Admin-lane 0 Posté(e) le 8 août 2013 Les espèces marines migrent vers les pôles en réponse au réchauffement climatique. Par ailleurs, la vitesse à laquelle se déplacent certaines de leurs aires de distribution étonne. Voici les informations clés d’une étude qui a examiné la réponse globale de l’océan mondial à l’augmentation de la température de ses eaux de surface. Une première.Depuis quelques années, les revues spécialisées nous livrent régulièrement des études qui décrivent les effets du réchauffement climatique sur un taxon ou un écosystème précis. Grâce à elles, nous avons pu nous forger une image de la réponse apportée par les milieux terrestres.En revanche, la situation est toute autre pour le plus grand écosystème de la planète : l’océan mondial. Certes, nous avons dernièrement appris que les poissons migrent vers le nord et deviennent de plus en plus petits, que des coraux sont fragilisés par l’acidification des eaux (tandis que d’autres s’en accommodent), que les baleines grises changent de régime alimentaire, etc.Agrandir cette imageLe Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) est une organisation ouverte à tous les pays membres de l'ONU. Elle synthétise les informations fournies par des laboratoires du monde entier sur les impacts de l'Homme sur le climat. Précisons qu’elle ne réalise pas de recherche et n'en commande pas. UCSBBien sûr, ces données sont intéressantes, mais elles ne reflètent pas la réponse globale de l’océan à la montée en température de ses eaux de surface. En effet, elles sont trop ciblées et trop localisées, mais les choses viennent de changer grâce à un projet dirigé par le National Center for Ecological Analysis and Synthesis (NCEAS, États-Unis). Des scientifiques de 17 institutions ont compilé en trois ans une base de données qui répertorie 1.735 comportements biologiques adoptés par des organismes marins ou des communautés marines en réponse au réchauffement climatique. En moyenne, ils ont été étudiés sur des périodes de 40 ans.[/b]L’analyse de cette base de données a déjà révélé de précieuses informations, qui viennent d’être présentées dans la revue Nature Climate Change par Elvira Poloczanska, en tant que première auteure. La conclusion générale confirme en partie ce que nous savions déjà : de nombreuses espèces marines migrent vers les pôles. La surprise est venue de la vitesse à laquelle certaines aires se déplacent.En effet, la limite supérieure de la distribution des espèces marines remonterait en moyenne de 72 km par décennie, soit bien plus que la vitesse moyenne de 6 km par décennie affichée par les organismes terrestres. Un détail d’importance doit être précisé : l’augmentation de la température des océans est trois fois moins rapide que celle affectant les milieux terrestres. C’est dire si la réponse des organismes marins confrontés au réchauffement climatique est importante. Les groupes les plus actifs sont le phytoplancton (467 km par décennie), les poissons osseux (277 km par décennie) et le zooplancton invertébré (142 km par décennie).Des changements conséquents ont également été notés dans la périodicité des événements océaniques (comme les efflorescences algales). Maintenant, au printemps, certains d’entre eux se produiraient en moyenne quatre jours plus tôt qu’auparavant (contre deux jours pour les phénomènes périodiques terrestres). Une fois encore, cela dépend des taxons considérés. Certains événements liés au zooplancton invertébré ou aux larves de poissons osseux arrivent maintenant avec 11 jours d’avance par rapport à ce qui s’observait par le passé.Reste à savoir si le réchauffement climatique est bien responsable de ces changements de comportement. Plusieurs indices le confirment. Par exemple, au sein d’une même communauté, les poissons aimant plutôt les eaux chaudes, ou au contraire les eaux froides, réagissent différemment. Par ailleurs, des populations distinctes d’un taxon ont eu les mêmes réponses à l’augmentation des températures. Des statistiques ont été faites pour appuyer ces observations. Au total, près de 81 % des changements répertoriés, que ce soit en matière de distribution, de phénologie, de composition de communauté, d’abondance ou de démographie, seraient significativement corrélés au réchauffement.Cette étude devrait grandement venir en aide aux experts du Giec qui, grâce à elle, pourront mieux préciser les conséquences du réchauffement climatique sur la vie marine dans leur cinquième rapport. Son premier volet (physique de l’atmosphère) devrait paraître en 2013, tandis que les deux autres sont prévus pour 2014.[/font][/color]FUTURA SCIENCES 8/8/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites