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Des animaux de l'Arctique victimes de pathogènes venus d'ailleurs

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Les animaux de l'Arctique sont aujourd'hui menacés par de nouveaux pathogènes qui se mettent à voyager du sud vers le nord, et inversement. Un phénomène qui serait dû à la fonte accélérée des glaces arctiques d'après les scientifiques.

C'est une nouvelle conséquence inattendue du réchauffement climatique et de la fonte des glaces. Si ces phénomènes menacent de nombreux animaux, les exposant à des conditions auxquelles ils ne sont pas adaptés, d'autres espèces en profitent. C'est le cas des bactéries et autres agents pathogènes, d'après les scientifiques

 par Gentside17/2/2014

En effet, en Arctique, les animaux sont désormais exposés à des maladies auxquels ils n'avaient jamais fait face auparavant. "Avec le changement climatique, nous réalisons qu'il existe une possibilité sans précédent pour que des agents pathogènes se déplacent vers de nouveaux environnements et y provoquent des maladies", a expliqué à la presse Michael Grigg, parasitologue à l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses. Et cette perspective aurait déjà commencé à s'exprimer à travers plusieurs exemples.

Il y a quelques années, les scientifiques ont découvert chez des baleines blanches ou bélugas le Toxoplasmose gondii, du jamais vu. Ce parasite est responsable de la toxoplasmose et est, entre autres, retrouvé chez le chat. Aujourd'hui, le parasite infecterait jusqu'à 10% de la population de bélugas se trouvant dans la mer de Beaufort dans le nord du Canada, selon une étude de l'Université de Colombie-Britannique (UBC). 

"Cette découverte il y a quelques années, a déclenché une alerte sanitaire chez les populations Inuits qui traditionnellement se nourrissent de la viande de ces baleines", a expliqué Michael Grigg repris par l'AFP. La toxoplasmose est la principale cause de cécité infectieuse chez les humains et peut être mortelle pour les fœtus ainsi que les personnes et animaux dont le système immunitaire est affaibli. Le parasite se propage surtout par la consommation de viande insuffisamment cuite ou de l'eau qui a été en contact avec des sols contaminés. Toutefois, ce parasite n'est pas le seul à avoir fait son apparition.

Une nouvelle souche du Sarcocystis appelée pinnipedi a aussi émergé et provoqué une mortalité étendue chez des phoques gris et d'autres mammifères de l’Arctique, de l'Alaska et ce jusque dans le sud de la Colombie Britannique au Canada. "Il s'agit d'un nouvel agent pathogène qui est endémique dans l'Arctique et qui a tué 406 phoques gris, pourtant en bonne condition physique, dans l'Atlantique Nord en 2012", a précisé Michael Grigg indiquant que ce parasite lui, est inoffensif pour les humains. 

Pour le scientifique, il s'agit du premier exemple de parasite venu du Nord et migrant vers le Sud. Un schéma qui pourrait rappeler, selon lui, la peste noire en Europe au Moyen-Age qui a décimé un tiers de la population qui n'avait jamais été exposée à ce pathogène. 

Comment ces pathogènes sont-ils arrivés là ? Grâce au dégel des glaces dans lesquels ils étaient piégés, expliquent les scientifiques. C'est le cas du Sarcocystis qui était jusque là séquestrées dans les glaces avant d'être libérés. En 2012, un rapport du Scientific American estimait que des espèces indénombrables de parasites et bactéries étaient piégés dans les glaces, certains depuis plus de 700.000 ans. 

"La glace est une énorme barrière écologique pour les agents pathogènes et avec l'augmentation des températures dans l'Arctique ils peuvent survivre et accéder à de nouveaux hôtes vulnérables qui n'ont pas développé d'immunité contre ces microbes et parasites faute d'y avoir été exposés auparavant", a expliqué le parasitologue lors de la conférence annuelle de la Société américaine pour le progrès de la science (AAAS).

Ces dernières années, l'Arctique a perdu environ 75% de ses glaces pérennes. Un changement majeur qui impacte forcément la vie des organismes qui y vivent. Aussi, "les mammifères marins peuvent agir comme de bonnes sentinelles de l'écosystème dans l'Arctique où ils dépendent de la glace pour survivre et répondent ainsi au changement climatique en changeant de lieux où ils s'alimentent", a relevé Sue Moore, une biologiste océanographe de la NOAA. "Ils émettent des signaux et nous devons en améliorer notre interprétation", a-t-elle jugé. 

"Nous savons très peu de choses quant à la capacité des végétaux, des animaux et des humains à répondre au rythme incroyablement rapide du changement climatique", a ajouté de son côté Christopher Field de l'Université de Stanford. Selon lui, le rythme actuel est d'une rapidité sans commune mesure avec celle du précédent grand changement climatique, le refroidissement de la planète il y a plus de 50 millions d'années.

 par soleil(fly)levant32bis 24/8/2013

Maxisciences 17/2/2014

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