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ESPAGNE / Madrid déclare la guerre aux ratons laveurs et aux perroquets

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Ce sont des envahisseurs étrangers d'un genre particulier auxquels la ville de Madrid a déclaré la guerre : des ratons laveurs américains, des perroquets verts argentins et des perruches à collier d'Asie et d'Afrique.

Ces espèces, étaient vendues comme animaux de compagnie jusqu'en novembre 2011 avant d'être considérées comme "invasives".  Elles ont pour point commun de s'être tellement reproduites qu'elles menacent la survie d'espèces indigènes, ainsi que la tranquillité des habitants de la capitale espagnole. La ville a alors opté pour une solution radicale, en autorisant "la capture et mort de chaque spécimen".
"Il est encore temps de contrôler la croissance rapide de ces populations", estime Felipe Ruza, directeur général adjoint du département de conservation de l'environnement de l'agglomération madrilène, dans les colonnes d'El Pais.

Ces espèces, introduites en Espagne à partir des années 1980, ont longtemps été vendues comme animaux de compagnie par des animaleries. "Le raton laveur a notamment été à la mode car il était l'animal de compagnie de Pocahontas" [l'héroïne du dessin animé éponyme de Disney, diffusé en 1995], explique Felipe Ruza. Ceux qui se sont échappés ou ont été abandonnés se sont multipliés si rapidement qu'aujourd'hui la ville de Madrid ne parvient plus à les comptabiliser.


A l'image des autres espèces invasives, ces trois animaux, qui se multiplient rapidement faute de prédateurs, perturbent les écosystèmes locaux. Parmi les griefs : les perroquets, qui vivent en moyenne dix ans et peuvent donner naissance jusqu'à 50 poussins dans leur vie, chassent les espèces locales d'oiseaux, comme les moineaux, et peuvent transmettre à l'homme l'ornithose, une infection due à une bactérie. Ils s'avèrent par ailleurs très bruyants, ce qui gêne les habitants.

Les ratons laveurs constituent également un danger pour la santé, en tant que vecteur de la rage ainsi que d'un ver (Baylisascaris procyonis) qui attaque le système nerveux humain. Agressifs, ils s'attaquent à de nombreux animaux ainsi qu'aux œufs de certains oiseaux.


Face à ce problème, qui touche aussi Valence ou certaines villes d'Andalousie, le gouvernement a voté un décret royal en novembre 2011 pour créer une liste des espèces exotiques invasives, interdire leur introduction sur le territoire et contrôler leur population, notamment par une "possible éradication". Les ratons laveurs américains, perroquets verts argentins et perruches à collier d'Asie et d'Afrique ont été enregistrés dans la liste, mais cela n'a pas suffi à freiner la croissance de leurs populations à Madrid. Le ministère de l'environnement et de l'aménagement du territoire a alors décidé d'ajouter à l'ordonnance sur l'ouverture de la chasse, publiée lundi 15 juillet dans le Bulletin officiel de la Communauté de Madrid, un article définissant le cadre légal de la chasse aux ratons laveurs et perroquets pour la saison 2013-2014.

La "capture et la mort" de ces trois espèces est permise dans le cadre de n'importe quelle activité de chasse autorisée. La municipalité peut également mettre en place des"mécanismes de contrôle" de ces animaux, à l'exception des "méthodes de lutte chimique ou non sélectives", comme du poison. L'utilisation de fusils nécessite toutefois une autorisation préalable et expresse du ministère. "Il s'agit essentiellement d'utiliser des boîtes piégées pour les ratons laveurs et des filets pour les perroquets. Ces derniers verront également leurs nids détruits", précise Felipe Ruza.

"La lutte contre les espèces invasives est nécessaire dans la mesure où ces dernières constituent une menace pour la biodiversité et entraînent des conséquences économiques pour les régions concernées, assure Laura Moreno Ruiz, chargée du programme biodiversité terrestre au WWF-Espagne. La prévention reste toutefois la plus importante : il faut stopper l'introduction d'espèces invasives ainsi que leur abandon par leurs propriétaires, pour celles qui sont déjà présentes sur le territoire. Pour cela, nous menons notamment des actions d'éducation dans les écoles."

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HUMANITE ET BIODIVERSITE 31/7/2013 / Photos : AFP / Auteur : Audrey Garric

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