Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
BreeMeg

France : manifestation contre les prédateurs (loups, ours, vautours)

Messages recommandés

Foix (AFP) - Plus de 2.000 éleveurs, agriculteurs, chasseurs, ont dénoncé samedi à Foix au nom de la défense de la ruralité "l'ensauvagement" de la montagne et les "contraintes" liées selon eux à la protection de l'ours, des vautours et, non loin de l'Ariège, du loup.

Manifestation d'éleveurs, agriculteurs et chasseurs à Foix contre "l'ensauvagement" de la montagne le 28 juin 2014 (c) Afp

"Stop au massacre", "Touche pas à ma montagne", "Loups, vautours, ours: stop": les banderoles déployées entendaient alerter les pouvoirs publics sur le "ras-le-bol" des éleveurs, agriculteurs et chasseurs réunis à l'appel des syndicats agricoles FDSEA et Jeunes agriculteurs, et de la Fédération des chasseurs de l'Ariège notamment.

"C'est l'exaspération du monde rural aujourd'hui. Demain, ce sera la révolte", a lancé le président des chasseurs de l'Ariège, Jean-Luc Fernandez.

Précédée et conclue par des opérations escargot aux abords de Foix, la manifestation a réuni 2.500 personnes selon la police, 4.000 selon les organisateurs, et s'est déroulée dans le calme. Le cortège, également composé d'une centaine de tracteurs et parsemé de brebis, chevaux et taureau, s'est massé devant la préfecture de l'Ariège, où des carcasses de brebis et du fumier ont été déversés.

Les manifestants ariégeois y ont critiqué pèle-mêle "l'expansion incontrôlée du loup", dont la présence est avérée dans l'Aude voisine, la réintroduction "à l'étude" d'une dizaine d'ours supplémentaires dans le massif pyrénéen et la prolifération du vautour fauve.

Concernant le loup, dont la population est désormais de 300 individus en France, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal a jugé samedi "trop" nombreuses les attaques de troupeaux attribuées aux loups. La ministre a annoncé son intention de "mieux protéger les éleveurs" en facilitant les tirs contre ces animaux protégés.

Quant au vautour fauve, considéré par ses défenseurs comme un excellent rempart contre les épidémies, c'est lui qui a récemment exacerbé les tensions dans le massif pyrénéen.

Les éleveurs ariégeois dénoncent depuis quelques semaines les attaques de cette espèce protégée d'oiseau charognard contre du bétail vivant et en bonne santé. Alors que les charognards se nourrissent de cadavres d'animaux, voire d'animaux en état de faiblesse, le vautour a "changé ses pratiques alimentaires", disent-ils, et s'attaque désormais "à des animaux vivants".

"Ça force les éleveurs à une surveillance constante de leurs troupeaux qu'ils ne peuvent pas assurer en pratique", a expliqué à l'AFP François Toulis, président de la chambre d'agriculture de l'Ariège.

Il plaide pour une autorisation d'abattre des vautours menaçant un troupeau, citant l'exemple des 6.000 sangliers tués chaque année par les chasseurs en Ariège dans le cadre de la régulation de l'espèce.

Mais les associations de défense de l'ours et du loup contestent que le vautour soit devenu un prédateur. Elles ont été confortées dans leur opinion par le responsable d'une mission gouvernementale venue le 19 juin en Ariège à la rencontre des éleveurs. Éric Fouquet, inspecteur général de santé publique vétérinaire, avait alors rappelé les "positions scientifiques communément admises": "Le vautour fauve n'attaque les bêtes vivantes que si elles sont en situation de faiblesse", c'est-à-dire malades ou en train de mettre bas.

Plus généralement, les associations de défense des grands carnivores jugent "anachronique" la manifestation de "ceux qui se disent défenseurs de la ruralité".

"Il n'y a pas d'+ensauvagement+ des Pyrénées. Le seul +ensauvagement+ qu'on puisse repérer, c'est la déprise agricole depuis quelques dizaines d'années et le retour de la forêt dû au déclin des exploitations et de la main-d’œuvre", a estimé Alain Reynes, président de l'association Pays de l'ours-Adet.

Le dialogue de sourd entre les deux parties n'est pas nouveau et toujours aussi tranché. Plusieurs pancartes du cortège de samedi invitaient ainsi les autorités à ne pas "rallumer la Guerre des Demoiselles", en référence à une rébellion paysanne qui avait secoué l'Ariège vers 1830 à la suite d'une modification du code forestier.


S & A 28jun2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...