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Morsure de serpent : bientôt un antivenin universel ?

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Une équipe américaine planche sur un antivenin universel, rapide, peu coûteux et facilement administrable sous forme de spray nasal.


 Dans les combats opposant le cobra indien à la mangouste, le gagnant est souvent le serpent, la mangouste n'étant pas immunisée contre son venin. Daniel Heuclin / Biosphoto / AFP


À l’échelle mondiale, chaque année, environ 5 millions de personnes sont victimes de morsures de serpents et de 94 000 à 125 000 en décèdent, selon l'Organisation Mondiale de la Santé. Pour lutter contre ce fléau, une équipe dirigée par Matthew Lewin de l'Académie des Sciences de Californie, travaille sur la mise au point d'un antivenin universel. Ils ont publié leurs résultats dans le Journal of Tropical Medicine.

Les chercheurs ont mis au point un traitement antiparalytique à base de neostigmine, molécule utilisée notamment dans les sorties d'anesthésie générale. Elle est aussi déjà utilisée dans certains cas d'empoisonnement par du venin, mais nécessite des injections par intraveineuses, contrairement au traitement mis au point par l'équipe de Matthew Lewin, administrable par voie nasale, dans un spray.

L'équipe a administré des doses variables de venin du cobra indien ("Naja naja" ou encore appelé cobra à lunettes) à des souris. Ces dernières ont ensuite reçues le traitement antiparalytique, 2 minutes ou 10 minutes après l'injection de venin. Conclusion : les souris qui n'ont pas reçu ce traitement n'ont pas survécu. Celles ayant reçues le vaccin et les plus fortes doses de venin (2 à 5 fois la dose mortelle) non plus. Mais parmi les 15 souris traitées et ayant reçues les doses les plus faibles de venin, 10 ont survécu et ont montré un comportement tout à fait normal.

"Ces résultats confirment l'idée qu'un traitement rapide, à moindre coût et facile à administrer peut diminuer le taux de mortalité dû aux morsures de serpents venimeux", précisent un communiqué de l'Académie des Sciences de Californie.

Différentes espèces de serpents Termininja Victorrocha CC BY-SA 3.0

Jugeant leur antivenin "prometteur", les chercheurs espèrent améliorer son efficacité en y adjoignant des antidotes spécifiques de types de venin "pour former un antidote complet", annonce le communiqué.

"98% des victimes de morsures de serpents vivent dans les pays les plus pauvres, ce qui peut expliquer pourquoi le financement et l'innovation font défaut, explique Matthew Lewin. Or personne ne devrait mourir d'une morsure de serpent au XXIe siècle".

Sciences et avenir 11/6/2014

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