Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

Vivre et mourir : un poisson qui se développe et se reproduit en... 1 mois

Messages recommandés

Des chercheurs tchèques ont étudié des poissons du genre Nothobranchius qui ne vivent que dans les éphémères flaques d’eau engendrées par la saison des pluies en Afrique et effectuent tout leur cycle de vie en un temps record.

Une forme méconnue de vie extrêmophile : celle des organismes inféodés à un milieu non pas acide, brûlant ou soufré, mais tout simplement éphémère. Tel est le cas des Nothobranchius, des poissons dits "annuels". C'est-à-dire, des poissons qui achèvent leur cycle de vie en moins d’un an et meurent, seuls les œufs ou les embryons survivant durant la saison sèche. Ces individus exploitent une niche écologique bien particulière : les flaques d’eau engendrées par les pluies saisonnières d’Afrique, qui, rapidement asséchées, imposent à ces espèces un cycle de vie "express", le plus court de tous les vertébrés.

Ce poisson du genre Nothobranchius se développe, se reproduit et meurt en l'espace d'un mois (crédit photo : BioMed Central Limited)


Le Dr Martin Reichard et ses collègues de l'Institut de biologie des vertébrés de l'Académie des Sciences de la République tchèque en ont capturé des spécimens sauvages et ont étudié leur développement en laboratoire. Ils rapportent qu’en un seul jour, ces poissons peuvent atteindre jusqu'à 23% de la longueur définitive de leurs corps.

L’espèce Nothobranchius kadleci commence même à se reproduire dès l’âge de 17 jours (l’animal mesure alors 31 mm), battant le record de sa cousine Nothobranchius furzeri, qui se reproduit à 18 jours et 32 mm. Ces poissons produisent alors des œufs qui se développent pour atteindre le stade d'éclosion en seulement 15 jours. Soit à peine plus d’un mois écoulé d’une génération à l’autre : le record parmi toutes les espèces de vertébrés connues.

Dans la nature, lorsque les flaques d’eau où ils ont été engendrés se tarissent, les embryons "dormants" peuvent survivre dans la boue asséchée pendant des mois, jusqu'à ce que les prochaines pluies arrivent et qu’ils se développent à leur tour : le cycle de vie recommence alors.

Publiée dans le revue en ligne EvoDevo, cette étude, basée sur des données quantitatives, est plus fiable que les données accessoirement recueillies précédemment. Les résultats suggèrent que la croissance et la maturation rapides ne compromettent pas la fécondité ultérieure. Le même phénomène s’observe chez d’autres espèces : quand le risque de mortalité est élevé ou que la durée de vie est courte, les animaux atteignent leur maturité sexuelle plus tôt. Ainsi, les femelles des souches de laboratoire de souris domestiques (Mus musculus) deviennent sexuellement matures à l'âge de seulement 23 jours.



MAXISCIENCES 9/9/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...