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USA : Retour du grizzly en Californie ?

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En raison de l'accélération du changement climatique, les écologistes demandent au gouvernement d'assurer la survie des espèces.

Lorsque la Californie s'est soulevée contre la loi mexicaine, le 14 Juin 1846, les insurgés arboraient une bannière représentant un grizzly féroce et majestueux, déclarant la fondation de l'état sous celle-ci.  

Un coupe de grizzly dans le parc Yellowstone. Le grizzly était initialement présent en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord. Il préfère les terrains semi ouverts, généralement dans les régions montagneuses.Chris Servheen/USFWS / domaine public

Depuis les Grizzlis, qui avaient pourtant parcouru les plages de Los Angeles jusque dans les montagnes de la Sierra Nevada durant des millénaires, sont éteints ; le dernier ours ayant été abattu en 1922. Aujourd'hui, sa seule représentation est le drapeau de l'état... Mais, maintenant un groupe environnemental veut restaurer la population du prédateur en le réintroduisant en Californie ainsi qu'en Arizona, au Nouveau Mexique et dans l'Utah.

Le grizzly est considéré comme une espèce menacée en vertu de la Loi des États-Unis des espèces menacées d'extinction. Dans une pétition (PDF) déposée auprès de la Fish and Wildlife Service des États-Unis, le mercredi 18 juin, le Centre pour la diversité biologique (Center for Biological Diversity) a fait valoir que pour assurer la survie de l'ours, celui-ci devait être représenté dans tout son territoire historique. 

"Les grizzlis étaient autrefois représentés dans la plupart des états de l'ouest de l'Amérique du nord, de l'extrême Arctique à la Sierra Madre occidentale du Mexique et dans la plupart des grandes plaines de la côte de Californie" dit Noha Greenwald, directeur des espèces menacées du centre pour la diversité bioligique.

Diminution de la répartition du grizzly au cours des périodes post-glaciaire, historique et actuelle. Cephas CC BY-SA 3.0

A l'époque de la colonisation européenne, on pense que les grizzlis étaient au nombre de 100.00 pour tomber à moins de 1.000 aux alentours de 1975, époque où il a été ajouté à la liste des espèces en voie de disparition. Aujourd'hui, le nombre de grizzlis survivant sur le continent américain, principalement dans l'Idaho, le Montana et Wyoming, se situe en 1.500 et 1.800. 

Les écologistes affirment que la loi sur les espèces en voie de disparition oblige le service de la faune (le FWS) à mettre à jour son plan de sauvetage du grizzly.  Selon eux, celui-ci devrait identifier les domaines historiques de l'ours qui pourraient être repeuplés, étant donné que sa population n'a que marginalement augmenté au cours de ces 40 dernières années. Et, pire encore, le changement climatique menace le grizzly. En effet, l'augmentation des températures dans les montagnes Rocheuses sont dévastatrices sur le pin à écorce blanche dont les graines constituent une source clé de la nutrition des ours (selon la pétition).

Pin à écorce blanche. Il vit dans les montagnes de l'ouest des États-Unis et du Canada, en particulier dans la Sierra Nevada, la chaîne des Cascades, les chaînes côtières du Pacifique, et le nord des montagnes rocheuses. Il mesure généralement entre 20 et 27 mètres de hauteur.Richard Sniezko, US Forest Service / domaine public

Le centre pour la diversité biologique (CDB) a calculé que quelques 110.000 mi2 carrés (près de 285.000km2, appropriés à l'habitat du Grizzly, existent : dans le désert de Gila et le Mogollon Rim en Arizona, la Sierra Nevada en Californie, le Grand Canyon dans l'Utah, et les montagnes d'Uinta en Utah. Selon l'estimation du CDB, l'habitat potentiel serait favorable à une population de 4.000 à 6.000 grizzlis.

"La réussite de la restauration de ces magnifiques animaux serait donc liée à une plus grande proximité de leur aire de répartition historique et contiguë dans l'Ouest des Etats Unis", a écrit Greenwald.

De plus en plus de scientifiques reconnaissent qu'il est important de rétablir les espèces sauvages en voie de disparition, pas uniquement pour préserver un symbole, mais surtout pour restaurer les écosystèmes complexes, à charge pour les grands prédateurs de contrôler d'autres espèces.

Un grizzly dans le parc Yellowstone. Terry Tollefsbol U.S. Fish and Wildlife Service / domaine public

La présence des grizzlis contribue à accélérer les processus géomorphologiques par : l'enrichissement des sols, l'amélioration la biodiversité, la régulation des populations proies et le transport des nutriments marins au système terrestre. "Même si le service de la faune (WFS) a pensé un tel plan de relance, il ne serait pas obligé de réintroduire le grizzli dans de nouveaux domaines", a également déclaré Greenwald.

Pour le moment on ignore la réaction des californiens et des résidents des autres états à la perspective du retour du grizzly. La réintroduction du loup gris à l'ouest a déclenché des années d'âpres batailles entre les écologistes et les éleveurs. Quelle serait leur réponse à la présence d'un prédateur tel que le grizzly dans un état peuplé comme la Californie ?

Letop Docs 28/10/2010


«Je pense qu'il y aurait une certaine opposition, en particulier de la part des éleveurs", a déclaré Greenwald. "Mais dans l'ensemble, les grizzlis sont vénérés et, comme avec les loups, je m'attends à ce qu'une majorité soit en faveur du retour de l'ours dans leurs états.


Le comportement du grizzly : Le grizzli n'est pas un animal territorial, au sens où il ne défend pas un territoire exclusif contre ses congénères. En général, les territoires des différents individus se chevauchent les uns les autres. Ces territoires peuvent être assez grands dans les zones modérément riches en nourriture, ou très réduits dans certaines zones riches en saumon sauvage du Nord-Ouest de l'Amérique du Nord.

Dans ces dernières on peut rencontrer un grand nombre de grizzlis, plus aisés à approcher qu'ailleurs en raison d'une sensibilité moindre du fait du contact permanent avec leurs congénères. En effet, s'il ne défend pas de territoire, le grizzli défend un « espace personnel » qui peut aller d'une cinquantaine de mètres dans les régions où il vit solitaire à beaucoup moins dans les régions de forte concentration.

Cela signifie que si un congénère, ou un homme, pénètre dans cette zone, il déclenchera soit une fuite, soit une attaque. La plupart des attaques contre les hommes en Amérique du Nord sont dues à une irruption dans l'espace personnel de l'ours, trop rapide ou dans des conditions telles (absence de visibilité due à la végétation par exemple) que l'ours n'a pas eu le temps de s'éloigner. La présence d'oursons que la mère protège, ou d'une carcasse d'animal dont l'ours était en train de se nourrir, augmentent également la sensibilité de l'ours à une approche humaine et accroissent la probabilité que l'ours choisisse l'attaque plutôt que la fuite.

Une telle attaque, dite défensive, se limite souvent à une charge interrompue juste avant le contact avec l'homme. Elle peut cependant, dans certains cas, aller jusqu'au contact et à des blessures graves ou mortelles pour la victime (environ 3 morts par an dans toute l'Amérique du Nord). Il arrive enfin que le grizzli ait, mais dans des cas extrêmement rares, un comportement de prédation envers un homme.

On ignore encore beaucoup du comportement et des mœurs du grizzli, la majorité des observations étant faites dans des endroits à forte concentration d'ours où leur comportement est sans doute très différent de celui des ours plus solitaires. Cette méconnaissance explique en partie, avec la complexité inhérente au comportement animal, la réputation du grizzli d'être imprévisible.



TakePart 20/6/2014 - Wikipedia - Wikipedia

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