Admin-lane 0 Posté(e) le 17 juin 2014 Les vaches ont besoin "d'ami(e)s". Quand elles sont privées de ce besoin fondamental, leur capacité mentale ne s'épanouit pas. Des génisses de la race montbéliarde Vincent Anciaux CC BY-SA 3.0Charlotte Gaillard, chercheuse en bien-être animal à l'université de Colombie Britannique a fait la lumière à ce sujet et offre un aperçu de la manière dont les vaches apprennent, en particulier au cours du temps. Son étude récente, publiée sur Plos One (en anglais), a examiné les différences dans l'apprentissage chez les veaux à différents niveaux de socialisation. Les résultats ont montré que les vaches, comme toutes les espèces sociales ont besoin d'interaction pour "grandir et s'épanouir".Une vache avec son veau. (C'est une image idyllique parce que ce n'est pas le plus fréquent...) Photo Environnement et PatrimoineDans les fermes laitières, les veaux sont généralement séparés de leur mère et isolés et là se joue un rôle majeur dans leur capacité non seulement à se développer mais, peut-être, tout simplement, à survivre. L'étude de Charlotte Gaillard démontre que ce ne sont pas seulement les enfants humains qui souffrent de l'isolement. Car, en effet, les vaches sont des être sociaux et, lorsqu'elles sont privées "d'amitié", elles ont plus de mal à passer les tests de développement cognitif.Vaches de la race Tarentaise. Cyrille BERNIZET CC BY-SA 3.0Peu d'études ont été menées sur le comportement des vaches et encore moins sur leur performance cognitive, notamment en ce qui concerne le fait d'avoir besoin, ou non, de la compagnie "d'ami(e)s" durant leur développement. Pourquoi ? Parce que les vaches sont des animaux d'élevage et que l'élevage est pensé en termes fonctionnels (rentabilité) de lait, de viande, de cuir ou de travail.Deux bœufs attelés avec un joug de cornes. Gmagno GPLLes tests ont, entre autres, été réalisés avec des veaux âgés de 4 à 8 semaines, isolés ou socialisés (restés avec leur mère et/ou le troupeau). Ils devaient associer différents carrés de couleur avec des récompenses alimentaires. Ils ont été également placés dans un enclos en présence d'un objet inconnu pour voir soit leur volonté d'interagir avec : en le lêchant, le reniflant ou le repoussant.La race Prim'Holstein est la plus répandue des vaches laitières de nos jours. Ici dans le Cantal. Ben23 CC BY-SA 3.0Les résultats ont montré que les veaux qui avaient grandi dans une cadre plus social avaient été en mesure de faire les bonnes relations (liaisons) et ont pu faire face aux tests avec facilité et confiance. Les veaux ayant vécu isolés ont été moins bien capables de faire face à des tâches complexes. Et dans le test consistant à être placés dans un enclos avec un objet inconnu, ils n'ont jamais pu s'habituer à sa présence et ont montré une augmentation de l'anxiété, agissant comme si ce qui se passait autour d'eux était terrible et incertain.Veaux vivant isolés, arrachés à leurs mères dès les premières heures de leur existence... Cas le plus fréquent surtout dans les élevages industriels ou les grosses fermes... Pour une question de rentabilité en matière de production laitière. Photo San'élevage35Les animaux peuvent avoir une vie sociale riche et leur bien-être dépend de la manière dont ils sont en mesure d'interagir et de collaborer entre eux et avec leur environnement. Dans les fermes modernes d'aujourd'hui, la majorité des veaux sont confinés dans des espaces minuscules où ils crient (pleurent) pour être réunis avec leurs mères (et le reste du troupeau).Les vaches ne sont pas simplement des machines qui peuvent résister aux pratiques cruelles et odieuses qu'elles sont forcées d'endurer. Elles vivent et respirent. Et la respiration de ces êtres qui éprouvent de la douleur et de la souffrance est semblable à la nôtre. Et, comme le montre cette étude, les priver de leur famille et de leurs "ami(e)s" n'est pas une manière humaine de les traiter...Dans les sanctuaires (refuges), les vaches sont en mesure d'exprimer pleinement leur personnalité et leurs émotions complexes. Elles ont la liberté de développer leurs capacités cognitives selon leur propre rythme, ainsi que de se faire des "ami(e)s"... Rappelez-vous de l'histoire de Swetty et Tricia les deux vaches aveugles qui sont devenues les meilleures amies du monde après avoir vécu séparément à des kilomètres (miles) de distance. Elles sont le témoignage parfait expliquant pourquoi il est si important pour les vaches d'avoir des "amis" : pas seulement pour l'apprentissage... mais aussi pour l'amour !.Care2 15/6/2014 (en anglais) Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites