Doublement de surface de la réserve naturelle de Barba Azul, refuge de l'ara à gorge bleue

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L’un des oiseaux les plus rares de la planète voit la surface de sa réserve bolivienne doubler. Les terres ont été rachetées par un réseau mondial d’associations.

C'est une excellente nouvelle : l’association bolivienne de protection des oiseaux Armonia a annoncé début janvier avoir réussi à doubler la surface de la réserve naturelle de Barba Azul (barbe bleue) dans la région de Beni, plaine située au nord-est du pays.

11 000 hectares de prairies inondables ponctuées de tâches de forêts tropicales seront désormais consacrés à la préservation du Ara à gorge bleue (1) (Ara glaucogularis ne pas confondre avec le Ara bleu).

 

Un ara à gorge bleue.

Statut de conservation UICN

 CR : En danger critique d'extinction

On ne recense à ce jour dans le monde qu’environ 250 individus de cette espèce ne vivant que dans cette région. Une centaine a été localisée au même moment sur le territoire géré par Armonia. Les terres ont pu être acquises grâce à l’aide de tout un réseau d’associations de protection des oiseaux dans le monde ou de mécènes comme l’American bird Conservancy, le fond de conservation du Canada, la loterie néerlandaise ou le Rainforest Trust.

 La région de Beni, en rouge sur la carte de la Bolivie

Considéré comme en danger critique d’extinction par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), le Ara à gorge bleue est menacé par la destruction de son habitat par l’élevage extensif mais aussi par les trafiquants d’oiseaux de volière et par les populations locales qui traditionnellement utilisent les plumes pour des décorations d’apparat. L’achat de terrains permet de préserver des espaces de l’arrivée des troupeaux tandis que l’association Armonia travaille auprès des populations locales pour faire diminuer les prises.

 Ouette de l'Orénoque.  Photo : http://www.birdphotos.com / CC-BY-3.0

L’association va par ailleurs installer des nids artificiels pour attirer de nouveaux couples dans la réserve. Habitat très particulier inondé l’été, très sec l’hiver, la réserve de Beni accueille d’autres espèces en danger d’extinction comme l’Ouette de l’Orénoque (une oie) ou le nandou et 27 espèces de grands mammifères comme le tamanoir, le puma, le pécari. La région recense plus de 250 espèces d’oiseaux.

 Nandous. Photo : Adrian Pingstone / domaine public

Profitant de cette richesse, l’American Bird Conservancy débute une activité d’observation des oiseaux en proposant des séjours touristiques. L’association espère créer des emplois locaux, renforçant ainsi par l’économie l’intérêt écologique de protéger le Ara à gorge bleue.

(1) : Cet oiseau ressemble superficiellement à l'Ara bleu. Il s'en distingue par l'absence de coloration verte au niveau du front et de la calotte remplacée par une nuance bleu ciel, les zones de peau nue blanche autour des yeux entièrement couvertes de nombreuses stries bleues et surtout la gorge bleue (au lieu de noire), coloration beaucoup plus étendue à ce niveau que le noir chez l'Ara bleu. 

 Les 30 oiseaux les plus colorés et parmi les plus beaux du monde. 29 espèces différentes. ANIMALSPIRIT 15/8/2013. (Pour voir le nom des espèces cliquez sur "spoiler")

Spoiler:

 

Aratinga solstitialis, Eclectus roratus, Lorius chlorocercus, Platycercus eximius, Pseudeos fuscata, Guaruba guarouba, Alisterus scapularis, Pionus chalcopterus, Ara glaucogularis , Trichoglossus rubiginosus, Vini australis,Ara ararauna, Anodorhynchus leari, Pionites melanocephalus, Eos bornea, Trichoglossus rubritorquis (Trichoglossus haematodus rubritorquis), Platycercus elegans, Charmosyna papou, Eunymphicus cornutus, Neophema pulchella, Trichoglossus rubritorquis, Melopsittacus undulatus, Eos cyanogenia, Lorius garrulus, Platycercus icterotis, Lorius lory, Aratinga jandaya, Eos squamata, Purpureicephalus spurius.

Sciences et avenir 8/1/2014