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Le charbon va continuer à progresser trop vite

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Paris (AFP) - L'Agence internationale de l'Energie (AIE) a prédit lundi un taux de croissance légèrement moindre de la demande mondiale de charbon d'ici 2018, citant des efforts environnementaux en Chine, la concurrence du gaz aux Etats-Unis et la fin d'un rebond "temporaire" en Europe, mais sa croissance restera "intenable" pour la planète.

Dans son rapport annuel sur l'énergie fossile la plus émettrice de gaz à effet de serre, l'agence énergétique des pays développés prévoit une croissance annuelle de 2,3% de la demande mondiale d'ici 2018, contre 2,6% dans l'édition précédente.

 L'Agence internationale de l'Energie (AIE) a prédit lundi un taux de croissance légèrement moindre de la demande mondiale de charbon d'ici 2018, citant des efforts environnementaux en Chine, la concurrence du gaz aux Etats-Unis et la fin d'un rebond "temporaire" en Europe, mais sa croissance restera "intenable" pour la planète. (c) Afp

"Malgré un rythme de croissance légèrement plus lent, le charbon prendra une part plus importante de la croissance de la demande mondiale d'énergie que le pétrole et le gaz, poursuivant une tendance observable depuis plus d'une décennie", souligne l'AIE.

Entre 2007 et 2012, "King Coal" ("le roi charbon") a affiché un taux de croissance de 3,4% par an, le plus élevé des énergies fossiles. "Plus des trois cinquièmes de la hausse des émissions mondiales de CO2 depuis 2000 vient de la combustion du charbon pour produire de l'électricité et de la chaleur", rappelle l'AIE.

En 2012, ce sont quelque 7,7 milliards de tonnes de charbon qui ont été consumées dans le monde, soit 170 millions de tonnes de plus sur un an.

Rappelant les raisons du succès du charbon --une ressource "abondante et géopolitiquement sûre, avec des centrales électriques au charbon facilement intégrables dans des systèmes existants", la patronne de l'AIE Maria van der Hoeven avertit toutefois qu'il lui faut "souligner que le charbon dans sa forme actuelle est (tout) simplement intenable" pour l'environnement local et contre le réchauffement climatique.

Si d'ici 2018 "le gros de la hausse (de la demande) viendra de la Chine, comme cela a été le cas depuis dix ans", (la Chine a représenté en 2012 47,8% de la consommation mondiale, nouveau record) les politiques lancées par Pékin pour freiner la gloutonnerie de l'économie chinoise en charbon polluant "affectent d'ores et déjà le marché mondial du charbon", note l'AIE.La croissance de la consommation de charbon en Chine, premier consommateur mondial depuis 1984, est ainsi passée de +9,4% en 2011 à +4,7% en 2012, pour atteindre 3,68 milliards de tonnes.

"Même si la Chine comptera pour 60% de la hausse de la demande dans le monde dans les cinq ans à venir, les efforts du gouvernement pour encourager l'efficacité énergétique et diversifier la production d'électricité va peser sur cette croissance, ralentissant la hausse de la demande", selon le bras énergétique de l'OCDE.

L'AIE note cependant que Pékin a approuvé plusieurs projets d'usines de transformation de charbon en gaz ou en diesel synthétique ("coal-to-gas" et "coal-to-liquids"), qui pourraient certes réduire la pollution des villes chinoises mais soutiennent la demande charbonnière chinoise et entraînent de grosses émissions de CO2 et de consommation d'eau supplémentaires.

La Chine a brûlé autant de charbon pour la seule année 2012 que l'Allemagne depuis 1990, l'Union européenne depuis 2006 ou les Etats-Unis depuis 2009.

Le Japon post-Fukushima verra sa consommation progresser de 1,3% par an en moyenne d'ici 2018, selon l'AIE. Mais en Europe, où un rebond du charbon en 2012-13 du fait d'un prix avantageux par rapport au gaz suscite des inquiétudes environnementales, la consommation des pays européens membres de l'OCDE devrait baisser d'environ 6% en cinq ans.

Pour l'AIE, "c'est seulement une hausse temporaire" et des prévisions de croissance faible, la hausse des renouvelables dans l'électricité et des centrales charbon plus efficaces ramèneront la demande à la baisse.

Aux Etats-Unis, après une chute de 10,7% en 2012 (le deuxième plus fort recul annuel enregistré) de la consommation de charbon du fait essentiellement de la concurrence du gaz de schiste bon marché, la demande du deuxième consommateur mondial devrait rester stable d'ici 2018.

Sciences et avenir 16/12/2013

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Paris - La demande mondiale de charbon va continuer à croître mais à un rythme plus lent pour atteindre 9 milliards de tonnes en 2019, malgré les efforts de la Chine pour modérer sa consommation, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Après avoir atteint 3,3% par an entre 2010 et 2013, la croissance de la demande mondiale de charbon sera de 2,1% en moyenne par an d'ici à 2019, prévoit l'AIE dans son rapport annuel sur le marché du charbon publié lundi. L'an dernier, l'AIE avait envisagé une croissance annuelle de 2,3% entre 2014 et 2018.

Malgré son image d'une industrie déclinante, le charbon est toujours la colonne vertébrale de la production d'électricité dans le monde, a commenté Maria van der Hoeven, la directrice exécutive de l'AIE. Et les politiques mises en place pour lutter contre le changement climatique, auquel le charbon est un des principaux contributeurs, échoueront pour la plupart à stopper la croissance de la demande de charbon d'ici 2019, a-t-elle ajouté.

Malgré une diversification de ses sources d'énergies, la Chine, principal producteur, consommateur et importateur de charbon dans le monde, représentera encore les trois cinquièmes de la hausse de la demande d'ici à 2019, avec une prévision de croissance de la demande de 2,6% par an. Le pays n'aura pas donc encore atteint son pic de consommation à cette date, estime l'agence basée à Paris.

La demande de charbon sera par ailleurs tirée par d'autres pays comme l'Inde et les pays d'Asie du Sud-Est, mais aussi le Japon et la Corée du Sud, qui compensera le recul de la consommation de l'Europe et des Etats-Unis. Il atteindra par exemple 1,7% par an aux Etats-Unis, le développement des gaz de schiste ayant conduit à fermer des centrales à charbon.

En Europe, la croissance de la demande ces dernières années n'était qu'une hausse temporaire, largement due aux prix bas du charbon et du CO2, aux prix élevés du gaz et à la fermeture partielle des centrales nucléaires en Allemagne, explique l'AIE. Depuis 2012, le contexte économique morose, l'amélioration de l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables a inversé la tendance.

L'AIE estime aussi que de nombreuses incertitudes pèsent sur ses prévisions, comme les politiques qui pourraient être mises en place contre le charbon et surtout le niveau de ses prix, qui ont encore beaucoup baissé sur un an. Pendant des années, de nouvelles capacités ont été mises en services, tirées par la demande, mais depuis 2011, le marché se trouve dans une situation de surproduction, qui pousse les prix vers le bas.

Mais selon Maria van der Hoeven, la consommation de charbon sous sa forme actuelle est simplement insoutenable, nécessitant d'accélérer rapidement le déploiement de la capture et de la séquestration du carbone et d'augmenter les investissements dans des centrales électriques à base de charbon plus efficaces, notamment dans les pays émergents.


Romandie 15/12/2014

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