Admin-lane 0 Posté(e) le 3 juillet 2014 Vert quand le bruit est acceptable, orange quand il est gênant mais soutenable et rouge quand le passage d'un avion ou le trafic routier devient une réelle source de stress et perturbe le sommeil. Des acousticiens présentent ce jeudi un nouvel indicateur pour mieux évaluer la pollution sonore. Fred Dufour/AFP PhotosLes annonces immobilières afficheront-elles un jour, à côté du diagnostic énergétique, un macaron précisant si un appartement est bruyant ou non ? Nous n'y sommes pas encore mais un nouvel indicateur, testé en région parisienne et à Lyon, constitue "un premier pas" vers une meilleure évaluation de la pollution sonore, estime BruitParif, agence de surveillance du bruit en Ile-de-France, initiatrice du projet avec son homologue lyonnaise Acoucité.Oubliés les décibels, unité de mesure jugée difficile à manipuler pour évaluer la gêne autour des aéroports ou l'efficacité d'un mur anti-bruit. Le nouvel outil, inspiré des indices de qualité de l'air, doit offrir une photographie plus fine, heure par heure, de la "pollution sonore" extérieure.Dans un sondage réalisé en 2010 dans 75 villes européennes par la Commission européenne, plus de la moitié des répondants estimaient que le bruit leur posait un "grave problème". Cette gêne est toutefois difficile à mesurer avec les outils actuels, qui expriment mal le ressenti des habitants et la diversité des situations, explique à l'AFP Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif.Aujourd'hui, dans le cadre de la réglementation française, bruit de fond et pics sonores sont confondus dans une moyenne globale. Ainsi, l'exposition apparaît identique pour le riverain d'un grand axe routier ou celui d'un aéroport. Or, dans la réalité, l'un est exposé à un bruit de fond important mais assez stable et l'autre à un bruit de fond plus faible mais subit des pics beaucoup plus forts au passage des avions. D'où la nécessité, selon Bruitparif, d'un "indice bruit" plus "accessible" pour le public et plus proche de la réalité pour permettre la mise en place d'actions préventives plus adaptées. Le nouvel indicateur apporte trois informations d'un coup sur un lieu donné : le niveau du bruit de fond (symbolisé par un rectangle plus ou moins grand à la base), l'importance des pics (avec une pointe plus ou moins élancée) et l'impact sanitaire (résumé par une couleur - vert/orange/rouge). Franciliens et Lyonnais peuvent désormais mettre une couleur sur le bruit dans leur ville en consultant sur le site http://www.noiseineu.eu/ les relevés mesurés dans une soixantaine de lieux (49 en Ile-de-France). D'autres villes, comme Bruxelles, Barcelone ou Rotterdam, devraient rejoindre le projet.Ainsi, à Gonesse (Val-d'Oise), près de l'aéroport Charles-de-Gaulle, les riverains sont baignés dans le "jaune" (indice 7 sur une échelle allant de 0 à 10) quand ceux de la nationale 2, à Pantin (Seine-Saint-Denis), vivent dans une ambiance sonore "rouge" (8 sur 10).L'orange signale un bruit gênant, qui peut commencer à perturber le sommeil. Le rouge signale le dépassement des "seuils critiques". Quant au vert, il signale un bruit acceptable, respectant "les objectifs de qualité" de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).Plus qu'une simple gêne, le bruit a aussi un impact sur la santé, rappellent les experts : troubles du sommeil pouvant entraîner des accidents, problèmes de concentration, retards d'apprentissage pour les enfants, mais aussi risques cardiovasculaires liés au stress.Au-delà de l'indice, le projet, baptisé Harmonica, recense aussi des actions menées dans des villes et évalue leur impact : un changement de revêtement sur une autoroute francilienne ou un "micro-écran végétalisé" sur le quai de la Saône, à Lyon, se révèlent ainsi plus efficaces que la baisse de 10 km/h sur le périphérique."Cela va nous permettre d'identifier plus facilement les responsables des pics de bruit et imaginer une implantation plus fine de nos dispositifs anti-bruit", estime Corinne Rufet, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France en charge de l'environnement, principal soutien de Bruitparif. FUTUREMAG - ARTE 19/4/2014France3 Paris Ile de France 3/7/2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Admin-lane 0 Posté(e) le 19 septembre 2015 75.000 "années de vie en bonne santé" seraient perdues tous les ans en Ile-de-France du fait de la pollution sonore des transports. Plus de deux millions de Franciliens subissent une gêne supérieure aux normes de l’OMS.Le bruit affecte la santé bien plus qu’imaginé. L’étude conjointe de Bruitparif, l’association francilienne d’évaluation des nuisances sonores et l’Observatoire régional de santé (ORS) confirme que "le bruit est bien le second facteur de morbidité dans les agglomérations derrière la pollution atmosphérique", selon Sabine Ost, en charge de l’étude de ces expositions environnementales à l’ORS. Carte du bruit en Ile-de-France. Cliquez sur l'image pour accéder à la version interactive. Précision : si vous avez un bloqueur de Pop-up, vous devrez certainement le désactiver pour ce site...Pour obtenir ce résultat, les deux organismes ont croisé le nombre de personnes exposées avec la méthodologie de l’Organisation mondiale de la santé permettant d’imputer au bruit sa part de responsabilité dans la morbidité humaine. L’OMS a institué des seuils au-delà desquels le bruit provoque des atteintes à la santé. - Pour le trafic routier, ce seuil est de 68 décibels pour le jour et de 62 décibels la nuit,- pour le train respectivement de 73 et 65 décibels- et pour l’avion de 55 décibels le jour (il n’y a pas de valeur limite pour la nuit généralement sans trafic). La norme diurne pour le transport terrestre n’est pas respectée pour un quart de la population francilienne soit plus de deux millions de personnes. Ils sont 28% à vivre des dépassements de seuil la nuit. La route est la principale nuisance et 3,7% sont affectés par le rail (5% la nuit) et 3,5% par le transport aérien.Le bruit est la cause reconnue par l’OMS de plusieurs affections. La perturbation du sommeil est la principale. Elle intervient à partir de 40 décibels. Le bruit entraîne aussi somnolence, baisse de l’attention et des performances et expose ainsi les personnes à des risques plus importants d’avoir un accident de la route ou du travail. La gêne est "une sensation de désagrément, de déplaisir provoquée par un facteur de l’environnement (le bruit, par exemple) dont l’individu ou le groupe connaît ou imagine le pouvoir d’affecter sa santé", selon la définition qu’en fait l’OMS. Pourcentage des Franciliens exposés au bruit en décibels (Bruitparif).Les problèmes cardio-vasculaires, dont les infarctus, peuvent également avoir une origine sonore pour les personnes exposées de façon chronique. Le stress induit peut en effet augmenter la sécrétion de certaines hormones comme l’adrénaline, les catécholamines, le cortisol pouvant entraîner de l’hypertension artérielle. Enfin, les acouphènes, bruit subjectif entendu "dans la tête" sont également attribués en partie aux nuisances sonores.Relier bruit et bonne santé s’opère grâce au calcul d’une relation dose-effet issu des études épidémiologiques qui ont déterminé des surcroîts de maladies dans les zones affectées par le bruit. Ainsi, 630.953 habitants de la région parisienne sont reconnus comme souffrant de troubles du sommeil.En appliquant le coefficient d’incapacité préconisé par l’OMS, l’ORS a pu établir que 44.166 années de vie en bonne santé ont été perdues du fait des troubles du sommeil liés au bruit environnemental des transports. Sur la base des 6.120 cas d’infarctus du myocarde non fatals, par exemple, et 1.767 décès pour infarctus du myocarde au sein de l’agglomération parisienne constatés en 2008, 75.000 années de vie en bonne santé ont été perdues pour cause de pathologies cardiaques. Rapporté à chaque individu, cela correspond à une perte de 7,3 mois de vie en bonne santé. Si son rôle mortifère est beaucoup moins important que la pollution atmosphérique, le bruit a cependant une caractéristique inquiétante : il augmente, contrairement à la qualité de l'air qui s'améliore. "La densification du tissu urbain et l’augmentation du trafic routier sont les deux facteurs qui font que l’agglomération francilienne est de plus en plus bruyante", assure Antoine Perez Munoz, chargé des relations avec les collectivités territoriales à Bruitparif.Sciences et avenir 18/9/2015 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites