Admin-lane 0 Posté(e) le 14 juillet 2014 Une femme sur deux connaîtra un épisode de cystite durant sa vie. En cas de crise aiguë, il faut impérativement consulter. En prévention ou en début de crise, les plantes sont particulièrement efficaces.Douleur et sensation de brûlure lors de la miction sont les principaux signes d'une infection urinaire tandis que des fièvres ou des douleurs au bas-ventre doivent également alerter. Il existe plusieurs formes d'inflammation de la vessie, mais la plus courante est la cystite infectieuse, une affection qui touche principalement les femmes, parfois les petites filles et plus rarement les hommes. Elle est généralement provoquée par une prolifération de bactéries intestinales (Escherichia coli). Minute Forme 13/10/2013Ces infections sont à prendre au sérieux et à soigner rapidement, particulièrement chez les enfants et les femmes enceintes, car, mal soignées, elles peuvent entraîner une pyélonéphrite, une affection plus grave qui touche le rein. En cas d'épisode sévère ou fébrile, il est donc important de consulter rapidement un médecin. Dans une approche préventive, pour éviter les récidives, voire, parfois, pour désamorcer une infection débutante, le recours aux plantes s'avère très intéressant. Les femmes enceintes doivent cependant être prudentes et consulter un médecin phytothérapeute qui saura choisir les plantes adaptées à leur état. Le docteur Éric Lorrain, président de l'IESV (Institut européen des substances végétales) et enseignant en phytothérapie, nous livre ses meilleurs conseils.Busserole. DRStopper l'infection débutante avec la busserole : Vous êtes en vacances ou votre médecin n'est pas disponible dans la journée ? N'attendez pas. Dès les premiers symptômes, à condition de vous y prendre suffisamment tôt, vous pouvez encore juguler la crise. Le mieux si vous êtes sujet(te) à ces infections étant d'avoir les préparations de plantes adéquates sous la main. Petits picotements, gênes ou brûlures au moment de la miction sont les premiers signes. La busserole (Arctostaphylos uva-ursi) ou Raisin d'ours est la plante majeure des infections urinaires. Elle était déjà connue des Indiens d'Amérique du Nord pour ces propriétés et les médecins de la célèbre école de Montpellier la recommandaient déjà au XVIIIe siècle pour la sphère urinaire. Si les fruits de cet arbrisseau ressemblant à la myrtille sont comestibles, ce sont les feuilles que l'on utilise en herboristerie (ou pharmacie). On peut les prendre en infusion à raison de deux grammes pour un demi-litre d'eau, jusqu'à deux fois par jour (ou une cuillère à café de feuilles par tasse, infusée cinq à dix minutes, trois fois par jour). Pour que la plante soit efficace, il ne faut pas l'associer à des aliments acides (Vitamine C, fruits acides...), mais à des boissons alcalines de type Vichy Célestins ou St-Yorre. Par ailleurs, le traitement ne doit pas dépasser une semaine et n'est pas adapté aux enfants, femmes enceintes et allaitantes. Le docteur Lorrain recommande d'associer la busserole à l'échinacée pour stimuler l'immunité. (Photo Echinacée pourpre. Atilin / domaine public)En pharmacie, on peut faire préparer le mélange suivant : deux tiers de busserole avec un tiers d'échinacée sous forme d'EPS (extrait phytostandardisé de plantes fraîches), à raison de deux cuillères à café dans un peu d'eau matin et soir pendant une semaine. Pour certaines personnes vraiment sujettes à des infections urinaires à répétition, Éric Lorrain recommande une préparation magistrale en pharmacie d'un mélange d'huiles essentielles : d'origan 1 %, de sarriette 3 %, de giroflier 3 % et de tea trea 3 % diluées dans de la disper (un solubilisant, permettant de diluer les huiles essentielles qui ne sont pas hydrosolubles). On peut prendre cinquante gouttes du mélange deux fois par jour (voire plus, selon le poids ou la sévérité de l'affection) durant six jours. En parallèle, buvez abondamment. En cas de douleurs rénales ou de fièvre, rappelons qu'il faut consulter rapidement, de même si vous ne constatez pas d'amélioration après 48 heures. Bien souvent, ce traitement phytothérapique suffit et permet de réserver le traitement antibiotique en deuxième recours. Ce dernier a le double inconvénient de favoriser des antibiorésistances croissantes et surtout d'entraîner un déséquilibre de la flore intestinale et donc vaginale. Or, ces déséquilibres sont justement une des causes majeures des cystites à répétition et des mycoses qui y sont souvent associées ! Canneberge et piloselle en prévention : Lors des infections urinaires qu'elles provoquent, E. coli colonise l'intérieur même des cellules de la vessie et forme des biofilms au niveau de la muqueuse, pour se défendre contre notre système immunitaire et résister aux antibiotiques. Cette découverte récente explique en grande partie le taux de récidive des cystites qui dépasse 40 % après un traitement antibiotique : les colibacilles, sous forme de longs filaments, sortent des cellules générant ainsi un nouvel épisode infectieux. (Photo Fleur de canneberge. Bouba CC BY-SA 2.5) D'où l'importance de prévenir ces récidives par un traitement de fond, qui passe d'abord par l'hygiène de vie : boire suffisamment d'eau, uriner après un rapport, éviter la rétention d'urine, s'essuyer d'avant vers l'arrière après avoir uriné ou être allée à la selle, porter des sous-vêtements en coton... (Photo Hieracium pilosella. Prazak CC BY-SA 3.0)D'autres facteurs favorisent plus ou moins directement les infections urinaires : les rapports sexuels à répétition, la grossesse, la contraception orale, la fatigue, la constipation, la candidose digestive, l'usage de tampons et, bien sûr, l'équilibre intestinal. En prévention, les baies de canneberge (Vaccinium macrocarpon), ou cranberries en anglais, se sont taillé une belle réputation pour prévenir les infections urinaires. De nombreuses études ont montré la capacité de la canneberge à empêcher certaines bactéries (Eschérichia coli et Enterococcus faecalis) de se fixer sur les cellules des voies urinaires. Pour s'assurer de leur efficacité, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) recommande de consommer plus de 36 mg de proanthocyanidines (le principe actif des canneberges) par jour. Cela correspond à 30 grammes de canneberges fraîches ou 500 ml de jus concentré. La canneberge est déconseillée aux personnes prédisposées aux calculs urinaires à base d'acide urique. Pour une prévention renforcée, le docteur Lorrain recommande de faire préparer en pharmacie un mélange à parties égales (ââ qsp) de canneberge et de piloselle (Hieracium pilosella) en EPS, puis d'en prendre deux cuillères à café (10 ml) par jour, cinq jours sur sept durant trois mois, renouvelables. Ce mélange convient aux femmes enceintes. On peut aussi trouver la canneberge sous forme de gélules en pharmacie et la piloselle en tisane (une cuillère à café pour une tasse, cinq à dix minutes, une à trois par jour), mais cette plante serait surtout active lorsqu'elle est utilisée fraîche. Les personnes à l'immunité fragile (infections fréquentes, herpès, etc.) peuvent ajouter à cette cure de l'échinacée. Enfin, la bruyère (Calluna vulgaris) est une autre plante bien connue pour son action sur la sphère urinaire. Ses propriétés sont proches de celles de la busserole de manière moins puissante. Elle peut être prise en relais (il faut éviter de prendre les mêmes plantes au long cours et il est toujours préférable d'alterner) sous forme de teinture mère ou de tisane. (Photo Calluna vulgaris. Chmod007 / domaine public)Le point 11/7/2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites