Admin-lane 0 Posté(e) le 31 juillet 2014 En terme de temps, c'est même le record pour un animal ! Cette (très) longue couvaison laisse aux jeunes poulpes le temps de se développer pour affronter la vie marine. Un poulpe femelle avec ses œufs en arrière plan. Robison et al.4 ans. C'est le temps que ce céphalopode a passé à couver ses œufs. Un record. Mais pourquoi si longtemps ?De nombreuses créatures marines sont improprement appelées poulpe ou pieuvre, le cas relaté par une équipe du Monterey Bay Aquarium Research concerne une espèce de céphalopode baptisée Graneledone boreopacifica. On la retrouve jusqu'à 3000 mètres de profondeur en Atlantique et dans le Pacifique.Depuis près de 25 ans, les plongeurs de l'aquarium explorent régulièrement un site proche de leur institut. En 2007, ils ont découvert un poulpe femelle accroché à un aplomb rocheux à environ 1400 mètres de profondeur. L'animal couvait des œufs. Au cours des quatre années et six mois qui ont suivi, ils ont plongé 18 fois et retrouvé le poulpe, identifié grâce à ses cicatrices, au même emplacement. MBARI 30/7/2014Au fil des mois, ils ont vu les œufs, translucides, prendre du volume et les jeunes poulpes se développer à l'intérieur. La mère elle devenait de plus en plus pâlotte et sa peau se relâchait. Les plongeurs ne l'on jamais vu en train de manger ni même en mouvement. Jusqu'au mois d'octobre 2011 où ils ont constaté que le céphalopode et son couvain avaient disparu.La femelle poulpe couvant ses oeufs sur une paroi rocheuse presque verticale à une profondeur de 1397 doi: 10.1371/journal.pone.0103437.g001 "Sur la roche ne restaient que des lambeaux de capsules d'œufs vides" écrivent les chercheurs dans la revue Plos One. Un décompte a permis de déterminer que la femelle poulpe en avait couvé 160. (Photo montrant les enveloppes d'œufs vides, et les sites de fixation (indiqués par des résidus de ciment vert), utilisé pour dénombrer le nombre de cas d'œufs dans l'embrayage, après l'éclosion. doi: 10.1371/journal.pone.0103437.g005)Cette durée de couvaison est un record dans le monde animal. Il est d'autant plus notable que les espèces apparentées à Graneledone ne vivent pas très longtemps environ deux ans et peut-être cinq pour cette dernière. Cela permet aux jeunes poulpes d'être matures dès leur éclosion. Une fois sortis de leurs coquilles, ils sont parfaitement capables de survivre et de chasser de petites proies."Graneledone boreopacifica produit des nouveau-nés qui sont très très développés, ce qui leur procure un potentiel élevé pour la survie" insistent les chercheurs. "Le sort ultime d'un poulpe femelle qui couve est inévitablement la mort mais dans ce cas la couvaison confère une prolongation de la vie d'adulte largement au-dessus de la longévité moyenne des céphalopodes" concluent-ils. (Photo Images de la femelle au cours de 53 mois, chacune représentant la cicatrice d'identification. Dans chaque image la cicatrice caractéristique est marquée par un ovale. a, Avril 2007, rampant à travers les sédiments vers le site de couvaison. b, mai 2007, sur la paroi rocheuse, couvrant les oeufs récemment déposés. Les pointes de flèches à une cicatrice circulaire sur le bras L1, qui fournit une confirmation supplémentaire. c, mai 2009. d, Octobre 2009. Les deuxième flèche pointe vers une cicatrice sur le bras L2. e, Décembre 2010. f, Septembre 2011 . doi: 10.1371/journal.pone.0103437.g002)Sciences et avenir 31/7/2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites