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Les boues rouges de Gardanne et le parc national des Calanques

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Marseille (AFP) - Le Parc national des calanques, superbe site naturel autour de Marseille, donne lundi un avis très attendu sur l'autorisation de la poursuite du rejet en mer de résidus de bauxite provenant d'une usine de Gardanne, qui assure avoir éliminé tout risque environnemental et sanitaire.

 Le site de MangeGarri le 8 octobre 2010, près de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône, où les résidus de bauxite produisent les "boues rouges" (c) Afp

Depuis près de 50 ans, cet ancien site de production d'alumine de Péchiney et du géant minier anglo-australien Rio Tinto, racheté en 2012 par le fonds d'investissement américain HIG et renommé Alteo, bénéficie d'un droit à expédier ces résidus à 7 km au large de Cassis, dans le canyon sous-marin de la Cassidaigne, par 330 m de fond.

Au départ de l'usine de Gardanne (400 salariés, plus 300 sous-traitants), ces fameuses "boues rouges" empruntent un émissaire de 47 kilomètres, traversant 14 communes et, pour finir, le tout récent Parc national des calanques créé en 2012. Elles résultent du traitement de la bauxite, ce minerai de couleur essentiellement rouge, dont on extrait de l'alumine après passage à l'eau et à la soude. Celle-ci entre notamment dans la composition des écrans LCD ou d'abrasifs.

Selon le Parc national des calanques, quelque 20 millions de tonnes de ce mélange d'eau, de soude et de métaux lourds ont ainsi tapissé les fonds marins depuis 1966 et la première autorisation préfectorale. "Le canyon de la Cassidaine est un hotspot de la biodiversité de Méditerranée occidentale et il est clair que, dans la partie où ont été déversés ces matériaux, il y a eu destruction et contamination d'habitats et d'espèces patrimoniales, comme certains coraux profonds", explique son directeur général, François Bland.

Au fil du temps, la quantité rejetée de résidus solides a cependant très nettement reculé: 180.000 tonnes aujourd'hui, contre 900.000 en 1972 selon Alteo, qui conteste tout impact environnemental sur la foi "des travaux menés depuis 20 ans par (son) comité scientifique de suivi, nommé par l'Etat, et travaillant en toute indépendance", assure Eric Duchenne, directeur des opérations de la société.

D'ici au printemps, les rejets solides devraient même être "quasi totalement éliminés", poursuit M. Duchenne, en vertu d'un nouveau process de production qui permet, par utilisation d'un filtre-presse, de les retenir, puis de les stocker en vue de valorisation. Cette élimination des résidus solides répond aux obligations environnementales de la France, signataire de la Convention de Barcelone sur la protection de la Méditerranée, ainsi qu'à un arrêté préfectoral de 1996 laissant à l'entreprise jusqu'au 31 décembre 2015 pour en finir avec ces boues rouges.

Mais il faudra toujours évacuer l'eau, et c'est précisément sur cette poursuite d'autorisation que doit se prononcer lundi à bulletin secret le conseil d'administration du Parc qui, à sa création, a hérité de cette dérogation accordée à un industriel. Une particularité liée au caractère péri-urbain quasi-unique de ce site, le 3e au monde avec Le Cap et Sydney.

"Le débat va donc porter sur l'appréciation de l'impact de ces rejets liquides sur ce milieu naturel protégé, et sur la santé humaine. Ce n'est pas de l'eau pure qui sera rejetée mais de l'eau industrielle, contenant des métaux dissous", relève M. Bland.

Pour Alteo, qui se dit "dans une démarche d'écologie industrielle", l'affaire ne fait aucun doute: "l'impact sera très négligeable, limité à quelques mètres au-delà du tuyau. Il y aura à peine quelques traces de métaux dissous".

L'universitaire Olivier Dubuquoy, docteur en géographie, n'en croit pas un mot. Alteo fait du "+science washing+, il instrumentalise la science", lance-t-il. "Les travaux de son comité scientifique, qui a le même président depuis sa création en 1994, s'appuient sur des protocoles fantasques. D'ailleurs, un rapport de l'organisme Créocéan, financé alors par Péchiney, concluait dès 1993 à la toxicité de ces boues rouges pour plusieurs espèces. Alteo ne l'évoque jamais... Les ministres se succèdent, et le dossier retombe dans l'oubli. Sans doute faut-il y voir une forme de chantage à l'emploi", conclut-il.

Quant aux Verts, ils ne conçoivent pas d'avis favorable sans notamment une "expertise scientifique indépendante" et "un suivi et un contrôle annuel des engagements de l'entreprise".

Des habitants du littoral, regroupés au sein du "Comité santé littoral sud", dont fait partie M. Dubuquoy, ont en tout cas appelé à une "mobilisation" lundi après-midi à Cassis, devant le centre de congrès où se tiendra le conseil d'administration du parc national, pour "mettre fin à une pollution vieille de 50 ans".

Sciences et avenir 8/9/2014

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Le conseil d'administration du Parc national des calanques, un site naturel proche de Marseille, a prolongé lundi de trente ans la dérogation accordée à une usine d'alumine pour rejeter en mer des résidus liquides issus de la production de bauxite.

TVSud 8/9/2014


Le Point 8/9/2014

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Marseille (AFP) - La décision du conseil d'administration du Parc national des Calanques, qui a prolongé la dérogation permettant à une usine d'alumine de rejeter en mer des résidus liquides "ne saurait tenir lieu d'autorisation de rejet en mer", indique mercredi la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal.

"Cet avis ne saurait tenir lieu d'autorisation de rejet en mer pour le site Alteo de Gardanne, qui ne peut être délivrée que par le préfet, au nom de la ministre, au terme d'une instruction menée par les services de l'État qui n'est pas achevée", souligne-t-elle dans un communiqué.

 Boues rouges avec des résidus de bauxite à Gardanne, le 8 octobre 2010 (c) Afp

Lundi, le conseil d'administration du Parc avait décidé dans un avis d'autoriser ces rejets "mais avec des conditions fermes". Une décision dite conforme qui s'impose au préfet, avait affirmé son président, l'adjoint (UMP) au maire de Marseille, Didier Réault.

Mais la ministre avait vivement réagi via Twitter: "parc naturel des calanques et boues rouges: l'avis du CA n'est qu'un avis. En aucun cas une autorisation que je ne donnerai pas en l'état", avait écrit la ministre sur le réseau social.

Concrètement, l'avis du Parc doit permettre à l'usine Alteo, située à Gardanne (Bouches-du-Rhône), de poursuivre des rejets contraires à la Convention de Barcelone de 1976 sur la protection de la Méditerranée.

M. Réault avait en revanche promis de "meilleurs contrôles et un meilleur suivi des eaux rejetées" dans ce dossier, toujours appelé celui des "boues rouges", même si les rejets solides doivent eux disparaître d'ici au printemps grâce à un changement de processus de production pour ne laisser place qu'à des effluents liquides.

"L'avis du conseil d'administration du parc national des calanques constitue un socle minimal d'exigences auxquelles l'exploitant devra se conformer", juge pour sa part la ministre. Ces exigences "pourront être renforcées suite à l'enquête publique qui pourra permettre à chacune des parties de s'exprimer et dont le lancement est prévu pour la fin de l'année 2014".

Mme Royal a notamment demandé au préfet "d'examiner toutes les options techniques" pour "garantir des rejets compatibles avec la reconnaissance dont bénéficie ce territoire remarquable" et annoncé qu'elle allait rencontrer le président d'Alteo "dans les prochains jours".

Sciences et avenir 10/9/2014

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Marseille (AFP) - La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal et l'industriel Alteo se livrent depuis plusieurs jours à une bataille d'expertises et de communication sur la nocivité des déchets de l'usine d'alumine de Gardanne, qui rejette depuis des dizaines d'années des "boues rouges" au large des Calanques.

Contraint par les engagements internationaux de la France, Alteo s'est en effet engagé à stopper, au 31 décembre, tout rejet solide dans la Méditerranée. Mais l'industriel a demandé à poursuivre les rejets liquides - inévitables selon lui -, par la même conduite qui lui sert aujourd'hui à évacuer ses boues rouges.

 La ministre de l'écologie Ségolène Royal à l'Assemblée nationale le 7 avril 2015 (c) Afp

Grâce à ce tuyau, qui part de Gardanne, près d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) et débouche dans la fosse de Cassidaigne à 7,7 km au large de Cassis, à 320 m de profondeur, l'usine - anciennement Péchiney - a déversé plus de 20 millions de tonnes de résidus de bauxite, chargés de métaux lourds (mercure, arsenic...) depuis 1966.

Selon l'entreprise, qui avance plusieurs études, une part importante de ces éléments toxiques disparaîtra des effluents avec l'arrêt des résidus solides, qui n'entrent de toute façon que très peu dans la chaîne alimentaire. La formation de cristaux d'hydrotalcites "piège les métaux lourds" et Le PH élevé de la mer fait que "les formes ioniques de ces métaux ne sont pas biodisponibles", assurait aux journalistes le directeur des opérations Eric Duchenne lors d'une récente visite de l'usine.

Ces explications sont contestées par les écologistes et les pêcheurs, qui déplorent les millions de tonnes de métaux lourds déposés depuis 60 ans sur le fond marin. L'usine aura en tout cas toujours besoin d'une dérogation pour déverser ses effluents, même liquide. Une dérogation qui doit être renouvelée avant le 31 décembre.

C'est dans ce contexte que le conseil d'administration du Parc national des calanques avait donné son feu vert, en septembre, pour la prolonger de 30 ans. Ségolène Royal était alors montée au créneau, faisant valoir que l'autorisation ne pouvait être donnée que par l'Etat, après instruction menée en bonne et due forme. Mme Royal avait ainsi demandé deux études indépendantes, auprès de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) et du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Si le BRGM estime que la technologie employée par Alteo pour traiter les boues solides est "pertinente", le rapport de l'ANSES, qui se focalise sur l'impact sur le milieu marin, est beaucoup plus critique.

"Au regard des éléments produits par l'exploitant", il n'est "pas possible de caractériser l'impact spécifique du rejet de l'usine", selon elle. Pas assez de poissons pêchés, pas assez d'espèces différentes et des zones de prélèvement trop restreintes, estime l'Anses, qui recommande de "nouvelles campagnes de pêche", afin de déterminer "l'étendue et l'ampleur de l'impact" des rejets.

Au vu de l'étude, la ministre décide de suspendre sine die l'enquête publique, qui devait débuter le 20 avril, et demande à Alteo, dans un communiqué, des études complémentairesAlteo riposte dans son propre communiqué: "ce que l’ANSES considère comme étant des +lacunes+ n’est qu’une lacune par rapport à sa démarche statistique", estime-t-il.

Joint par l'AFP, Eric Duchenne précise: l'ANSES et Alteo ont des "approches différentes": "nous avons réalisé une étude d'interprétation de l'état des milieux", un travail "très codifié". Tandis que l'agence s'est intéressée au "risque sanitaire encouru par certains groupes de population qui mangeraient du poissons pêchés à proximité".

Alteo va-t-il lancer des études complémentaires ? La société "attend" des demandes précises de la préfecture, répond le dirigeant.

Les adversaires des rejets ont saisi la balle du rapport de l'ANSES au bond pour demander une nouvelle fois l'arrêt total des rejets. "On ne peut pas être d'accord avec les études qu'ils produisent et qui assurent qu'il n'y a aucun problème", regrette Gérard Carrodano, un des représentants des pêcheurs, après une réunion avec Alteo : "avant, la canyon c'était un poumon, maintenant, c'est la lune".



Sciences et avenir 11/4/2015

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Une usine de Gardanne déverse légalement ses déchets en Méditerranée : des boues rouges, oxydes de fer, arsenic ou encore du plomb.

Le canyon de Cassidaigne, 30 kilomètres au large des calanques de Cassis... Une fosse marine où sont rejetées des boues rouges depuis 49 ans. Un gros tuyau vomit 400 000 tonnes par an de déchets toxiques, arsenic, mercure, chrome, produits à 50 kilomètres dans les terres par l'usine d'aluminium de Gardanne (Bouches-du-Rhône).



Mais les rejets ont été interdits pour fin 2015. L'usine demande donc une dérogation pour des déchets liquides. Analyses à l'appui, elle affirme que le milieu marin n'est pas pollué par les boues rouges.

Or, dès février, l'Agence de sécurité sanitaire a invalidé les analyses de l'industriel et alarmé les écologistes. Le rapport demande de nouvelles analyses sur 30 espèces marines. Mais ni les autorités ni les pêcheurs de Cassis ne veulent en parler. En plein été, ils ne veulent pas évoquer des poissons pollués. Le rapport évoque un autre risque : ingérer l'eau polluée par les boues rouges en nageant.


Francetv info 16/7/2015

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L'autorisation pour l'usine d'alumine de Gardanne de rejeter ses résidus dans le parc national des calanques va prendre fin en décembre. Une enquête publique démarre avant que l'autorisation soit ou non renouvelée.

L'enquête publique sur le renouvellement de l'autorisation de rejets des déchets de l'usine d'alumine de Gardanne (Bouches-du-Rhône), qui déverse depuis des dizaines d'années des "boues rouges" au large des Calanques entre Marseille et Cassis, démarre ce lundi 17 août 2015. Cette enquête doit se dérouler jusqu'au 25 septembre dans les 27 communes traversées par la conduite d'évacuation des effluents, qui débouche dans la fosse de Cassidaigne, à 7 km au large de Cassis par 320 m de fond. Durant cette période, le dossier de la demande d'autorisation complet et des synthèses des principaux éléments sont mis à la disposition du public. Des permanences permettant de recueillir les observations des habitants sont organisées, ainsi que des réunions publiques.

 Les "boues rouges", issues des résidus de bauxite, sur le site de MangeGarri, près de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône, le 8 octobre 2010 (c) Afp

Depuis près de 50 ans, l'usine de Gardanne - un ancien site de production d'alumine de Péchiney et du géant minier anglo-australien Rio Tinto, racheté en 2012 par le fonds d'investissement américain HIG et renommé Alteo - bénéficie d'un droit à expédier ces résidus au large de Cassis, au milieu du Parc national des Calanques, qui expire au 31 décembre 2015. La préfecture avait programmé une première enquête publique du 20 avril au 5 juin 2015 sur ce sujet sensible avant de faire machine arrière et d'ordonner des études complémentaires sur le milieu - notamment des prélèvements d’espèces de poissons -, à la demande du ministère de l’Écologie. 

 Carte 3D de la localisation du rejet en cœur marin de l’usine de Gardanne. ©️Parc National des Calanques

Depuis l'annonce en septembre de la décision du conseil d'administration du Parc national des Calanques de prolonger de 30 ans la dérogation accordée l'industriel pour rejeter en mer des résidus liquides, la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, et l'industriel Alteo se livrent à une bataille d'expertises et de communication sur la nocivité des "boues rouges". Contraint par les engagements internationaux de la France, Alteo s'est engagé à stopper, au 31 décembre, tout rejet solide dans la Méditerranée. Mais l'industriel a demandé à poursuivre les rejets liquides - inévitables selon lui -, par la même conduite qui lui sert aujourd'hui à évacuer ses boues rouges

Dans un communiqué début juillet, la préfecture avait précisé "(qu')après clôture de l'enquête publique et remise du rapport de la commission d’enquête, le dossier sera soumis à l’avis du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CoDERST) ainsi qu’au conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT)", puis "au vu de l’ensemble des avis", le préfet des Bouches-du-Rhône "prendra sa décision".


Lien pour lire le communiqué : [url=http://www.bouches-du-rhone.gouv.fr/content/download/14782/95179/file/arr%C3%AAt%C3%A9 ouverture d'enqu%C3%AAte15072015NBalt%C3%A9o.pdf]http://www.bouches-du-rhone.gouv.fr/content/download/14782/95179/file/arr%C3%AAt%C3%A9%20ouverture%20d'enqu%C3%AAte15072015NBalt%C3%A9o.pdf[/url]

Lien pour lire les éléments de l'enquête publique : [url=http://www.bouches-du-rhone.gouv.fr/content/download/14782/95179/file/arr%C3%AAt%C3%A9 ouverture d'enqu%C3%AAte15072015NBalt%C3%A9o.pdf]http://www.bouches-du-rhone.gouv.fr/content/download/14782/95179/file/arr%C3%AAt%C3%A9%20ouverture%20d'enqu%C3%AAte15072015NBalt%C3%A9o.pdf[/url]


Sciences et avenir 17/8/2015

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Marseille (AFP) - Le Conseil de développement de Marseille Provence Métropole (MPM) s'est dit mardi favorable au renouvellement de l'autorisation de rejeter des déchets en mer accordée à l'usine Alteo de Gardanne, à condition notamment de limiter à 5 ans cette dérogation.

Cet avis émanant de cette assemblée composée de représentants de la société civile a été ajouté lundi à l'enquête publique ouverte au cours de l'été et qui doit s'achever en fin de semaine, a précisé au cours d'une conférence de presse Jean-Louis Tixier, président de ce Conseil.

"Il n'y a pas seulement un problème environnemental, il y a aussi un problème scientifique", a résumé Philippe Langevin, président de la commission environnement du Conseil, évoquant l'impossibilité à l'heure actuelle d'éliminer dans les rejets liquides de l'usine - qui cessera au 31 décembre ses rejets solides - les métaux lourds.

Dans cette perspective, le Conseil de développement de MPM s'est prononcé pour la prolongation pour 5 ans seulement de l'autorisation de ces rejets liquides - dont les teneurs en métaux lourds sont encore supérieures aux normes autorisées -, et pour la mise en oeuvre parallèle d'un comité d'information et de suivi.

Cette période de cinq ans doit en outre "être mise à profit pour que les scientifiques puissent travailler à la recherche d'une solution conforme au respect de toutes les normes environnementales", écrit aussi le Conseil.

"Si au bout de cinq ans, il n'y a pas d'assurance qu'il n'y a plus de pollution, il n'y aura plus de dérogation", a dit Jean-Louis Tixier: "Accorder une autorisation de 30 ans, ce serait irresponsable".

Depuis près de 50 ans, l'usine d'alumine de Gardanne - un ancien site de Péchiney, acquis en 2012 par le fonds d'investissement américain HIG - bénéficie d'un droit à expédier ses résidus - des boues rouges - dans la fosse de Cassidaigne, à 7 km au large de Cassis par 320 m de fond, au milieu du Parc national des calanques. Cette autorisation expire au 31 décembre 2015.

Depuis l'annonce en septembre 2014 de la décision du conseil d'administration du Parc national des calanques de prolonger de 30 ans la dérogation accordée à l'industriel pour rejeter en mer des résidus liquides, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, et l'industriel Alteo se livrent à une bataille d'expertises et de communication sur la nocivité des "boues rouges".

Après clôture de l'enquête publique et remise du rapport de la commission d’enquête, le dossier sera soumis à l’avis du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CoDERST) ainsi qu’au conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT), avant décision du préfet des Bouches-du-Rhône.

L'usine emploie 700 personnes et est dédiée aux alumines de spécialité, notamment pour les applications de haute technologie (écrans plats, LCD).



Sciences et avenir 22/9/2015

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La commission d'enquête publique vient de rendre un avis favorable à la demande de l'industriel Alteo de continuer à rejeter des résidus issus de la transformation de bauxite au large de Marseille (Bouches-du-Rhône), au cœur du parc national des Calanques. Dans son avis, la commission d'enquête donne « un avis favorable à la demande de concession du domaine public maritime » formulée par l'industriel.

De son côté, le préfet devrait rendre une décision d'ici à la fin de l'année. Ce dossier suscite un débat passionné entre scientifiques, défenseurs de l'environnement et ceux qui veulent maintenir cette activité industrielle à Gardanne.

 Site de Mange-Garri, Gardanne (Bouches-du-Rhône). L’usine Alteo de transformation de bauxite (ex-Pechiney) stocke sur place les boues résiduelles mais a aussi l’autorisation d’en déverser en mer. AFP / Anne-Christine Poujoulat

Depuis près de cinquante ans, cette usine, ancien site de production d'alumine de Pechiney et du géant minier anglo-australien Rio Tinto, racheté en 2012 par le fonds d'investissement américain HIG et rebaptisé Alteo, bénéficie d'un droit à rejeter en mer ses résidus, jusque-là des boues rouges, à 7 km au large de Cassis. Une autorisation qui prendra fin le 31 décembre.

Mais, depuis que le conseil d'administration du parc national des Calanques, proche de Marseille, a prolongé la dérogation de trente ans en septembre 2014, les esprits s'échauffent. Pêcheurs, riverains et experts en biologie marine n'ont cessé de clamer le caractère aberrant d'une telle installation en plein cœur d'un parc marin.

La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a réclamé des études, notamment sur la faune marine
. De son côté, Alteo affirme que son nouveau procédé antipollution permettra de débarrasser les rejets des parties solides et que, par conséquent, l'entreprise ne déverserait plus de boues rouges au sens propre mais un effluent liquide. Une solution technique qui ne satisfait pas les professionnels de la mer et notamment les pêcheurs.

Dans un courrier du 9 novembre signé du premier prud'homme de La Ciotat, Gérard Carrodano, aussi vice-président du comité régional des pêches de la région Paca, ils dénoncent la vétusté de l'émissaire, ce tuyau qui débouche au large de Cassis et qui, selon eux, n'est plus en état de fonctionnement et n'a toujours pas fait l'objet d'une expertise.



Le Parisien 12/11/2015

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Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a autorisé la prolongation des rejets de boues rouges d'Alteo pendant six ans. Une décision que la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, juge «mauvaise».


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Sous le bleu azur, de l'aluminium, du titane et du vanadium. Les rejets industriels d'Alteo, producteur d’alumine, dans le parc national des Calanques au large de Marseille (Bouches-du-Rhône) vont pouvoir continuer pour 6 ans de plus selon un arrêté du préfet signé lundi, rapporte ce mardi un journaliste de Reuters. Cette décision intervient alors qu'une étude de l'Anses, publiée le lundi 21 décembre et détaillé par Marsactu, affirme que ces rejets contaminent les poissons. Il s'agit du premier rapport d'une agence de l'Etat à arriver à cette conclusion.

Ce document de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail était notamment réclamé par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, après l'avis favorable de la commission d'enquête publique pour que l'industriel Alteo, basé à Gardanne, continue déverser ses résidus dans les calanques en novembre. La ministre a «désapprouvé» cette décision.  «L'ordre est venu du Premier ministre au préfet, direct, a déclaré Ségolène Royal. Je pense que c'est une mauvaise décision qui est essentiellement suscitée par le chantage à l'emploi». 

 Depuis près de 50 ans, Alteo peut rejeter dans le parc national des Calanques ses résidus issus de la transformation de bauxite, surnommés les «boues rouges». Boris Horvat/AFP

Mais Matignon a répliqué dans la soirée de ce mardi. «Le Conseil supérieur de prévention des risques technologiques (CSPRT) - un conseil indépendant composé d'experts rattaché administrativement au ministère de l'Ecologie - a planché le 22 décembre et a soumis l'arrêté d'autorisation au vote», a expliqué Matignon à l'AFP. La réunion s'est conclue par «un vote assez large d'une autorisation pour six ans du processus industriel proposé par Altéo» et le rejet en mer, pour 6 ans, d'effluents résultant de la production d'alumine dans le Parc national des Calanques. Le préfet a suivi «cet avis consultatif».

«Il n'y a pas eu d'ordre du Premier ministre au préfet. La procédure est claire. Matignon, qui suit ce type de dossier complexe, a confirmé au préfet qu'il n'y avait pas d'objection à suivre l'avis de la commissions d'experts», a répliqué Matignon qui précise qu'il s'agit là d'un cas «relativement classique de désaccord entre deux cabinets ministériels, ceux de l'Economie et de l'Ecologie»

Depuis près de 50 ans, Alteo peut rejeter dans la mer ses résidus issus de la transformation de bauxite, surnommés les «boues rouges», à 7 kilomètres au large de Cassis (Bouches-du-Rhône). L'autorisation des rejets solides devait prendre fin le 31 décembre, mais le préfet avait annoncé vouloir la renouveler pour préserver quelque 650 emplois liés à l'activité d'Alteo. Ce qui a provoqué la colère des pêcheurs, riverains et experts en biologie marine. D'autant que la partie liquide des boues rouges peut continuer à être déversée jusqu'en 2045, selon une dérogation prolongée en septembre 2014.

Après une première enquête en octobre 2014, non aboutie faute de données suffisantes, l'Anses s'est à nouveau penchée sur le sujet pour effectuer une étude en se basant sur un plus grand nombre de prélèvements de poissons. Les investigations ont été menées sur 1800 animaux dans deux zones, l'une à proximité du lieu où sont déversées les boues et l'autre un peu plus loin. 220 tests de comparaison ont été réalisés, parmi eux « 48 comparaisons sont sorties statistiquement significatives dont 35 dans le sens d’un impact du rejet et 13 dans le sens d’une plus grande contamination de la zone de référence par rapport à la zone impactée », précise l'étude. En revanche, le rapport n'étudie pas les conséquences sur la reproduction où le développement de la faune sous-marine.

 Infographie de l'Anses montrant les zones et espèces étudiées dans le contexte des rejets d'effluents toxiques par la société Altéo.

De son côté, Alteo fait valoir la mise en œuvre de systèmes de filtres, censés séparer les rejets solides et liquides, qui n'était pas actifs au moment des tests. Par ailleurs, l'industriel explique que les toxiques présents dans les liquides sont piégés dans des hydrotalcites, une sorte de roche blanche qui se crée lors de la réaction avec l'eau de mer.

«On ne jette plus aucune boue rouge, on rejette de l'eau filtrée par un gros filtre qui retient 99,99% des impuretés», défendait ainsi Henri Colombier, représentant FO de l'entreprise, interrogé le 25 novembre par France Bleu Provence.

«Il s'agit de rejets d'effluents liquides, chimiques, toxiques et radioactifs, c'est toujours le dossier des boues rouges, même si les rejets n'en n'ont plus la couleur», a indiqué à l'AFP Alain Matési, président de l'association CoLLecT-IF environnement. «Ce n'est pas du tout un traitement, mais un prétraitement. C'est transparent, mais une eau claire n'est pas une eau propre», a-t-il poursuivi.



Le Parisien 29/12/2015

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Le porte-parole des pêcheurs de La Ciotat a réagi vivement, mardi midi sur BFMTV, à l'autorisation donnée à l'industriel Altéo de poursuivre pendant 6 ans ses rejets dans la Méditerranée.

A quelques jours de la fin de la COP21, la décision passe mal. Le préfet de la région Paca a indiqué mardi qu'il autorisait la poursuite d'activité de l'industriel Altéo. Le fabricant peut rejeter en mer, pour 6 ans, des effluents résultant de la production d'alumine. Gérard Carrodano, porte-parole des pêcheurs locaux de La Ciotat, a expliqué en direct du port, bonnet noir vissé sur la tête, les raisons de son profond désaccord. La colère et l'incompréhension dominent.

Ce spécialiste dans la capture de poissons et invertébrés vivants tient d'abord à préciser qu'il faut perdre l'habitude de parler de boue rouge, l'industriel ne rejetant que les effluents. Des eaux usées toxiques, selon le pêcheur. "Les boues rouges nous les avons subies pendant 50 ans", rappelle-t-il. La demande de renouvellement de rejets concerne uniquement les effluents. Cela pose un problème car ils ne sont pas visibles ou alors il faut descendre profond.

 BFMTV 30/12/2015


Ces dernières années, il a constaté une réduction de "capacité de pêche drastique". Ces boues ont recouvert l'ensemble du canyon de Cassidaigne qui était un poumon nourricier pour le plateau continental. Gérard Carrodano déplore que l'industriel ait fait une demande de dérogation malgré les lois qui condamnent et empêchent tout rejet. Le militant ne manque pas de citer les différents textes: la convention de Barcelone, le traité d'Athènes, la loi sur l'eau, la loi sur les aires marines protégées et les parcs nationaux.

Le marin insiste sur le fait que la loi interdit tout rejet solide ou liquide dans le parc national des Calanques. "Le préfet a obéi au gouvernement, il n'a pas hésité à le dire. Madame Royal est tout à fait hostile au rejet", ajoute-t-il. La ministre de l'Ecologie a effectivement désapprouvé ce choix. "Je pense que c'est une mauvaise décision qui est essentiellement suscitée par le chantage à l'emploi", a-t-elle indiqué un peu plus tôt dans la journée.

Le marin précise tout de même que les pêcheurs ne sont pas "les ennemis des gens de Gardanne" où est implantée l'usine. "Nous ne voulons pas qu'il ait des chômeurs. Nous voulons qu'il ait une station d'épuration à 100%", demande-t-il, estimant que l'industriel savait depuis 30 ans qu'il devait s'arrêter en 2015.

"On vous fait une conférence sur le climat et, trois jours après, on autorise un déversement à hauteur de 270 mètres cube par heure, 24 heures sur 24, 364 jours par an avec des composantes qui, à l'énoncé des éléments comme l'arsenic, le titane, etc., donnent froid dans le dos", déplore-t-il.  

Le porte-parole comprend les gens de Gardanne qui "veulent conserver leur emploi" mais "pas les politiques". Il propose de créer des emplois pour épurer. "Aujourd'hui, il est interdit de rejeter dans la mer des produits toxiques. Il n'y en a pas un, il y en a sept qui sont hors norme sanitaire. L'Agence nationale de la sécurité et de la santé a fait des analyses, elles sont accablantes. L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) a fait des analyses, elles sont accablantes", s'insurge-t-il.

Le pêcheur explique enfin comment la profession est obligée de s'échapper de sa zone de travail. "Lorsqu'on remonte un poisson qui a touché le fond, il est tout rouge, on n'a pas envie de vendre à nos clients des poissons qui sont souillés par des produits toxiques", se désole-t-il. En revanche, il constate que l'industriel a reçu 15 millions d'euros pour améliorer la qualité de sa filtration. "Les pêcheurs n'ont rien reçu et sont obligés de s'échapper et de 'surintensifier' l'effort de pêche dans les zones où on est obligé d'aller. On n'a pas le droit de changer le moteur de nos bateaux mais il faut qu'on s'échappe de plus en plus loin", regrette-t-il.


BFMTV 30/12/2015

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