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Le Pakistan construit un vaste parc solaire dans son désert du Cholistan

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Badaiwani Wala (Pakistan) (AFP) - Les Pakistanais transpirent à grosses gouttes pendant l’été et ragent contre les coupures d'électricité qui empêchent la climatisation de fonctionner. Pour juguler cette crise, le gouvernement a décidé de mettre à profit le premier coupable: le Soleil.

 Dans un coin du désert du Cholistan, un coin d'Arabie logé dans le sud de la province du Penjab, de nouvelles lignes électriques, des canalisations et une route au bitume quasi vierge s'étendent sur des kilomètres. (Image : localisation du Pakistan Abri CC-BY-SA-3.0)

Les autorités provinciales ont injecté cinq millions de dollars dans la construction de ses premières infrastructures pour transformer ce banc de sable en un gigantesque parc solaire, générant à terme 1.000 mégawatts. Du moins, c'est le projet.

Le Pakistan est confronté à un déficit énergétique de plus de 4.000 mégawatts lors des grandes chaleurs d'été, lorsque le mercure valse à près de 50 degrés par endroit pour faire grimper la demande en électricité destinée à alimenter les climatisations, véritables oasis artificielles.

pkeconomists 9/8/2011 - Court documentaire sur désert du Cholistan. Le documentaire traite de la vie sur les gens du Cholistan et comment le potentiel peut être utilisé pour l'amélioration de l'économie.

"D'ici à la fin de l'année, nous espérons être en mesure de produire 100 mégawatts d'énergie solaire. C'est la phase numéro 1. Après, le gouvernement invitera les entreprises à investir dans la filière pour le reste des 1.000 mégawatts", souligne Imran Sikandar Baluch, chef de l'administration de Bahawalpur, à la porte du désert du Cholistan où des travailleurs sont à pied d'oeuvre.

"Si vous revenez ici dans 18 mois, vous verrez une rivière de panneaux solaires, des résidences et des bureaux, ce sera un nouveau monde", fantasme le directeur des travaux Muhammad Sajid, en montrant le désert au loin.

Nucléaire, barrages hydro-électriques, centrales au charbon: le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a multiplié les annonces afin de répondre au besoin énergétique de ce pays de plus de 180 millions d'habitants à la démographie galopante.

Farooq Miana 19/4/2008 - Rohi est l'un des principaux paysages de la wasaib Seraiki. Une fois les rivières Ghagra et Hakra utilisées pour l'irrigation, alors qu'il s'agissait d'un paysage verdoyant. Maintenant, il est caractérisé par des dunes de sable, la poussière et la sécheresse. L'attribution des terres non contrôlée est en train de détruire les moyens de subsistance des Seraikies qui dépendent de l'élevage.

Les autorités ont commencé les travaux de construction ou de rénovation d'usines au charbon, un combustible polluant qui offre une solution rapide à la crise énergétique locale.

Mais à plus long terme elles veulent aussi miser sur de l'électricité propre d'où l'intérêt d'intégrer du solaire au bouquet énergétique. "Nous avons désespérément besoin d'énergie et nous avons besoin d'énergie propre", lance M. Baluch.

"Or le Pakistan a un fort potentiel solaire. A Bahawalpur, nous avons peu de précipitations et beaucoup d'ensoleillement, ce qui contribue à rendre ce projet réalisable et viable économiquement", s'emballe-t-il. Un engouement qui semble contagieux. A la tête de la firme Safe Solar Power, le Pakistanais Raja Waqar prévoit d'investir dix millions de dollars dans ce parc solaire.

"Le gouvernement a octroyé des terres. Les infrastructures de base, comme les lignes électriques et la route sont déjà là, c'est pourquoi nous investissons", dit-il. "Il y a environ 20 sociétés qui investissent dans ce parc", ajoute-t-il, affirmant être en mesure de rentabiliser sur dix ans son investissement.

Mais l'eldorado du Cholistan n'est peut-être qu'un mirage, préviennent les sceptiques. Déjà, des voix s'élèvent pour mettre en garde les autorités et les entreprises.

"En construisant plus de centrales hydro-électriques et thermiques, le gouvernement aurait créé plus d'emplois", souligne Arshad Abbasi, analyste à l'Institut des politiques pour le développement durable (SDPI) à Islamabad. Pour lui, l'importation des technologies pour les centrales solaires risquent d'être onéreuse et donc difficilement viable économiquement

Autre inquiétude, celle des nomades. "Nous ne savons pas si ce parc solaire est une bonne chose ou pas... Nous voulons simplement que le gouvernement nous autorise à vivre encore ici avec notre bétail", demande Malik Jalal, un éleveur.

"Nous vivons ici depuis sept ou huit générations. Notre seule source de revenus, ce sont nos bêtes. Et cela aussi c'est une richesse du pays", clame-t-il.

Sciences et avenir 20/4/2014

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