Admin-lane 0 Posté(e) le 12 septembre 2013 Difficile d’anticiper une attaque de requin sur l’Homme, mais en connaissant un peu mieux le cycle de vie des squales, certaines pourraient être évitées. À Hawaï, bien que rares, les attaques sont plus fréquentes en octobre, novembre et décembre. Une équipe de recherche suggère qu’elles sont corrélées au flux migratoire des femelles requins-tigres, qui se dirigent vers les îles principales pour mettre bas.En 2012, dix attaques de requins ont été référencées à Hawaï. La plupart du temps, il est difficile d’identifier l’espèce, mais sur l’archipel américain, le requin-tigre est dominant. Aucune attaque de requin-bouledogue n’a jamais été rapportée par exemple, à la différence de l’île de la Réunion. Cette année, on compte pour l’instant huit agressions, la dernière ayant provoqué la mort d’une jeune touriste allemande. Pareil accident ne s’était pas produit depuis 2004. Le plus gros requin-tigre jamais pêché était une femelle de 7,4 m. Mais en moyenne, un requin-tigre mesure entre trois et quatre mètres. Albert kok, Wikipédia, GNU 1.2Pourquoi un requin s’en prend-il à l’Homme ? Le grand requin blanc, comme le requin-tigre, n’est pas friand de chair humaine. Le plus souvent, ces événements tragiques sont le résultat d’erreurs de jugement de la part du squale. Il arrive que le requin assimile un surfeur sur sa planche à une otarie, ou qu’en eaux troubles, il discerne mal la forme de l’Homme. Statistiquement, depuis 1926, on observe à Hawaï plus d’attaques de requin durant les mois d’octobre, novembre et décembre que le reste de l’année.Pour en comprendre les raisons, une équipe de l’université d’Hawaï a étudié les flux migratoires de plus d’une centaine de requins-tigres, tagués en 2004. L’étude, dont les résultats sont publiés dans la revue Ecology suggère que l’augmentation des attaques durant cette période de l’automne et de l’hiver boréal est liée à la migration des femelles. Près de 25 % des femelles migrent de la Frégate française (un banc de sable au nord-ouest d’Hawaï) vers les îles principales, et ce probablement pour mettre bas. Les requins-tigres, dont le corps est brun-gris et strié par des zébrures verticales, peuvent atteindre 4 m de long et peser jusqu'à 500 kg. Ils seraient responsables d'environ 20 % des attaques mortelles. Willy Volk, cc by nc sa 2.0Les encadrants des plongées en cage pour observer les requins avaient déjà rapporté qu’ils rencontraient davantage de gros requins-tigres en octobre. Observations qui ont été confirmées par le suivi migratoire des squales. Les données ont été recueillies par acoustique passive, mais l’équipe de recherche a aussi utilisé l’imagerie satellite pour repérer les moments où les requins remontaient à la surface, de façon à bien cerner les déplacements horizontaux.L’étude rapporte qu’il y a beaucoup moins de mouvements entre les différentes îles chez les mâles. «Toutefois, certains requins nagent individuellement vers d'autres îles. C’est peut-être parce qu'ils essaient de trouver un environnement thermique plus approprié, ou parce qu’il peut y avoir plus de nourriture autour de cette île», commente Yannis Peter Papastamatiou, étudiant doctorant à l'université d’Hawaï. Les requins-tigres sont connus pour avoir un schéma migratoire complexe. On a souvent tendance à penser que les mouvements migratoires d’une population sont uniformes, qu’ils se déplacent en groupe, et se suivent. En réalité, c’est rarement le cas.«Nous savions que les requins-tigres avaient des habitudes de déplacement assez compliquées, et cela semblait être une sorte de free-for-all [traduisible par “mêlée” ou “pagaille”, NDLR], ajoute-t-il. Quand nous avons examiné les données des sept ans de l’étude, et utilisé la bonne analyse, tout a commencé à faire sens. Maintenant, nous avons une bien meilleure compréhension des tendances de migration de ces requins».FUTURA SCIENCES 10/9/2013 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites