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Gard: la deuxième vie des pommes déclassées

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Montauban (AFP) - Parce qu’elles n'étaient pas tout à faire rondes, trop picorées par les oiseaux ou trop abimées par la grêle, les pommes déclassées sont sauvées de la poubelle dans une usine du Gard où elles servent notamment à la production de fructose, un sucre bénéfique pour les régimes.

A l'origine de cette renaissance pour des fruits qui, invendables, n'auraient jamais fourni les étals des marchés ou les rayons des grandes surfaces, une invention révolutionnaire. C'est celle d'un Géo Trouvetou, Pierre Lepoujade, fondateur à Moissac (Tarn et Garonne) de l'entreprise baptisée Nutritis.


Parce qu’elles n'étaient pas tout à faire rondes, trop picorées par les oiseaux ou trop abimées par la grêle, les pommes déclassées sont sauvées de la poubelle dans une usine du Gard où elles servent notamment à la production de fructose, un sucre bénéfique pour les régimes. (c) Afp


"Son brevet est une méthode unique au monde qui permet de séparer glucose, saccharose, et fructose et de produire le fructose", explique Patrick Julien, président de cette filiale de Grap'Sud, une union de six distilleries coopératives viticoles françaises, qui produisait déjà du sucre de raisin mais en Espagne, à San Clemente.

Grap'Sud, présent dans le Var, l'Aude et l'Hérault mais aussi en Alsace et en Champagne y emploie 208 personnes et plus d'une centaine dans une filiale en Argentine. Il réalise 60 millions d'euros de CA pour un million d'euros de résultat net.

Perdue en pleine campagne, à Cruviers-Lacours entre Nîmes et Alès, l'entreprise au départ avait pour ambition d'extraire le sucre des pêches, nectarines, melons et pommes. Finalement, seule la pomme a survécu. Pour les autres fruits, l'extraction s'est avérée trop coûteuse. L'entreprise a d'ailleurs failli péricliter.

A terme, le sucre de fruits de pêche, nectarine, melons pourrait cependant faire son retour dans cette société qui emploie au total 25 personnes. "Mais il faudra trouver une méthode de production moins chère", prévient M. Julien, précisant que le taux de sucre et la composition sont différents dans chaque fruit. Les dattes et les agrumes sont elles actuellement en test dans le laboratoire.

La méthode de production reste en tout cas un secret jalousement gardé. Les pommes (6.000 tonnes en 2012, 10.000 en 2013) sont livrées dans un premier site à Rieux-Minervoix (Aude) où elles sont broyées, pressées et transformées en un jus concentré.

C'est ce concentré de jus qui arrive par camion à Cruviers-Lascours où il est raffiné pour extraire puis séparer - partiellement ou totalement, selon les besoins - le glucose, le saccharose et le fructose. Le tout est à destination de l'industrie agroalimentaire. "Nous produisons du sucre de fruits avec de 50 à 98% de fructose, en fonction de la demande du client", précise M. Julien, se félicitant de prévisions de chiffres d'affaires en hausse de 8 millions d'euros en 2012-2013 à 15 millions d'euros pour 2013-2014.

"Chacun a un pouvoir sucrant différent", poursuit Patrick Julien, soulignant l'une des forces du fructose, à savoir sa valeur basse en indice glycémique. "C'est le plus bas de tous les sucres caloriques présents sur le marché", fait-il valoir. Autre intérêt, en terme d'utilisation, cette fois, selon ce directeur: "Il reste solide à température ambiante contrairement au glucose qui lui cristallise".

"L'idée est de proposer un produits plus ou moins visqueux en fonction des besoins", ajoute-t-il, relevant que les sucres de fruits possèdent une autre grande qualité: ils autorisent la mention 100% fruits, ce qui rassure le consommateur


SCIENCES ET AVENIR 15/8/2013

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