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Le cheval sauvage de Przewalski remis en liberté en Lozère

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Un paysage de steppe à 1000 m d'altitude: au Villaret (Lozère), un hameau perdu dans le Causse Méjean, l'association Takh («cheval» en Mongol) remet en liberté depuis 24 ans des chevaux de Przewalski et lutte contre l'extinction de cette espèce menacée.


Un cheval de Przewalski dans l'Ohio. Jeff Kubina Flickr / CC BY-SA 2.0

Jamais domestiqué, ce cheval d'Asie centrale porte le nom du colonel russe qui l'a découvert en 1879 dans le désert de Gobi (Avant cette découverte, l'espèce était considérée comme éteinte, décimée pour sa viande par les chasseurs mongols). Sa dernière observation en liberté remontait à 1966. Mais cet équidé vient de l'époque glaciaire et a parcouru l'Europe il y a au moins 20.000 ans. En atteste les peintures rupestres de la grotte de Lascaux.

Actuellement, Takh recense 46 chevaux, dont 10 poulains, en Lozère. Il y en aussi 45 en Mongolie. En septembre 2004, douze descendants des premiers chevaux accueillis au Villaret, avaient voyagé par avion-cargo pour une zone de 14.000 hectares clôturés du Parc national de Khar Us Nuur dans la région de Khomiintal, à l'ouest du pays. Un an plus tard, dix autres avaient suivi.

«Pour l'instant tout ce passe bien. Ils vivent bien. Cette année, ils ont eu 11 poulains», se réjouit Anne-Laure Faquet, la responsable administrative de l'association qui emploie une quinzaine de personnes en Mongolie pour la réussite de cette réintroduction dans le berceau d'origine.

Reserve Montsdazur 2/10/2012


L'ambition de sauver cette espèce en voie d'extinction revient au Dr Claudia Feh, une biologiste qui effectuait sa thèse sur les chevaux de Camargue à la Tour de Valat (Arles/Bouches-du-Rhône), la station biologique fondée par le Suisse Luc Hoffmann en 1954 et devenue un centre de recherches reconnu mondialement pour ses travaux sur les zones humides.

En 1990, soutenue par le Fonds mondial pour la nature (WWF) et le Parc national des Cévennes, Takh avec l'aide financière de M. Hoffmann a ainsi acquis le Villaret et y a installé onze chevaux, tous provenant de zoos européens.

«Les rudes conditions climatiques se rapprochent de la Mongolie. Il peut y faire très chaud jusqu'à 30 degrés mais aussi très froid avec moins 14 degrés», explique Mme Faquet.

Le cheval de Przewalski a mauvais caractère et décoche souvent des coups de pied. Sur le plan physique, il ressemble un peu à un âne, court (1,20 m à 1,35 m au garrot) sur ses pattes discrètement zébrées, sa robe est rousse sans toupet sur le front et avec une ligne brune qui va de l'encolure à la queue. En outre, il a une particularité génétique: 66 chromosomes contre 64 pour les races domestiques.

Au Villaret, seul endroit de France où il est possible de les observer en semi-liberté, les chevaux vivent quasiment sans l'intervention humaine. Sur cette terre austère, le seul signe de la main de l'homme est la présence d'abreuvoirs.

Un gardien est cependant chargé de les faire passer d'un pâturage de 200 hectares à un autre une fois par an. Le reste du temps il vérifie que le troupeau se porte bien et qu'il n'y a pas de malades ou de blessés car ces chevaux, qui vivent en groupes familiaux avec des mâles dominants, peuvent être très agressifs entre eux.

 Il y a un cas à part. Celui d'un des doyens, Prezzi, parmi les premiers installés en Lozère. Désormais, il refuse de suivre le reste du troupeau. Mais il a Epops, qui reste aussi. Comme s'il était son garde malade. (Photo de Prezzi, né le 27 avril 1991 - Takh.org)

Pour l'avenir, aucun transfert de chevaux n'est prévu vers la Mongolie. «Trop cher» (120.000 € en 2004, NDLR). Takh ambitionne donc de faire prospérer le troupeau déjà sur place tandis qu'au Villaret, il s'agit d'assurer un «réservoir de population si jamais il y a un problème» en Mongolie.

Autre objectif: favoriser la diversité génétique avec des rencontres d'autres programmes de réintroduction qui existent. «En voie d'extinction, il ne restait plus que treize lignées génétiques. Ce serait bien déjà de parvenir à retrouver ces treize lignées. Et d'éviter la consanguinité», souligne Mme Faquet.


A noterLe cheval de Prjevalski n'est pas l'ancêtre du cheval domestique. Depuis les années 1990, différents programmes visant à sa réintroduction ont permis de rendre de petits groupes à l'état sauvage dans différentes pays, notamment en Mongolie, en République populaire de Chine, en France, en Espagne mais aussi en Ukraine dans le site de la catastrophe de
Tchernobyl.

À l'automne 1998, 21 animaux ont été relâchés dans la « zone interdite » de Tchernobyl, qui couvre un rayon de trente kilométres autour de la centrale, soit environ 2 800 km2. Ce sont des animaux en surnombre, généralement âgés ou en mauvaise santé, venus de la réserve Ascania-Nova, au sud de l'Ukraine, qui ont été ainsi relâchés. Bien que le pronostic sur leur survie ait été à l'origine assez négatif, les chevaux se sont bien adaptés à leur environnement, et ce sont une cinquantaine de bêtes qui vivent en totale liberté dans la zone en 2009. La zone interdite est officiellement enclose, mais la barrière s'avère en fait en ruine, et les animaux peuvent donc en théorie en sortir



Du 01/07/2014 au 31/08/2014 L’association pour le cheval de Przewalski, TAKH, accueille le public au hameau du Villaret, pour présenter le projet et les chevaux. L'accès est gratuit.

Le reste de l'année, des visites peuvent être organisées pour les scolaires sur demande : se renseigner ...

Coordonnées : Takh, Le Villaret, 48150 HURES-LA-PARADE
Téléphone : 33 (0)4 66 45 64 43 - Site : www.takh.org

20 Minutes 1/8/2014 - Wikipedia

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