Admin-lane 0 Posté(e) le 6 août 2014 C'est ce que viennent de découvrir des chercheurs américains qui espèrent que le mécanisme utilisé par cet animal ouvre la voie à de nouveaux traitements.En automne, les grizzlys prennent plusieurs kilos chaque jour en prévision de leur hibernation, tout en restant en bonne santé. Ils peuvent ainsi démarrer leur hibernation, qui dure sept mois, avec un "excès" de 200 kg, correspondant à quasiment un doublement de poids !Un couple de grizzlys dans le parc de Yellowstone. Chris Servheen/USFWS / domaine publicOr si l'homme augmentait de la même manière son poids, son risque de diabète de type 2 (et d'autres maladies métaboliques) bondirait lui aussi, avec de graves conséquences pour sa santé (maladies cardiovasculaires, insuffisance rénale, lésions du pied etc.).Une question se pose alors : comment les grizzlys font-ils pour rester en bonne santé ? C'est ce que viennent de découvrir des chercheurs, qui ont publié leurs résultats dans la revue Cell : les grizzlss ne sont pas diabétiques à l'automne, le deviennent quelques semaines plus tard lors de l'hibernation, puis ils "guérissent" quand ils se réveillent au printemps. "Ce type de physiologie n'avait jamais été décrit auparavant", explique Kevin Corbit, auteur principal de l'étude et chercheur chez Amgen, société pharmaceutique basée à Thousand Oaks, en Californie. Selon lui, cette découverte pourrait conduire à la mise au point de nouveaux traitements contre le diabète. Un grizzly dans le parc national Denali, Alaska. Diliff CC BY-SA 2.5Pour découvrir ce mécanisme, Kevin Corbit, en collaboration avec des chercheurs du Washington State University à Pullman, a effectué différentes mesures chez six grizzlys en captivité en octobre, janvier et mai, soit respectivement avant, pendant, et après l'hibernation : poids, niveau de sucre dans le sang, niveau d'insuline et d'autres marqueurs du métabolisme.Chez les humains atteints de diabète de type 2, les cellules perdent leur capacité à répondre à l'insuline, l'hormone qui aide à réguler le taux de sucre dans le corps. Or les chercheurs ont découvert que les cellules des grizzlys sont, elles, restées sensibles à l'insuline. De plus, leur taux d'insuline et de sucre dans le sang est resté constant.Comment est-ce possible ? Chez le grizzly, l'activité d'une protéine, appelée PTEN est interrompue puis reprise, rendant les cellules plus ou moins sensibles à l'insuline. Celle-ci est présente dans les cellules adipeuses (qui ont pour fonction le stockage de la graisse). Un avantage considérable vu que les grizzlis stockent la graisse utile pour l'hibernation essentiellement dans les tissus adipeux, et non dans le foie et les muscles comme chez l'homme et d'autres animaux.Les grizzlys ont "une solution naturelle à un problème que nous ne sommes pas capables de résoudre", commente Sandy Martin, de l'université du Colorado, aux Etats-Unis dans Science, qui n'a pas participé à cette étude. Kevin C. Corbit / CellSelon cette étude, de manière étonnante, les grizzlys les plus obèses sont même les plus sensibles à l'insuline (donc les moins diabétiques) ! "Cette découverte est en contradiction avec l'idée communément admise que l'obésité mène au diabète", explique Kevin Corbit.Selon lui, les mécanismes cellulaires conduisant à l'obésité chez certains patients pourraient les protéger du diabète, et les mécanismes conduisant au diabète chez d'autres patients pourraient empêcher ces derniers de devenir obèses."Mieux comprendre la relation entre diabète et obésité devrait permettre aux chercheurs non seulement de développer des thérapies ciblant ces mécanismes, mais aussi d'identifier les patients à qui ces traitements doivent s'adresser", juge Kevin Corbit.Pour Abhimanyu Garg, spécialiste des maladies métaboliques de l'Université du Texas, "plus de preuves sont nécessaires pour soutenir un lien entre la découverte de l'ours et le diabète humain." Sciences et avenir 6/8/2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites