et peut-être s'y reproduire.L'étang Taureau du Morvan ! Cet étang, comme son nom ne l'indique pas, est en effet plus propice aux petits mustélidés, tels la Loutre d'Europe (Lutra lutra), qu'au bétail. Selon l'avis des scientifiques réunis mi-octobre 2014 à la Maison du Parc naturel régional du Morvan, le lieu est en effet idéal pour la prospérité de cette seule espèce de loutres à vivre dans notre pays. Un étang du Morvan a été choisi pour être le havre de paix de la loutre européenne, un animal protégé. Bruno Mathieu / Biosphoto / AFPMais que l'environnement soit favorable à cet animal protégé en France ne suffit pas. Le "Havre de paix" n'est pas uniquement un cadre naturel, cela correspond surtout à une convention passée entre les propriétaires du terrain et le Groupe Mammalogique Breton (GMB), une association de protection de la nature regroupant scientifiques et naturalistes.Le GMB prodigue ainsi des conseils à tout propriétaire de terrain avec plan d'eau qui désire participer concrètement à la conservation de la loutre et de tout l'écosystème auquel elle appartient. Ainsi, l'association a mis en place 33 Havres de paix pour la Loutre en France.Comme l'explique Xavier Grémillet, Président du GMB, à l'association Bourgogne-Nature : "Un Havre de paix, c'est un lieu où l'on passe un contrat avec les propriétaires (lieu public ou privé) et dans lequel on mène une gestion particulière du milieu pour favoriser la présence de la Loutre. C'est un outil de protection mais c'est aussi surtout un outil de sensibilisation pour inciter les propriétaires, gestionnaires d'autres sites d'avoir des stratégies qui puissent permettre à la faune sauvage de se maintenir sur des sites où il y a des Loutres. La Loutre est une "locomotive" pour protéger le milieu, éviter certaines actions qui sont nocives et d'autres au contraire pour les favoriser". La Loutre d'Europe ou Loutre européenne (Lutra lutra), souvent qualifiée de loutre commune dans les pays d'Europe où elle est présente, est un mammifère carnivore semi-aquatique et principalement nocturne, de la famille des Mustélidés (sous-famille Lutrinés). Elle est l'une des trois espèces de loutres se rattachant au genre Lutra. (Photo Quartl CC BY-SA 3.0) En France, on ne trouve que cette seule espèce de loutre. Autrefois présente sur tout le territoire, elle a disparu au 19ème / 20ème siècle d'une grande partie de son aire naturelle de répartition en raison de la chasse qu'on lui a donné, puis de la pollution (en tête le réseau trophique). La loutre bioaccumule en effet de nombreux polluants bioconcentrés tout au long de la chaine alimentaire, notamment les polluants non dégradables que sont les métaux lourds et métalloïdes, et divers polluants organiques persistants peu dégradables tels que des organochlorés et des organophosphorés d'origine agricole (pesticides) ou industrielle. Elle vit au bord des cours d'eau (ruisseaux, rivières et même fleuves), jusqu'à une altitude de 1 300 m, dans les marais et parfois sur les côtes marines. Elle est habituellement solitaire, occupant un territoire de 5 à 15 km de rives le long d'un cours d'eau (parfois davantage) ou de 20 à 30 km2 en zone de marais. Elle emprunte régulièrement les mêmes passages sur la berge pour se mettre à l'eau : les « coulées ». Lorsqu’elle sort de l’eau, elle se roule dans l’herbe pour essuyer sa fourrure, sur des zones reconnaissables à l’herbe couchée et appelées « places de ressui ». (Photo une coulée loutre. Botaurus stellaris / domaine public)Elle fait sa tanière (qu’on appelle une « catiche », de l'ancien français "se catir" = se blottir, se cacher) entre les racines des arbres des berges des cours d'eau ou dans d'autres cavités (cavité rocheuse, tronc creux, terrier d'une autre espèce). La catiche contient souvent une entrée plus ou moins dissimulée au-dessous du niveau d'eau et un conduit d'aération.La Loutre est essentiellement piscivore. Elle se nourrit d'espèces de poissons différentes (anguilles, truites, épinochettes et épinoches) en fonction du milieu et de la saison. Par ailleurs, elles consomment assez fréquemment des batraciens et des écrevisses. Plus exceptionnellement, des oiseaux, des rongeurs (dont jeunes rats musqués), des insectes, voire des baies comme les myrtilles non dédaignées. La loutre d'Europe se rencontre en Europe occidentale, en Afrique du Nord, et dans une grande partie de l'Asie, de l'Arménie jusqu'au Japon. En Europe, elle est encore abondante au Portugal, en Albanie, en Irlande et en Écosse, ailleurs elle a considérablement régressé. En outre, espèce jadis indicatrice de la pureté de l'eau, elle recolonise actuellement des milieux relativement pollués : décharges en Grèce, ports en Écosse et en Scandinavie. Une loutre dans les Pyrénées. Bernard-boehne CC BY-SA 3.0) Comportement et reproduction : La loutre d'Europe a développé un comportement territorial de marquage poussé à l'aide de son urine ou de ses crottes, nommées épreintes (du vieux français "épreindre" signifiant déféquer par petits tas).Ces dernières, contenant les restes non digérés de ses proies (fréquemment écailles et arêtes de poissons), sont généralement déposées à des endroits précis (sur un caillou, une souche...). Ce marquage joue un rôle important dans la communication entre individus. Par ailleurs, les épreintes permettent d'étudier le régime alimentaire et la répartition des loutres dans la nature. (Photo Épreinte déposée sur un rocher. Capber fabrice CC BY-SA 3.0)La maturité sexuelle est atteinte entre 2 et 3 ans. Le cycle oestral est du type polyoestrus non saisonnier. Des incertitudes persistent en ce qui concerne la durée du cycle. Celle-ci est estimée dans une fourchette de 30 à 45 jours, mais pourrait être inférieure à deux semaines. L’accouplement a lieu principalement dans l’eau et dure de 10 à 50 minutes. La durée de la gestation est de 58 à 60 jours. La taille des portées varie entre 1 et 3 loutrons. L’émancipation des jeunes a lieu entre 6 et 18 mois.Statut de protection : Il est lentement passée de celui d'une espèce nuisible ou indésirable à celui d'une espèce patrimoniale.En France, en 1981 un arrêté protège l'espèce, interdisant la destruction, l'altération ou la dégradation de leur milieu particulier et la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle, la naturalisation d'individus ou, qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat. De plus le piège à mâchoire, source de mises à mort accidentelles est interdit depuis 1984.En Europe, la Convention de Berne est signée le 19 septembre 1979 :son Annexe 2 interdit notamment : - a) toute forme de capture intentionnelle, de détention et de mise à mort intentionnelle ; - b) la détérioration ou la destruction intentionnelles des sites de reproduction ou des aires de repos ; - c) la perturbation intentionnelle de la faune sauvage, notamment durant la période de reproduction, de dépendance et d'hibernation, pour autant que la perturbation ait un effet significatif eu égard aux objectifs de la présente Convention ; - d) la destruction ou le ramassage intentionnels des œufs dans la nature ou leur détention, même vides ; - e) la détention et le commerce interne de ces animaux, vivants ou morts, y compris des animaux naturalisés, et de toute partie ou de tout produit, facilement identifiable, obtenu à partir de l'animal, lorsque cette mesure contribue à l'efficacité des dispositions de cet article.Deux Directives européennes du 21 mai 1992 et du 27 octobre 1997 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages concernent la loutre :- CE/92/43 - Annexe 2 : Directive Faune-Flore-Habitat, annexe 2 : espèces animales et végétales d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation modifiée par la Directive 97/62/CE (espèce dont l'habitat doit être protégé).- CE/92/43 - Annexe 4 : Directive Faune-Flore-Habitat, annexe 4 : espèce strictement protégée, la capture et la mise à mort intentionnelle est interdite tout comme la perturbation des phases critiques du cycle vital et la destruction de leurs aires de repos et de leurs sites de reproduction. La Convention de Bonn ne prévoit pas de réglementation spécifique.En France : À la fin du 20ème siècle, il restait moins de 1000 animaux sur le territoire français, ces populations relictuelles ayant trouvé refuge sur la façade atlantique (marais poitevin) et dans le Limousin. Ses causes de disparition sont nombreuses et c'est souvent une corrélation de plusieurs d'entre elles qui engendre sa perte.En France, la loutre n’a qu’un seul ennemi, l’homme. Jadis, on les chassait pour leur fourrure et parce qu’elles concurrençaient les pêcheurs. Espèce jugée nuisible, on piégeait 4 000 loutres par an entre 1890 et 1930. La chasse est aujourd’hui interdite (depuis 1972) ainsi que les pièges à mâchoire depuis 1994, mais la loutre reste, malgré cela, toujours menacée. Parce que la plupart des cours d’eau sont pollués, la loutre ne trouve plus suffisamment de poissons pour s’installer le long des berges et se nourrir. En plus, les berges de nombreux cours d’eau ont été bétonnées ou rectifiées, les arbres n’y poussent plus et les loutres ne peuvent donc plus y installer leur catiche. La loutre d'Europe souffre de l'assèchement des zones humides, de la construction des barrages et de l'emploi intensif des pesticides. Enfin, les collisions routières tuent de nombreuses loutres chaque année, d'où l'aménagement actuel de loutroducs (dérivations de buses le plus souvent). En 1991 a été ouvert le 1erCentre de Reproduction et de Réintroduction des Loutres à Hunawihr (68-France). Dans un premier temps les buts recherchés ont été la reproduction et la création d'une souche de reproducteurs. Par la suite, les efforts ont été tournés vers la réintroduction à partir des animaux issus du centre et la sensibilisation du public. Suite à l'aval du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, une expérience de réintroduction de la loutre européenne en Alsace a vu le jour en 1998. Six loutres ont été relâchées au cours de ce programme dans le Ried Centre Alsace. Elles ont été régulièrement suivies par télémétrie ou par la recherche de leur indice de présence8. Si l’essai de réintroduction du Centre de Hunawihr a permis à une petite population de loutres de repeupler une partie des rivières du Centre Alsace, les opérations de réintroduction ne sont pas encouragées actuellement en France. Les mouvements de recolonisation naturelle observés ces dernières années permettent de rester raisonnablement optimistes quant à l’avenir de la loutre à l’échelle nationale. Photo Loutron à la pesée au Centre de Réintroduction des Cigognes et des Loutres de Hunawihr. Capber fabrice CC BY-SA 3.0)En effet, grâce à la protection juridique de l'espèce mais aussi à l'action d'associations de protection de la nature, la Loutre a commencé à reconstituer sa population (repeuplement naturel) : ses effectifs sont estimés entre 2000 et 3000 ; en Bretagne, sur la façade atlantique et dans le Massif central, principales régions où des populations avaient subsisté, on observe depuis quelques années un début de recolonisation des cours d'eau où elle avait été exterminée.Sciences et avenir 4/11/2014 - Wikipedia Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites