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Sous la Tamise : une rivière de déchets

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Des milliers de morceaux de plastique ont été découverts, immergés le long du lit de la Tamise. Ils menacent la faune aquatique.

C’est loin d’être une pêche miraculeuse ! Avec leurs filets à crabes, les scientifiques du Musée d'histoire naturelle de Londres ont sondé la Tamise et remonté des milliers de déchets en plastique : emballages de nourriture, paquets de clopes, flacons de produits ménagers…Ceux qui n’ont pas été récupérés se déversent dans la mer du Nord, menaçant cet écosystème déjà fragilisé.

Sam Blank 14/2/2010


Les résultats de cette campagne de sondage de la Tamise ont été publiés dans le Marine Pollution Bulletin et sont commentés par Dave Morritt, maître de conférences en biologie marine au Royal Holloway qui estime que les déchets récoltés ne sont qu’un petit aperçu du volume de plastique qui s’écoule au fond de la rivière. Les sacs plastiques et les plus gros morceaux étant peu susceptibles de se coincer dans les petits filets destinés aux crabes. « Les impacts potentiels que ces milliers de déchets pourraient avoir sur la faune sont considérables. Les espèces qui vivent dans la rivière sont forcément touchées mais celles de la mer du Nord doivent également en pâtir » prévient-il.

Austin W 11/2/2013


Le plastique peut avoir un impact néfaste sur la vie sous-marine. De gros morceaux peuvent piéger les animaux mais les petites pièces peuvent être avalées par inadvertance. Ce flux de déchet change de profondeur en fonction des marées et ce mouvement facilite la décomposition des morceaux de plastique en fragments qui sont ingérés par les plus petits animaux qui sont à leur tour mangés par les poissons et les oiseaux plus grands . Une fois digéré, le plastique peut libérer des substances chimiques toxiques qui passent ensuite à travers la chaîne alimentaire. « Ces produits chimiques toxiques, à fortes dose, pourraient nuire à la santé de la faune et à celle de l’homme » avertissent les scientifiques.

Demotix 22/7/2012... La Tamise avant les jeux olympiques... En dépit de plusieurs campagnes pour l'assainir...

Sciences et avenir 3/1/2014

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Des scientifiques britanniques ont mis au jour des déchets cachés par les eaux de la rivière. Ces détritus souvent en plastique rejoignent la mer du Nord et représentent une menace pour la faune et la flore aquatiques.

La contamination des écosystèmes marins par les plastiques est de plus en plus reconnue comme un problème environnemental important. Une étude de l’université et du musée d’histoire naturelle de Londres montre comment fleuves et rivières contribuent à cette pollution.

   Les chercheurs ont étudié la présence de déchets sur la partie de la Tamise entre Londres et la mer du Nord, comme ici à Erith. ©️ Tony Grist, Wikimedia Commons, DP

Un article paru dans Marine Pollution Bulletin alerte sur les dangers que représentent les plastiques transportés par la Tamise pour l’écosystème proche du fleuve, mais aussi pour la mer du Nord. En effet, les chercheurs ont découvert des milliers de déchets en plastique dans l’estuaire de la Tamise. Ils montrent ainsi qu’il existe un courant de déchets « invisibles » (car immergés) qui traverse Londres.

Pour Paul Clark, coauteur de l’étude, « tous ces déchets, qui étaient principalement en plastique, étaient cachés sous l’eau, si bien que les Londoniens ne réalisent probablement pas qu’ils sont là ».

Le principal danger concerne les animaux, qui peuvent se retrouver piégés dans ces objets en plastique ou risquent de les avaler. « Le mouvement conduit les morceaux de plastique à se casser en fragments de moindre taille. Ceux-ci sont suffisamment petits pour être ingérés y compris par les plus petits animaux, qui sont mangés par des poissons plus gros et des oiseaux. Une fois digéré, le plastique peut libérer des produits chimiques toxiques qui traversent ainsi la chaîne alimentaire. Ces substances, à hautes doses, pourraient être nocives à la santé de la faune et de la flore. »

   Beaucoup de déchets sont invisibles, car présents sous la surface de l’eau de la Tamise, le fleuve qui traverse Londres. ©️ Zeisterrre, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

Entre septembre et décembre 2012, les chercheurs ont placé des filets en sept points de l’estuaire de la Tamise. Les filets utilisés servent normalement à attraper des crabes chinois à mitaines, une espèce invasive de crustacés. En trois mois, les scientifiques ont ainsi récupéré 8.490 objets en plastique qui représentaient 54 catégories différentes de déchets, comme des emballages de cigarettes, de la vaisselle en plastique (verres, assiettes, couverts, etc.) ou des emballages alimentaires. Mais plus de 20 % de ces déchets étaient des produits sanitaires, qui provenaient essentiellement de protections hygiéniques. Il y avait finalement assez peu de sacs en plastique (2 %), mais les filets n’étaient probablement pas adaptés pour les récupérer.

Les détritus collectés lors de l’étude ne représentaient qu’un petit exemplaire du volume d’ordures qui doivent exister au fond du fleuve : les gros objets ne pouvaient pas être attrapés dans ces petits filets, si bien que l’on ne connaît pas toute l’étendue du problème. Tous ces déchets « invisibles » ont probablement été sous-estimés jusqu’à présent.

Depuis des années, le port de Londres dispose d’un service qui récupère environ 250 tonnes de déchets chaque année dans la Tamise. En 2011, 248 tonnes ont été retirées du fleuve et 239 tonnes en 2012. Ce service utilise deux bateaux et dix collecteurs de débris flottants.

Les scientifiques font pression pour des changements dans les politiques publiques, car les dangers des plastiques sont de plus en plus apparents. Cette nouvelle étude souligne la part considérable des produits sanitaires, comme les enveloppes plastiques des serviettes hygiéniques, en partie à cause de leur longévité.

Certains de ces produits sanitaires ne devraient pas être jetés dans les toilettes, et c’est pourtant ainsi que la plupart arrivent dans les rivières. Ceci suggère qu’un changement de comportement des consommateurs est nécessaire, mais aussi que les industriels doivent travailler à améliorer la biodégradabilité de ces produits.


F-S 16jan.2014

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