Admin-lane 0 Posté(e) le 5 août 2013 Une équipe de biologistes malgaches et allemands ont récemment décrit une nouvelle espèce de lémurien nain endémique des forêts du sud de Madagascar. Cette grande île, située à l’ouest du continent africain, abrite l’intégralité des populations de lémuriens du monde entier. Aussi pas de quoi s'étonner d'y voir passer un grand nombre de biologistes ou de professionnels en charge de la conservation des espèces, tentant de percer les mystères de ces singuliers animaux pour en assurer une meilleure protection. Cheirogaleus lavasoensis (Photo credit: Andreas Hapke/Johannes Gutenberg University)Depuis plusieurs années, Andreas Hapke et Dana Thiele, chercheurs à l'Université Johannes Gutenberg de Mayence, en Allemagne étudient la diversité des lémuriens. En collaboration avec des collègues de l'Université malgache d'Antananarivo, les deux biologistes ont entrepris de répertorier l’ensemble des populations de l’île. Leur travail a récemment été récompensé par la découverte d’une nouvelle espèce, baptisée Cheirogaleus lavasoensis, ou lémurien nain de Lavasoa. Cette appellation fait référence aux montagnes Lavasoa, regroupant trois forêts isolées où a été référencé l’ensemble des petits primates. Lémurien nain, mâle, Cheirogaleus lavasoensis - Crédit photo Andreas HapkeSi les lémuriens nains de Lavasoa ont échappé durant plusieurs années à l’attention des scientifiques c’est avant tout en raison de leur mode de vie particulièrement discret. Nocturnes, ceux-ci passent la plupart de leur temps dans les hauteurs, au niveau de la canopée des forêts. Par ailleurs, beaucoup d’entre eux hibernent durant plusieurs mois de l’année. La période de dormance s’effectue à l’abri de terriers ou dans le creux d’un arbre afin d’économiser l’énergie. Lémurien nain, femelle, Cheirogaleus lavasoensis - Crédit photo Andreas HapkeTous les lémuriens étudiés par l’équipe de chercheur, 5 mâles, 5 femelles ainsi que six juvéniles appartiennent à la nouvelle espèce. Les travaux d’analyses ont été réalisés sur une période d’environ cinq ans, entre octobre 2001 et décembre 2006. Durant toutes ces années, le travail des biologistes a consisté à étudier des petits échantillons de tissus prélevés sur différents spécimens de lémuriens. Pour ce faire, des pièges inoffensifs ont été disposés de part et d’autres des forêts de Madagascar. Les spécimens capturés ont ensuite été anesthésiés afin de leur prélever un peu de tissu au niveau de l’oreille puis, chaque animal a été libéré dans la même journée, au crépuscule dans les zones respectives de capture.Grâce aux nouvelles analyses génétiques, les chercheurs ont pu établir l’appartenance des lémuriens nains de Lavasoa à une espèce à part entière. La découverte a fait l’objet d’une publication parue dans la revue Molecular Phylogenetics and Evolution. Selon l’étude, Cheirogaleus lavasoensis est un petit spécimen mesurant entre 50 et 55 centimètres de haut et pesant moins de 300 grammes. Mais à peine découverte, l’espèce semble déjà extrêmement menacée d’extinction. Selon de récentes estimations, seulement 50 spécimens peupleraient encore les forêts de Madagascar.MAXISCIENCES 4/8/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites