Le pinché tamarin, petit singe d'Amérique du Sud, crie en "sourdine"...

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Publiée le 13 septembre dans la revue en ligne Zoo Biology, une étude américaine montre que le pinché tamarin, un petit singe d’Amérique du Sud, peut lancer son cri d’alarme "en sourdine" lorsqu’une présence menaçante proche est repérée...

Saguinus oedipus (ou Pinché à crête blanchePhoto : Nilington / domaine public

Malgré son cerveau de 9 grammes, le pinché tamarin ou pinché à crête blanche (Saguinus oedipus* de la famille des Callitrichidae), avec sa tignasse blanche ébouriffée de penseur, est plutôt rusé : ce petit singe colombien au corps d’un peu plus de 20 cm (que prolonge une queue atteignant parfois 40 cm) et pesant environ une livre sait émettre son cri d’alarme "en chuchotant" lorsqu’il perçoit la présence proche d’un danger potentiel.

C’est ce qu’ont découvert Rachel Morrison et Diana Reiss, du Département de psychologie, bio-psychologie et neurosciences comportementales de la City University de New York, en étudiant ces primates au zoo new-yorkais de Central Park.

Enregistrant leurs cris d’alarme lorsqu’ils sont effrayés par des gens, les chercheuses ont eu une surprise en étudiant les enregistrements obtenus. L’analyse des spectrogrammes (représentations graphiques des sons) a révélé que les pinchés tamarins murmuraient littéralement leurs appels d'alarme au lieu de les crier lorsqu’un soigneur qu'ils craignaient pénétrait à l'intérieur de leur enclos - alors qu’ils semblaient se taire à ce moment-là. C’est la première fois que cette aptitude au chuchotement est observée chez un primate non-humain.

Certains biologistes évolutionnaires avaient déjà prédit que le murmure figurait au répertoire vocal d’espèces très coopératives (comme le sont les pinchés tamarins), parce que c'est un moyen facile d'éviter les "oreilles indiscrètes". L’émission de "chuchotements" a déjà été constatée, dans une certaine mesure, chez certains insectes, rongeurs et même poissons.

* En français on l'appelle pinché tamarin, en anglais Cottontop tamarin, en allemand Lisztaffe en référence aux cheveux blancs du célèbre compositeur Franz Liszt. Tití piel roja («tamarin à poils roux»), mico tití cabeza blanca, tití leoncito, tití cabeza de algodón («tamarin à tête de coton») en Colombie. Son nom scientifique oedipus signifie «aux pieds enflés» et se réfère aux pieds et mains dotés de longues griffes.

Animal frugivore-insectivore-exsudativore, il consomme des végétaux (fruits, noix, nectar) pour 40 %, des invertébrés (insectes, araignées et escargots) pour 40 %, des vertébrés (oiseaux, jeunes lézards et petites grenouilles) et des œufs d'oiseau.



Il suce la sève des arbres (14 %) mais ne creuse pas de plaies dans les arbres pour la faire couler. Dans la RN de Montes de María (station de Colosó), il utilise plus de 60 espèces d'arbre appartenant à au moins vingt-huit familles différentes.



Cet animal boit la rosée du matin sur les feuilles sans prendre le risque de descendre s’abreuver à terre. Avec certains autres callitrichidés (Callithrix flaviceps, Leontopithecus rosalia), les singes néotropicaux monogames (tits et douroucoulis), les gibbons et les chimpanzés, c'est l'un des rares primates à pratiquer le partage de la nourriture. Lorsque les parents sont réticents à céder leur part, le partage s'apparente davantage à un chapardage consenti qu'à un don !



Originaire des forêts-refuges de la vallée du Río Nechí et de la Serranía de San Lucas. Nord-nord-ouest de la Colombie. Du Río Atrato à l’ouest jusqu’au bas Río Magdalena à l’est, au nord jusqu’à la côte caraïbe au niveau de Barranquilla, au sud jusqu’à la Serranía de San Jerónimo, la Serranía de Ayapel et le bas Río Cauca au niveau de l’extrémité septentrionale de la Cordillère occidentale. Départements concernés : nord-est du Chocó, Valle del Cauca, nord-ouest de l’Antioquia, Sucre, ouest du Bolívar, Córdoba et Atlántico.



Son habitat : Forêt tropicale humide de plaine (Choco-Darién). Forêt humide de montagne (Andes et Sierra Nevada de Santa Marta à l’extrême nord). Savane épineuse sèche dans les prairies du nord. Forêt secondaire. Lisière de forêt. Jusqu’à 1 500 m d’altitude, en Colombie.

MAXISCIENCES 21/9/2013 - WIKIPEDIA