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Les énergéticiens européens montent au créneau pour défendre les centrales à gaz

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PARIS - Des énergéticiens européens, emmenés par le français GDF Suez, ont accentué mercredi leur cri d'alarme face à l'hécatombe des centrales électriques à gaz en Europe, réclamant une refonte des politiques énergétiques et un frein des aides aux renouvelables, accusées de saper leur rentabilité.

On ne peut pas laisser notre industrie énergétique européenne se détruire en partie, dans le silence et dans l'indifférence, a plaidé mercredi le PDG de GDF Suez Gérard Mestrallet, lors du congrès annuel de l'Association française du gaz à Paris.

Il a rappelé que des centrales à gaz d'une puissance cumulée de 30 à 40 gigawatts ont fermé ces dernières années en Europe. Soit 30 fois la capacité de la centrale nucléaire française de Fessenheim, dont la fermeture programmée suscite des réactions sans commune mesure.

Or, les centrales à gaz sont extrêmement utiles pour servir de back-up (renfort en cas de pics de consommation électrique, ndlr) et feront défaut si on les laisse se fermer, et constituent également un enjeu pour la compétitivité et l'emploi, a souligné M. Mestrallet.

Cela devrait appeler l'attention de tous les décideurs, les centrales à gaz ferment les unes après les autres et il est urgent de redéfinir la politique énergétique européenne, ses ambitions et ses moyens, a-t-il lancé.

La veille, flanqué du patron du pétrolier italien Eni, Paolo Scaroni, M. Mestrallet était déjà allé plaider en ce sens au siège du Parlement européen à Strasbourg, au nom de neuf géants européens de l'énergie, dont les deux colosses allemands RWE et EON.

Les fermetures de centrales à gaz découlent de plusieurs facteurs, dont une baisse de la consommation d'énergie liée à la crise, un regain de compétitivité du charbon (conséquence indirecte du boum du gaz de schiste aux Etats-Unis) et des politiques qui favorisent la production d'énergies renouvelables (éolien, solaire) et leur donnent la priorité par rapport aux énergies conventionnelles sur les réseaux électriques. Le tout tendant à faire chuter les prix de gros du courant.

Le prix de gros de l'électricité a été divisé par deux en cinq ans et on a même dans certains cas des prix négatifs, y compris en France, a rappelé au congrès de l'AFG l'économiste spécialiste de l'énergie Jacques Percebois, pour qui c'est une situation un peu absurde et qui ne peut durablement exister.

D'autant que les consommateurs ne profitent pas de cette chute, notamment parce qu'elle fait mécaniquement grimper les subventions aux énergies renouvelables.

Les neufs énergéticiens ont adressé des propositions aux décideurs européens. La plupart sont plutôt consensuelles (relancer le marché du CO2 pour pénaliser les centrales à charbon, mieux coordonner les politiques énergétiques des différents Etats membres), mais l'une est beaucoup plus iconoclaste : freiner les aides au développement des énergies renouvelables.

Le patron de GDF Suez, tout en admettant que la transition énergétique est irréversible, soutient qu'encourager la construction de nouvelles centrales solaires et éoliennes revient à ajouter des surcapacités à un marché électrique déjà en crise.

Il faut d'abord sauver les centrales à cycle combiné à gaz, avant de subventionner l'installation de capacités supplémentaires, en mettant en place des paiements de capacités, a-t-il défendu mercredi.

Les mécanismes de capacité permettent de rémunérer des centrales électriques d'appoint, comme celles au gaz, même lorsqu'elles ne fonctionnent pas, au nom de leur contribution à la sécurité de l'approvisionnement électrique. Un tel système est notamment à l'étude en France.

Les appels des neufs énergéticiens à mettre la pédale douce sur les renouvelables ont été vivement critiqués par les promoteurs de l'éolien et du solaire.

On ne peut opposer les énergies ainsi, a notamment protesté auprès de l'AFP Nicolas Wolff, président de la fédération professionnalle France Energie Eolienne, mettant les difficultés des centrales à gaz sur le compte de la crise. Mais ces critiques font par ailleurs écho à un débat croissant en Allemagne sur les difficultés et le coût du virage énergétique cher à Angela Merkel, la plupart des partis, en pleine campagne électorale, promettant désormais de refondre le très généreux système fédéral de subventions des énergies renouvelables.


ROMANDIE 11/9/2013

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