Admin-lane 0 Posté(e) le 1 septembre 2014 Une compagnie d'assurance a lancé une cartographie ambitieuse des barrières de corail du globe, menacées par le changement climatique.Colonie d’Acropora pulchra. Albert Kok / domaine publicPas besoin d'enfiler une combinaison de plongée ni même de savoir nager. Grâce au Catlin Global Reef Record, il est possible de naviguer en quelques clics un peu partout dans les eaux du globe. Lancé en septembre 2012, ce programme scientifique, sponsorisé par Catlin Group, une compagnie d'assurance basée aux Bermudes, a construit une impressionnante base d'images de récifs coralliens, immortalisés au large de plusieurs pays. En tout, 400 000 clichés panoramiques, à 360 degrés, ont été pris en deux ans : ici avec des lions de mer des Galapagos, là dans les eaux rayonnantes de la Grande Barrière de corail ou encore à une encablure du musée océanographique de Monaco. Le lagon de Bora-Bora (vue aérienne), élément d'un récif-barrière entourant l'île volcanique. Samuel Etienne CC BY-SA 3.0Coût total de l'opération ? "Plutôt substantiel", botte en touche John Carrol, directeur développement durable de Catlin, interrogé par AP. L'entreprise a emmené dans son sillage Google, qui propose de se balader entre plage et mer sur certains sites cartographiés via son appli Street View. Mercredi, une nouvelle collaboration a été annoncée avec la National Oceanographic and Atmospheric Administration (NOAA). Après les Caraïbes ou l'Australie, l'objectif est, cette fois, de cataloguer au mieux les ressources des eaux américaines, notamment au large de la Floride. Cliquez ICI le réseau de réserves du récif de la barrière du Belize. Et ICI pour voir le récif de South West Breaker - Bermudes.Les chercheurs de la NOAA ont été formés au maniement des caméras SVII, des monstres de technologies créés sur mesure pour cartographier les récifs et dotés de leur propre moyen de propulsion - de l'ordre de 4 km/h. En une heure, l'engin peut enregistrer jusqu'à vingt fois plus de données qu'un équipement photographique classique. L'université du Queensland, en Australie, a été la première à apporter une caution scientifique au projet et à utiliser cette technologie. Pour le professeur Ove Hoegh-Guldberg, directeur du Global Change Institute de cette université, ce partenariat est l'occasion de "rendre visibles à tous les changements en cours dans l'océan".Les récifs coralliens, quand ils ne sont pas dégradés, comptent parmi les milieux les plus riches du monde en biodiversité. Mikhail Rogov CC BY-SA 3.0 L'acidification des océans et le réchauffement des courants marins sont deux causes reconnues du blanchiment de ces récifs - soit la décoloration puis la mort de l'animal (de la famille des... méduses !). En plus de leurs attraits esthétiques, ils sont aussi des remparts naturels contre la houle et l'érosion des côtes. Leur disparition est donc une double peine face à la montée du niveau des océans, prévue au cours du siècle. Selon le World Resource Institute, les trois quarts des récifs seront exposés en 2050 à des risques de disparition "élevés" ou "critiques". (Photo Le blanchiment des récifs coralliens (ici à la Réunion) a des causes encore mal comprises et préoccupe les experts du monde entier. Récif corallien (Acropora). Elapied CC BY-SA 2.0) Le travail de fourmi que réalisent les scientifiques pourrait donc bien être une sorte d'archivage qui ne sera rapidement plus d'actualité... C'est aussi le début embryonnaire de l'exploration d'un monde encore largement inconnu par l'homme. Jusqu'à présent, les scientifiques ont rendu visite à une cinquantaine de sites dans 20 pays différents, sur 662 km. Une goutte d'eau, quand on estime à 75 % les zones maritimes très profondes encore inexplorées. De quoi produire, encore, de très nombreuses images.Le Point 14/8/2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites